« “Rencontres avec le Gange” | Gangâ à Sucy-en-Brie »
2011-06-18 18:04+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2011-06-17
Aleksandrs Antonenko, Otello
Lucio Gallo, Jago
Michael Fabiano, Cassio
Francisco Almanza, Roderigo
Carlo Cigni, Lodovico
Roberto Tagliavini, Montano
Renée Fleming, Desdemona
Nona Javakhidze, Emilia
Chae Wook Lim, Un araldo
Andrei Serban, mise en scène
Peter Pabst, décors
Graciela Galan, costumes
Joël Hourbeigt, lumières
Alessandro Di Stefano, chef de chœur
Marco Armiliato, direction musicale
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Otello, Verdi (sans décors ni accessoires)
Une grève à l'Opéra a fait que cette représentation de l'Otello
de Verdi s'est faite sans décors. Le mouvement devait être plus étendu que
d'habitude puisque les chanteurs n'avaient à leur disposition aucun
accessoire. En sus, parmi eux, il y en avait au moins deux qui ne jouaient
pas (Otello et Desdemona). Scéniquement, c'était bien en dessous de ce qui
se voit dans les représentations d'opéras annoncées à l'avance comme étant
en version de concert
. Lors de la dernière série de représentations
de L'Italienne à Alger, j'avais trouvé que la
version sans décors avec mise en scène improvisée était meilleure que la
version normale (mise en scène par Andrei Serban). Je n'ai pas encore vu
sa mise en scène d'Otello, je pourrai comparer plus tard...
Le renoncement d'un certain nombre de spectateurs m'a permis, avec d'autres, de bénéficier d'un replacement de première catégorie au premier rang centré du premier balcon.
Du côté de la musique (l'orchestre de l'Opéra dirigé par Marco Armiliato), j'ai trouvé cette représentation sublime. Les sonorités de l'orchestre passent par de nombreux états au cours de l'opéra, les orchestrations des différents moments étant très variées, chacune convenant aux sentiments ou à la situation particulière. Dans la mise en musique du texte, on trouve peu de passages que l'on pourrait qualifier d'airs. On observe au contraire une grande continuité dans la musique, dont la tension ne retombe jamais. Bref, c'est assez wagnérien... L'atmosphère d'une phrase musicale confiée aux violoncelles me fait d'ailleurs penser à un passage similaire dans le premier acte de La Walkyrie. On trouve même des motifs, en tout cas au moins un, utilisé au dernier acte comme réminiscence de l'amour d'Otello et Desdemona avant que la jalousie n'y fît obstacle. Parmi les moments très forts, j'ai apprécié l'utilisation des contrebasses pour accompagner l'entrée en scène d'Otello alors qu'il va commettre l'irréparable.
S'il avait été un peu plus comédien, j'aurais été totalement convaincu par Aleksandrs Antonenko (Otello). Le jeu de Renée Fleming (Desdemona) a été également très en retrait, mais je n'ai pas beaucoup apprécié sa voix, qui quoique dotée d'un joli timbre, m'a semblée assez inconstante et peu puissante. Mon impression négative sur la première partie de la représentation s'est cependant un peu améliorée dans les deux derniers actes. J'ai lu beaucoup de commentaires assassins sur le baryton Lucio Gallo (Jago). Moi, je l'ai trouvé très bien. C'était aussi le seul à véritablement jouer son rôle, qui est tout en duplicité.
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