« L'Orchestre de Paris dans Peer Gynt | La Messe en si mineur par le Bach Collegium Japan/Masaaki Suzuki à Pleyel »
2012-06-02 01:44+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2012-06-01
Philippe Aïche, violon solo
Orchestre de Paris
Ingo Metzmacher, direction
Jean-Frédéric Neuburger, piano
Thomas Goepfer, réalisation informatique musicale Ircam
Julian Aléonard, ingénieur du son Ircam
Atmosphères, György Ligeti
Echo-Daimónon, concerto pour piano, orchestre et électronique en temps réel, Philippe Manoury (création)
Lontano, György Ligeti
Adagio de la Symphonie nº10, Mahler
Arrivant à la Salle Pleyel juste après un cours de dhrupad, j'avais encore en tête les notes d'une composition en Raga Bhairava quand je me suis installé pour ce qui sera mon avant-dernier concert de l'Orchestre de Paris avant les vacances. Le dernier sera le 28 juin. Pour tout dire, j'avais acheté une place pour ce dernier concert il y a quelques semaines en pariant sur le fait que mon contrebassiste préféré jouerait lors de ce programme (si vous vous demandez pourquoi j'en fais tout un foin, c'est qu'il prend sa retraite...). À l'issue du concert de ce soir, le café Beaucour était envahi de musiciens de l'orchestre de Paris, et surmontant ma timidité, aidé en cela par Klari, je suis allé le voir, et après qu'il m'a autographié mon programme, il a confirmé ce fait.
Avoir Bernard Cazauran dans son champ de vision lors d'un concert de l'Orchestre de Paris, cela transfigure une expérience de spectateur. Cela avait sauvé ma soirée lors du concert Mozart avec Christoph Eschenbach. Cette perfusion de bienveillance et de bonne humeur n'est pas nécessaire pendant les deux Ligeti Atmosphères et Lontano, superbes. Je ne connais que trop mal ce compositeur et c'est dommage ; merci toutefois à Stanley Kubrick d'avoir utilisé sa musique dans plusieurs de ses films... Par contre, pendant le concerto Echo-Daimónon de Philippe Manoury dont c'était la création, les nombreux regards amusés que les musiciens se lançaient les uns aux autres, l'expert en la matière étant bien sûr notre cher contrebassiste solo, cela place le spectateur témoin de ces œillades que je suis dans les meilleures conditions. Si je n'ai pas adoré le concerto de Manoury, je ne l'ai pas détesté non plus. Il a juste duré deux fois plus longtemps que les 20 minutes annoncées... Plein de percussions amusantes. Un jeune pianiste, Jean-Frédéric Neuburger, secondé par des pianos fantômes apparaissant par quelque diablerie électronique.
Le chef Ingo Metzmacher me fait penser au bouillonnant Andris Nelsons qui avait dirigé l'Orchestre de Paris en janvier (Eine Alpensinfonie notamment) et un Tristan et Isolde en mars. Si sa façon de diriger inclut des gestes indéchiffrables ou surexpressifs tout comme Andris Nelsons, la façon de faire d'Ingo Metzmacher est moins extravertie. C'est avec souplesse et régularité qu'il bat la mesure de sa main droite (comptant même avec ses doigts de 1 à 7 !). Bref, on dirait un sorcier-dompteur d'orchestre. Le principal est que cela semble fonctionner ! y compris dans le Mahler, intelligemment enchaîné à Lontano de Ligeti.
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