« Jonas Kaufmann au TCE | Paquita à Garnier »
2010-10-19 23:58+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2010-10-16
Philippe Jordan, direction musicale
Luca Ronconi, mise en scène
Ugo Tessitore, collaboration artistique
Margherita Palli, décors
Silvia Aymonino, costumes
Gianni Mantovanini, lumières
Alessandro Di Stefano, chef du chœur
Orchestre et chœur de l'Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine, Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Il Trittico, Puccini
Juan Pons, Michele
Marco Berti, Luigi
Eric Huchet, Il Tinca
Mario Luperi, Il Talpa
Sylvie Valayre, Giorgetta
Marta Moretto, La Frugola
Hyung-Jong Roh, Venditore di canzonntte
Anne-Sophie Ducret, Un'amante / Una Voce interna
Gregorz Staskiewiecz, Un'amante / Una Voce interna
Il Tabarro
Tamar Iveri, Suor Angelica
Luciana D'Intino, La Zia Principessa
Barbara Morihien, La Badessa
Louise Callinan, La Suor Zelatrice
Marie-Thérèse Keller, La Maestra della novize
Amel Brahim-Djelloul, Suor Genovieffa
Claudia Galli, Suor Osmina
Olivia Doray, Suor Dolcina
Zoe Nicolaidou, Prima Cercatrice
Carol García, Seconda Cercatrice
Cornelia Oncioiu, La Suor Infermiera
Chenxing Yuan, Una novizia
Anne-Sophie Ducret, Prima conversa
Marina Haller, Seconda conversa
Suor Angelica
Juan Pons, Giannia Schicchi
Ekaterina Syurina, Lauretta
Marta Moretto, Zita
Saimir Pirgu, Rinuccio
Eric Huchet, Gherardo
Barbara Morihien, Nella
Alain Vernhes, Betto
Mario Luperi, Simone
Roberto Accurso, Marco
Marie-Thérèse Keller, La Ciesca
Yuri Kissin, Maestro Spinelloccio
Christian Helmer, Amantio di Nicolao
Ugo Rabec, Pinellino
Alexandra Duhamel, Guccio
Gianni Schicchi
Samedi dernier, alors que des troubles autour de la manifestation débordait
paraît-il jusque dans le hall de l'Opéra Bastille, j'assistais à une
représentation du Triptyque de Puccini. Je dis paraît-il
parce que je n'ai remarqué de casse ni en entrant peu avant 19h ni en me
baladant lors les entr'actes ni en sortant.
D'après les informations lues dans le programme, le projet de Puccini semble avoir évolué puisque seul le dernier des trois opéras présentés au cours de la soirée rentre dans le cadre du projet initial autour de l'œuvre de Dante.
Comme les deux autres, le premier opéra Il Tabarro dure un peu moins d'une heure. Il est situé sur une péniche amarrée à Paris. C'est un drame de la jalousie : la femme (Giorgetta) du patron aime un des marins (Luigi), le mari (Michele) le tue. Un niveau supplémentaire de profondeur psychologique vient du fait que le couple avait perdu un enfant. J'avais fait la connaissance de quelques admirateurs de Sylvie Valayre un peu avant la représentation. De mon côté, c'était la première fois que je l'entendais. Si elle m'a fait bonne impression, c'est Marco Berti (Luigi) qui m'a le plus impressionné. J'ai aussi apprécié Marta Moretto dans un des rôles secondaires.
Le deuxième opéra commence par un son de cloche. Suor Angelica est une histoire autour de la perte d'un enfant (illégitime), mais il est surtout question de religion. La question de la damnation en cas de suicide, c'est un sujet que je trouve assez peu intéressant. Le rôle éponyme était chanté par Tamar Iveri, dont je ne fais pas partie des admirateurs. La seule scène qui m'ait intéressé est celle où la tante de Sœur Angelica vient lui rendre visite pour ordonner à celle qui a déshonoré sa famille d'abandonner sa part d'héritage. Les dialogues témoignent une violence verbale assez sophistiquée. La mezzo-soprano Luciana D'Intino incarne de façon très convaincante ce rôle de méchante. Dans les rôles des sœurs, il est difficile de reconnaître quelques chanteuses comme Amel Brahim-Djelloul ou Cornelia Oncioiu tant les costumes sont uniformes et couvrants. C'est la première fois qu'au moment des saluts on se sent obligé d'applaudir continûment puisque les chanteuses qui défilent un peu trop vite sont pratiquement indistinguables.
Bien sûr, si ce deuxième opéra est décevant, la musique de Puccini et l'orchestre de l'Opéra de Paris dirigé par Philippe Jordan parviennent heureusement à retenir l'attention.
À mon goût, le meilleur des trois opéras est le troisième Gianni Schicchi. C'est très certainement l'opéra le plus drôle que j'aie vu. Buoso Donati est mort et tous les membres de sa famille espèrent s'approprier la meilleure part de l'héritage. Mais le défunt l'aurait léguée à des moines... On trouve le facheux testament. Gianni Schicchi, d'un niveau social moindre, entre en scène et finit par proposer une solution : à l'extérieur, tout le monde ignore que Donati est mort, qu'il se fasse passer pour le mort, dicte un nouveau testament devant un notaire et le tour sera joué. Ce qu'ils ne savent pas encore, c'est qu'il va se léguer la meilleure part à lui-même. Il s'agit d'une sorte de vengeance, puisque la famille avait considéré que sa fille Lauretta n'était pas d'une assez bonne famille pour épouser le jeune Rinuccio.
Le texte, la façon dont il est mis en musique, les mimiques des chanteurs, la mise en scène, la voix contrefaite de Gianni Schicchi quand il imite celle du mort, tout concourt au caractère comique de cette pièce. Le temps ne se suspend que pour l'air de Lauretta O mio babbino caro, chanté par Ekaterina Syurina. D'ailleurs, la façon dont cet air intervient abruptement est presque parodique. À la fin, Gianni Schicchi s'adresse directement au public. Conscient qu'il va aller en enfer, il espère finir par obtenir des ménagements. Dans ce rôle-là, Juan Pons était beaucoup plus enthousiasmant que dans son rôle de Michele dans Il Tabarro !
Vous pouvez poster un commentaire grâce au formulaire ci-dessous.
Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.