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2011-11-26 12:00+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Culture indienne — Dhrupad
Centre Mandapa — 2011-11-25
Arnaud Didierjean, chant dhrupad
Raga Malkauns
Ce soir, c'était mon quatrième concert de dhrupad après ceux des Gundecha, de Wasifuddin Dagar et de Sayeeduddin Dagar.
La salle du Centre Mandapa n'est pas très remplie. Il y avait une petite vingtaine de spectateurs. Une bonne surprise est que le concert n'est pas sonorisé. Le chanteur Arnaud Didierjean n'est accompagné que de son tanpura (je persiste à en faire un nom masculin puisque c'est le genre de ce mot en hindi). Il explique que le raga Malkauns comporte cinq notes Sa-Ni-Dha-Ga-Ma (drôle d'ordre) et si j'ai bien compris qu'il est permis de faire varier légèrement la hauteur de la note autour de Ni et de Ga.
J'ai eu une petite frayeur pendant la première minute du concert quand le chanteur a utilisé un peu toutes les notes. Ce n'était qu'une petite prière à Ganesh, et il a ensuite commencé son Alap, qui a duré un peu moins d'une heure (très approximativement). Les phrasés sont relativement variés. Les techniques vocales aussi. Celles-ci peuvent se mélanger dans une même phrase musicale. Le chanteur peut prononcer une voyelle, puis nasaliser avec la bouche fermée, puis revenir à la voyelle, et enfin la faire s'évanouir tout doucement, ce qui s'apprécie d'autant plus du fait de l'absence de sonorisation de la voix et du silence presque complet des spectateurs. Par moments, la voix se fait un peu plus forte. J'ai cependant préféré les moments plus doux, comme lors de la fin très apaisée de cet Alap.
Le chanteur a ensuite répondu à quelques questions des spectateurs. Manifestement, beaucoup d'adeptes du yoga et de la quête de spiritualité... (Cela a failli dégénérer à propos de cette religion qui engendre le système de castes. Je ne sais pas ce qui se serait passé s'il avait été précisé que des interprètes et non des moindres de cette musique sont musulmans, comme les Dagar, dont le chanteur de ce soir a d'ailleurs reçu indirectement des enseignements.)
J'ai quand même réussi l'air de rien à poser la question qui fâche sur l'absence de percussions : comme il venait de Lyon, il était compliqué pour le chanteur de travailler avec un percussionniste à Paris... Si l'Alap était très bien, ne pas entendre la composition et l'improvisation sur le rythme prescrit, c'est quand même un peu comme aller à un enterrement en Bretagne et s'en aller avant le goûter de crêpes qui suit.
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