« Reportage photographique sur le Kumbh Mela | Les jeunes préféreraient le son MP3 pourri »
2009-03-07 01:45+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2009-03-06
Rolando Villazón, Werther
Ludovic Tézier, Albert
Alain Vernhes, Le Bailli
Christian Jean, Schmidt
Christian Tréguier, Johann
Susan Graham, Charlotte
Adriana Kucerova, Sophie
Vincent Delhoume, Brühlmann
Letitia Singleton, Kätchen
Kent Nagano, direction musicale
Jürgen Rose, mise en scène, décors, costumes, lumières
Michael Bauer, lumières
David Coleman, études musicales
Martina Weber, assistante à la mise en scène
Gaël Darchen, chef des chœurs
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Werther, Massenet
Ah, donc, vous voulez voir Villazón ?
Voilà ce que me demandait
au téléphone un employé de l'Opéra de Paris au moment de finaliser mon
abonnement. Je répondis par l'affirmative et au lieu de la raisonnable
sixième catégorie, je dus donc me résoudre à prendre une onéreuse place en
quatrième catégorie.
L'opéra de Massenet est une adaptation du roman épistolaire Les Souffrances du jeune Werther de Goethe. Ce roman est dans ma bibliothèque depuis plusieurs mois, mais je n'ai pas encore pris le temps de le lire.
J'ai trouvée que la mise en scène de Jürgen Rose était très réussie. En
particulier, j'ai apprécié l'idée permettant d'évoquer avec le plus
d'acuité le tourment du héros et sa solitude. En effet, même quand il ne
prend pas part à la scène, il reste assis à sa table de travail, qui est
fixée sur un rocher situé au milieu du décor qui tourne, au sens propre,
autour de lui. J'ai un peu plus modérément aimé le fait de recouvrir le
décor de fragments de lettres, mais pourquoi pas. Quelques curiosités :
même au plus fort de ses face-à-face avec Charlotte, Werther, debout,
continue à écrire dans ses carnets ; quand Charlotte s'exclame
Werther
en se rendant compte de sa présence, elle lui tourne le
dos !
Suivant les dates, deux versions de l'œuvre sont présentées. Dans la version pour baryton, c'est Ludovic Tézier qui joue Werther ; c'est d'ailleurs ce qui est arrivé pour la première où Rolando Villazón s'est fait remplacer. Dans la version originale pour ténor, Werther est joué par Rolando Villazón, Charlotte par Susan Graham, Sophie par Adriana Kucerova et Albert par Ludovic Tézier. J'avais déjà eu l'occasion d'entendre ce dernier dans Falstaff et dans Lucia di Lammermoor, inutile de dire qu'il est toujours aussi bon. Je n'avais jamais entendu Susan Graham ni Adriana Kucerova. Le rôle de la jeune Sophie semble fait pour Adriana Kucerova. Susan Graham est impressionnante, autant par la voix que par son jeu. Reste Rolando Villazón. Vu son remplacement lors de la première et les craintes au sujet de sa voix, il y avait de quoi avoir peur pour lui. Le premier acte ne mettant que modérément son talent en valeur, j'ai attendu le deuxième acte pour m'enthousiasmer en l'écoutant chanter l'air Un autre est son époux !. Les scènes en duo avec Susan Graham sont bouleversantes de lyrisme, avec une progression entre le deuxième acte où Charlotte ne paraît pas excessivement affligée et la déchirante mort du héros au quatrième acte, en passant par le troisième acte où elle est torturée par ses sentiments.
Renaud Machart, du Monde, n'a pas du tout aimé cette production. C'est plutôt bon signe. En revanche, Marie-Aude Roux, malheureusement trahie par le typographe, dresse un portrait sensible du ténor français et s'interroge sur sa voix menacée.
J'avoue ne pas avoir saisi la trahison du typographe (à part que dit comme ça ça ferait un excellent titre de roman).
Comme l'a fait remarquer un commentateur de l'article, le titre « con comme un ténor » laisse entendre que ... alors que le paragraphe dit tout le contraire.
Vous pouvez poster un commentaire grâce au formulaire ci-dessous.
Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.