« Pelléas et Mélisande à Bastille | Sylvie Guillem “6000 miles away” au TCE »
2012-03-16 01:54+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2012-03-15
Katia et Marielle Labèque, pianos
Roland Daugareil, violon solo
Orchestre de Paris
Paavo Järvi, direction
Danses symphoniques, suite de West Side Story (Bernstein)
Battlefield, concerto pour deux pianos et double orchestre, op. 54 (Richard Dubugnon)
Roméo et Juliette, suite nº1, op. 64 bis (Prokofiev)
Le concert de ce soir de l'Orchestre de Paris est une exception au théorème énoncé dans un précédent billet. En effet, dès avant le début du concert, je sentais que l'ambiance était particulièrement bonne parmi les musiciens. Quand il a commencé à ajouter la suite extraite de West Side Story (Bernstein), l'orchestre était déjà survolté tandis que Paavo Järvi dansait sur son estrade.
Un réaménagement de la scène est nécessaire pour l'œuvre suivante, le double concerto Battlefield de Dubugnon. Les solistes sont les sœurs Labèque. Ce que j'ai vu et entendu ne me donne pas franchement envie de les revoir... Elles jouent presque tout très fort et projettent leur corps théâtralement vers l'arrière comme s'il subissait une contre-réaction à l'instant de la fin d'une phrase musicale. Comme pendant l'exécution de la fameuse symphonie de Rott, j'ai bien du mal à ne pas éclater de rire (davantage par le comportement des solistes que par la musique). Le double orchestre et les deux solistes se confrontent. L'œuvre dédiée à Didier de Cottignies est à sa suggestion inspirée par le triptyque La Bataille de San Romano. Les deux orchestres se répondent souvent. C'est violent. Ça saigne. Je me sens soulagé quand l'entr'acte intervient. (Une petite particularité instrumentale est à signaler dans cette œuvre. J'avais en effet sous mon nez six mini-gongs (accordés sur une note précise) sur lesquels étaient respectivement inscrits : b♮, c♯', g♯, Mi, f♯, a♯.)
En deuxième partie, je retrouve ma place d'arrière-scène pour la suite nº1 extraite de Roméo et Juliette de Prokofiev. L'orchestre est en pleine forme comme dans la première partie, et si on n'entend pas le tube qu'est La danse des chevaliers (qui n'est curieusement pas dans les suites tirées du ballet), j'aurai le plaisir d'entendre La Mort de Tybalt, l'extrait de cette musique de ballet que je préfère. Ce passage m'avait sidéré quand je l'avais entendu pour la première à l'Opéra Bastille. Non seulement ce morceau a été joué, mais il a été bissé. J'ai alors pu m'amuser à compter les coups pendant le solo de timbales (15 !) et apprécier la vivacité galopante des cordes, peut-être encore plus éblouissante lors du bis. La veste de l'altiste Ana Bela Chavez était décorée d'une fleur. Chez les contrebasses, le soliste était Bernard Cazauran, à qui je n'étais pas loin de demander un autographe quand il a fait une apparition au café Beaucour.
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