2009-06-23 03:13+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Comique — 2009-06-19
Anna Caterina Antonacci, Carmen
Andrew Richards, Don José (actes 1 & 2)
Fabiano Cordero, Don José (actes 3 & 4)
Anne-Catherine Gillet, Micaëla
Nicolas Cavallier, Escamillo
Virginie Pochon, Frasquita
Annie Gill, Mercédès
Françis Dudziak, La Dancaïre
Vincent Ordonneau, Le Remendado
Matthew Brook, Zuniga
Riccardo Novaro, Moralès
Simon Davies, Lillas Pastia
Lawrence Wallington, Un guide
Sir John Eliot Gardiner, direction musicale
Adrian Noble, mise en scène
Mark Thompson, décors et costumes
Jean Kalman, lumières
Orchestre Révolutionnaire et Romantique
The Monteverdi Choir
Maîtrise des Hauts-de-Seine
Carmen, Georges Bizet
Je suis allé ce soir à l'Opéra Comique pour assister à une représentation de Carmen. Après Zoroastre et Le Roi malgré lui, cet opéra complète la série des trois opéras que j'avais décidé d'aller voir cette année à l'Opéra Comique. Les trois ont été de grandes réussites. J'y retournerai un peu plus souvent l'an prochain.
Avec La flûte enchantée, Armide et Werther,
Carmen était un des opéras de la saison que j'attendais le plus.
N'ayant alors pas trop d'idées sur les qualités respectives des places de
la Salle Favart, j'avais pris à l'ouverture des réservations l'an dernier
une place dans une très bonne catégorie afin d'être tranquille. Un premier
rang de loge de côté (en fait presque de trois-quarts) au deuxième balcon
(qui serait le premier balcon si le premier balcon avait été appelé
corbeille
).
Bien sûr, je voulais voir Anna Caterina Antonacci dans ce rôle. Depuis
Agrippina en 2003, c'est probablement la chanteuse que j'aie le
plus souvent entendue en concert : sept fois. Dès que Sir John Eliot
Gardiner a posé le pied devant son pupitre, il commence à diriger le
prélude sans même attendre que les applaudissements se soient dissipés.
Après que le rideau sur lequel est écrit Carmen
en lettres rouge
sang s'est levé, le premier acte commence avec le chœur Sur la place,
chacun passe dont j'aime particulièrement la sonorité des premières
notes. Puis, après l'apparition de Micaëla à la recherche de José viendra le
chœur des gamins, qui, contrairement à ce que j'avais noté, n'est pas
interprété par le chœur Sotto Voce, dont je parlais dès le
début de ce weblog, mais par la Maîtrise des Hauts-de-Seine. Les
costumes, les loques, que portent les enfants nous transportent dans un
quartier pauvre de Séville, où les luisantes cigarières en tenue
décontractée s'affairent en sous-sol. Quand la cloche aura sonné,
Carmen finira par paraître et l'ardent jeu de la séduction pourra commencer
avec l'air L'amour est un oiseau rebelle, etc.
Le décor est en forme de fer à cheval rouge, placé à l'étage. On peut se figurer qu'il s'agit de l'enceinte d'une arène, ce en quoi le décor se transformera effectivement au quatrième acte (même si l'arène où brillera Escamillo sera en réalité hors-scène). La mise en scène d'Adrian Noble est excellente. On y trouve de superbes mouvements d'ensemble des chœurs. Dans ce genre, la scène qui suit le moment où Carmen a blessé au visage le Manuelita est impressionnante. Le combat d'Escamillo et de José à l'arme blanche est très bien chorégraphié, Nicolas Cavallier (Escamillo) ferait presque penser à Jean Marais. Sa façon de chanter ce rôle d'Escamillo, torero matamore, est parfaitement adaptée. Un petit bémol au sujet des souliers des choristes : en frappant le sol, ils faisaient vraiment trop de bruit, au point de gêner certains passages musicaux, fussent-ils secondaires.
Anna Caterina Antonacci m'enthousiasme toujours autant. Sa diction française est impeccable. Elle joue aussi très bien la comédie. Elle est secondée par Andrew Richards (Don José), qui sera remplacé pour les deux derniers actes par un ténor brésilien dont je n'ai pas retenu le nom. C'est dommage qu'il ait dû renoncer, je l'aimais bien. Toutefois, il aura un peu manqué de puissance pendant son duo avec Micaëla (Anne-Catherine Gillet). Dès le début de l'opéra, cette dernière me fait une très bonne impression. Mais le meilleur est à attendre : au troisième acte, elle est éblouissante dans Je dis que rien ne m'épouvante, le plus bel air de l'opéra. Une voix puissance capable d'exprimer de riches émotions.
Bref, un formidable spectacle, qui passera dans certains cinémas le 25 juin et sera diffusé sur France Musique le 30 juin.
Ailleurs : Akynou.
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