« Tristan und Isolde à Bastille | Vingt-septième dimanche après la fête de la Trinité »
2008-11-23 01:16+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2008-11-22
Shawn Mathey, Tamino (ténor)
Iwona Sobotka, Erste Dame (soprano)
Katija Dragojevic, Zweite Dame (mezzo-soprano)
Cornelia Oncioiu, Dritte Dame (mezzo-soprano)
Russell Braun, Papageno (baryton)
Maria Virginia Savastano, Pagagena (soprano)
Kristinn Sigmundsson, Sarastro (basse)
Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, Monostatos (ténor)
Maria Bengtsson, Pamina (soprano)
Erika Miklosa, Königin der Nacht (soprano)
José Van Dam, Der Sprecher (baryton)
Jon Ketilsson, Erster Geharnischter (ténor)
Rúni Brattaberg, Zweiter Geharnischter (basse)
Solistes de la Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris, Drei Knaben
Thomas Hengelbrock, direction musicale
La Fura dels Baus / Alex Ollé et Carlos Padrissa, conception, mise en scène
Jaume Plensa, conception, décors et costumes
Valentina Carrasco, collaboratrice à la mise en scène
Franc Aleu, vidéo
Albert Faura, lumières
Alessandro Di Stefano, chef des chœurs
Orchestre et Chœurs de l'Opéra national de Paris
Die Zauberflöte, Wolfgang Amadeus Mozart
J'avais entendu beaucoup de mal de la production de La Flûte enchantée qui est reprise en ce moment à l'Opéra Bastille. J'étais à la représentation d'hier. Un placement plutôt bon : deuxième balcon, plein centre.
Je suis horrifié par le début. Les costumes sont d'une laideur et d'un mauvais goût incroyables à ce niveau (avec une mention spéciale pour les trois Dames et la Reine de la Nuit). Des vidéos de mauvais économiseurs d'écrans sont projetées en surimpression.
Au bout d'un moment, j'arrive à surmonter mon premier sentiment. Les chanteurs des rôles principaux, Tamino, Pamina, La Reine de la Nuit, Sarastro, Papageno et Papagena sont bons. Monostatos me paraît un peu plus limite. Le chœur est planqué sous la scène et il ne sera pas donné au public d'apercevoir José Van Dam qui a le rôle parlé de la Voix. Je profite de mon placement pour observer l'orchestre.
Si on laisse de côté les costumes affreux et l'essentiel des vidéos, ce qu'il reste de la mise en scène se laisse bien regarder. Le décor est constitué de douze matelas géants gonflables (et dégonflables). Ces éléments bougent beaucoup et se transforment aussi bien en temple, en pyramide ou en les terribles lieux des épreuves d'initiation que subissent Tamino et Pamina.
D'autres aspects de la mise en scène laissent perplexes, comme la pluie
de boules noires et blanches dans un grand récipient, constituant une sorte
de piscine dans laquelle Monostatos, Pamina puis Papageno plongent. Le bout
de phrase quand j'ai placé les pièces
dans la bouche de Sarastro
donne lieu à un grand n'importe quoi au deuxième acte où un grand échiquier
est projeté sur scène ; des figurants viennent s'y placer, Sarastro en
échange trois ou quatre ; une très courte partie d'échecs grandeur nature
se déroule. On assiste à deux tours de magie classiques : Sarastro est
coupé en trois morceaux et plus loin est transpercé d'épées avec en plus du
sang qui coule de la boîte dans laquelle il se trouve, sang, qui vidéo
aidant, se répand sur toute la scène. Ce deuxième tour me paraît assez
incohérent avec l'histoire : dans la version du livret que j'avais lue,
après que la Reine de la Nuit a exprimé sa colère terrible en demandant à
Pamina de tuer Sarastro, Pamina ne semble pas le moins du monde disposée à
lui obéir (elle n'a de toute façon pas le temps d'y penser, vu que
Monostatos revient la harceler). Ce soir, elle plantait des épées dans
Sarastro, sans le tuer pourtant. L'utilisation des clochettes
par
Papageno est curieuse. Parfois, il actionne son attirail, parfois, on
entend leur son mais il ne fait même pas semblant de s'en préoccuper, ayant
autre chose à faire. Les trois enfants apparaissent avec des consoles de
jeux portables en mains. Bref, l'onirisme décomplexé des concepteurs ne
s'est pas exprimé sans quelques débordements.
Malgré tout, ce spectacle est tout à fait regardable et écoutable. Le public, constitué d'un nombre inhabituellement élevé d'enfants, semble avoir apprécié ; je n'ai pas entendu de sifflets.
Ailleurs : l'avis de Palpatine.
J'avais oublié la partie d'échecs, tiens : je ne sais pas si tu as suivi, mais elle est rigoureuse ! Cependant je n'ai pas bien saisi si c'était bien la reine noire qui est assassiné lorsque ça s'arrête (il n'y a pas d'indication de sens du jeu, au début j'ai été scandalisé par le "mat" explicite du roi, mais c'était peut-être la reine, finalement, qui se faisait expulser...).
Seul un type de pièces avaient un accessoire pour se distinguer des autres : les rois avec leur sceptre. Il me semble donc bien que c'est le roi (noir) qui meurt en dernier.
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