« Biennale de quatuors à cordes à la CdM | The Fairy Queen à l'Opéra Comique »
2010-01-21 01:46+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Lectures
Opéra Bastille — 2010-01-20
Andrew Richards, Werther
Ludovic Tézier, Albert
Alain Vernhes, Le Bailli
Andreas Jäggi, Schmidt
Christian Tréguier, Johann
Sophie Koch, Charlotte
Anne-Catherine Gillet, Sophie
Alexandre Duhamel, Brühlmann
Olivia Doray, Kätchen
Michel Plasson, direction musicale
Benoît Jacquot, mise en scène
Charles Edwards, décors et lumières originales
Christian Gasc, costumes
André Diot, lumières
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Maîtrise des Hauts-de-Seine / Chœur d'enfants de l'Opéra national de Paris
Werther, Massenet
L'opéra Bastille voit se succéder les Werther maudits. L'an dernier, Villazón avait annulé la première. Cette année, pour la représentation de ce soir, Jonas Kaufmann a été remplacé par Andrew Richards qui a interprété fort honorablement le rôle de Werther dans l'opéra éponyme de Massenet.
J'avais plutôt apprécié la production de Jürgen Rose. Celle dont l'Opéra a fait l'acquisition, mise en scène par Benoît Jacquot au Royal Opera House (2004), m'a enthousiasmé bien au-delà. Le seul faux pas me semble résider dans le port de lunettes teintées par Werther lors de son entrée en scène. Bagatelle.
Les quatre décors (un par acte) sont en pente. Le mur d'enceinte et la porte d'entrée sur le domaine du bailli, les abords du temple (que l'on ne voit pas), le salon de Charlotte, la chambre de Werther. Les costumes sont classiques. Albert est en rouge, Werther en bleu, Charlotte en blanc, Sophie en violet. Si on excepte le début du troisième acte, trop sombre, j'ai trouvé que l'utilisation des lumières était extrêmement pertinente.
Depuis la dernière fois, j'ai pris le temps de lire le roman épistolaire de Goethe, Les souffrances du jeune Werther, que j'ai lu dans la sublime version française que constitue la traduction de Charles-Louis de Sévelinges, rendue plus élégante par Pierre Leroux qui n'entendait pas l'allemand et revue récemment par Christian Helmreich, Le Livre de Poche, collection Les Classiques de Poche. À ma surprise, Sophie, la sœur cadette de Charlotte, est un personnage qui n'apparaît que dans l'opéra. Elle est interprétée par Anne-Catherine Gillet, qui m'avait impressionné dans l'air de Micaëla de Carmen. C'est d'ailleurs dans cette Carmen que j'avais entr'aperçu Andrew Richards. Il n'avait pu assurer son rôle de Don José que pendant les deux premiers actes et avait été remplacé par un ténor brésilien anonyme.
Son interprétation du rôle de Werther est tout à fait convaincante. Toutefois, la prononciation de certaines voyelles lui pose occasionnellement quelques problèmes. Charlotte est interprétée par Sophie Koch que je n'avais entendue qu'une seule fois, dans le final de la neuvième symphonie de Beethoven en 2005 au TCE avec l'Orchestre Lamoureux. La tension dramatique et l'importance de ce rôle augmentent à chaque acte jusqu'à la scène finale, très lyrique.
Dans le rôle d'Albert, on trouvera cette année aussi Ludovic Tézier. Par rapport au roman, Albert est plus en retrait. On ne saura pas grand'chose de lui si ce n'est qu'il est l'homme que Charlotte avait promis d'épouser à sa mère sur son lit de morte. Dans le roman, on le voit volontiers philosopher avec Werther, qui est fasciné par le suicide... Dans cette version toutefois, un détail dans l'attitude d'Albert laisse à penser qu'il est parfaitement conscient de l'usage que Werther entend faire des pistolets qu'il lui prête pour un prétendu voyage. Dans le roman, seule Charlotte semblait envisager la fatale issue.
Les amateurs du son de la harpe seront comblés dans les derniers actes. Le directeur musical Michel Plasson (76 ans !) a manifestement plus de mal à marcher qu'à diriger l'orchestre de l'Opéra. En tout cas, il fait de la musique de Massenet un délice de musique continue, seulement interrompu par les deux entr'actes.
La représentation du 26 janvier sera retransmise en direct sur Arte et sur Internet (ArteLiveWeb).
PS: Il m'a semblé que le surtitrage a été remonté, le rendant seulement à moitié visible depuis le rang 7 du premier balcon de côté. Cela paraît curieux par rapport à l'utilisation de l'espace scénique : seule la moitié de la hauteur disponible était utilisée, de sorte qu'il n'eût résulté aucune gêne de ce qu'on descendît légèrement l'appareil.
J'avoue pour ma part avoir trouvé Andrew Richards si calamiteux que je suis partie à l'entracte car ça me gâchait tout ! Je n'ai pas aimé son chant et son jeu d'acteur était à mes yeux pire encore…
C'est dommage parce que dans Werther, le meilleur est dans les deux derniers actes.
Effectivement, le bandeau des traductions a été relevé, on ne le voyait plus des rangs du 2e balcon ,où on le voit d'habitude.Lundi 1er Fevrier, Kauffman a chanté.
Ce fut un très grand moment d'opéra comme on en connait un petit nombre dans une décade Il est Werther le héros romantique, son jeu ,très concentré et étudié ,fait qu' on adhère au personnage. Le chant est superbe. La voix totalement contrôlée fait alterner les passages d' une douceur sur le fil , et des moments de grande puissance dramatique .
J'avais adoré Kraus dans ce rôle dans les années 80. mais ici le plus,c'est d'avoir une technique d' un très haut niveau avec un côté naturel et en prime la jeunesse du personnage . Certains chipotent "une voix sombre pour un ténor", mais ici cela convient parfaitement au personnage tourmenté de Werther.
Sa voix va être idéale pour les rôles de ténor wagnérien qu'il a commencé à chanter. S'il continue de mener sagement sa carrière, de très grands moments nous attendent.
Sophie Koch fut magnifique et émouvante. Les deux chanteurs idéalement appariés.
Toute la production est à saluer, comme vous l'avez dit: les autres chanteurs, le chef et l'orchestre.
Enfin Massenet est joué avec respect et sens de la grandeur.
La mise en scène respecte l'oeuvre ,sait en rendre le côté dramatique: la violence de la scène entre Werther et Charlotte dans son salon, la façon dont les chanteurs y incarnent cet amour fort et impossible,par exemple quand Charlotte se dégage des bras de Werthet au 3e acte. On est loin de la mièvrerie que parfois on attache à Massenet
Werther sans Kauffman va devenir très vite impossible!Il a tout pour interpréter ce rôle! le physique,l'interprétation et la voix magnifique que l'on sait,chaude,souple,sensuelle,et sombre ce qui me plait beaucoup pour Werther même si certains ont conteste le timbre.
Sa voix je pense evoluera comme celle de Domingo car il a un coté barytonant.Espérons qu'il se soit remis très vite.je tremble de le voir trop travailler et fatiguer sa voix à l'instar de Villazon que j'aime beaucoup également.
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