« Sayeeduddin Dagar à la Maison de l'Inde | Le Miami City Ballet au Châtelet »
2011-07-05 00:37+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2011-07-04
Aleksandrs Antonenko, Otello
Sergei Murzaev, Jago
Michael Fabiano, Cassio
Francisco Almanza, Roderigo
Carlo Cigni, Lodovico
Roberto Tagliavini, Montano
Tamar Iveri, Desdemona
Nona Javakhidze, Emilia
Chae Wook Lim, Un araldo
Andre Serban, mise en scène
Peter Pabst, décors
Graciela Galan, costumes
Joël Hourbeigt, lumières
Alessandro Di Stefano, chef de chœur
Marco Armiliato, direction musicale
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Otello, Verdi
Je reviens de la première des représentations de cette série d'Otello où Tamar Iveri chante le rôle de Desdemona. J'ai déjà eu l'occasion de dire que je n'appréciais pas spécialement cette chanteuse. Pourtant, lors de la représentation de ce soir, j'ai vraiment apprécié son interprétation (qui semble tendre parfois à rapprocher Verdi de Puccini), nettement meilleure que celle de Renée Fleming... en particulier, dans la chanson du saule et la prière qui suit.
La mise en scène d'Andrei Serban est la meilleure des trois que j'ai vues de ce metteur en scène (après Lucia di Lammermoor et L'Italienne à Alger). Ce n'est pas extraordinaire, mais il y au moins quelques belles images, comme le feu de joie au premier acte. L'idée principale consiste à projeter des vidéos en surimpression sur les décors ou quelque grand voilage quand la situation le suggère ou quand des personnages ont des pensées en flashback. Au début, pendant la tempête, on voit ainsi des images que l'on aurait aussi bien pu voir au début du Tristan et Isolde avec les vidéos de Bill Viola. Cela dit, les feux d'artifice et les ciels bleus, à force, cela lasse un peu. Je ne sais pas exactement pourquoi j'aurais voulu que Otello étouffe Desdemona avec un oreiller, mais ici, il l'étrangle avec un voile blanc. Parmi les images frappantes : le décor de la chambre était complètement blanc, comme le costume de Desdemona lors de ce quatrième acte. La façon dont Otello transperce alors avec son épée des sortes de cloisons faites de voiles blancs encadrés était légèrement ridicule, mais la mise en scène ne m'a paru à aucun moment grotesque.
Grimé en Maure
, Aleksandrs Antonenko est un peu plus crédible
scéniquement que dans la version sans décor et
accessoire. Cela dit, son rôle est assez statique. Vocalement, il m'a
semblé un peu moins à l'aise que la première fois. Le Jago de Sergei
Murzaev n'a tout simplement rien à voir avec celui de Lucio Gallo. Sa
technique est toute différente, plus subtile que celle de Gallo, qui était
cependant meilleur comédien.
Pour ce qui est de l'orchestre, même depuis une place acoustiquement moins favorable que la première fois (mon replacement ninja au fond du premier balcon de face n'a tenu que jusqu'à la fin du premier acte où on a fait entrer des retardataires), cela m'a semblé sublime. Encore une fois bravo au chef Marco Armiliato. Les instruments à vents ont sonné formidablement bien lors de leur ensemble au début du quatrième acte et l'entrée des cordes s'est faite sans rupture. C'est cette même continuité wagnérisante qui m'avait séduit lors de la fois précédente.
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