« Nirmalya Dey à la Maison des couleurs | La symphonie nº4 de Bruckner par l'Orchestre des Concerts gais »
2012-05-20 11:26+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse
Opéra Garnier — 2012-05-19
Toshiro Mayuzumi, musique
Maurice Béjart, chorégraphie
Nuno Corte-Real, décors et costumes
Tatsuo Takasawa, lumières
Fumitake Ichikawa, réalisation sonore
Haruo Goto, Le Jeune homme moderne / Oboshi Turanosuke, chef des vassaux de la Maison Enya
Mao Morikawa, Ashikaga Tadayoshi, jeune prince, frère cadet du Shôgun régnant
Yuki Miyamoto, Enya Hangan, maître des Banquets auprès d'Ashikaga Tadayoshi
Mika Yoshioka, Dame Kaoyo Gozen, épouse d'Enya Hangan
Ren Yoshida, Rikiya, fils d'Ôboshi Yuranosuke
Yuji Matsushita, Kôno Moronô, conseiller du Shogun
Yu Himuro, Sagisaka Bannaï, serviteur de Kôno Moronô
Naoyoshi Nagase, Hayano Kampei, jeune samourï attaché à la Maison d'Enya
Chika Saeki, Okaru, jeune suivante de Dame Kaoyo Gozen, amante d'Hayano Kampei
Kosuke Wada, le double moderne d'Hayano Kampei
Mari Kawai, le double moderne d'Okaru
Yuichi Sugiyama, Ishido, examinateur d'un cadavre mort par seppuku
Hiroki Umezawa, Yakushiji, examinateur d'un cadavre mort par seppuku
Ryo Ogasawara, Ono Sadakuro, bandit
Reiko Koide, Une courtisane
Yuta Nagata, Yoichibei, père d'Okaru
Yuko Tanaka, Okaya, mère d'Okaru
Mayumi Nishimura, Osai, maîtresse de la maison de courtisannes de Kyôto
Ryo Ogasawara, Première variation des 47 Rônin
Naoyoshi Nagase, Deuxième variation des 47 Rônin
Junko Takamura, Shiori Mori, Mika Murakami, Rui Yoshikawa, Natsumi Kishimoto, Asami Sakai, Rei Othsuka, Mamiko Kawashima, Les suivnates de Dame Kaoyo Gozen
Kazuo Kimura, Yuji Matsushita, Yu Himuro, Naoyoshi Nagase, Ryo Ogasawara, Yuki Miyamoto, Dan Tsukamoto, Hiroki Umezawa, Junya Okazaki, Mao Morikawa, Shunsuke Yasuda, Yuichi Sugiyama, Yuta Nagata, Ren Yoshida, Daichi Matsuno, Yuji Nakamura, Ryohei Nojiri, Yo Sato, Kosuke Wada, Torayuki Takeshita, Hiroki Miyazaki, Yuma Ishida, Hideo Kishimoto, Tatsuya Jotaki, Chikahiko Hanayagi, Suginori Hanayagi, Jushitoshi Hanayagi, Tsuranosuke Hanayagi, Rakuto Hanayagi, Tadahiko Hanayagi, Tsunahito Hanayagi, Suzuhiko Hanayagi, Jinshiro Hanayagi, Kanshichiro Hanayagi, Les 47 Rônin
Le Kabuki
Ce samedi 19 mai, j'ai assisté à trois spectacles. Enfin, pas tout à fait. La durée annoncée du ballet Kabuki était de 1h20, ce qui me laissait largement le temps de rejoindre le Théâtre de la Ville pour le concert de 17h. Si j'avais su que cela durait une heure de plus, j'aurais choisi une autre date pour me rendre au Palais Garnier... Cela dit, c'est sans regret que je suis parti à l'entr'acte, une première pour moi, tant la musique (enregistrée) me semble un drôle de fourre-tout : du japonais, du minimalisme répétitif, des citations de Gershwin, avec parfois un instrument bien identifié pour chaque personnage. J'aime bien la scénographie, la chorégraphie mêlant classique et contemporain ne me déplaît pas, mais je reste sur ma faim.
⁂
Théâtre de la Ville — Place du Châtelet — 2012-05-19
François Leleux, hautbois
Lisa Batiashvili, violon
Lawrence Power, alto
Sebastian Klinger, violoncelle
Quatuor pour hautbois et cordes (d'origine pour flûte et cordes) en ré majeur, KV 285 (Mozart)
Sérénade pour trio à cordes, en ut majeur, op. 10 (Ernő von Dohnányi)
Cinq airs de La flûte enchantée, arrangés pour hautbois et violon (d'origine pour 2 violons) par Mozard (1792) : Wie stark ist nicht dein Zauberton (Tamino), Ach, ich fühl's... (Pamina), Der Vogelgänger bin ich ja (Papagano), Du feines Täubchen, nur Herein (Monostatos, Pamino, Papageno), Der Hölle Rache kocht in meinem Herzen (La Reine de la nuit)
Partia da Camera pour trio à cordes et hautbois, op. 88d (2009), Nicolas Bacri
J'arrive au Théâtre de la Ville pour écouter François Leleux, son épouse Lisa Batiashvili, Lawrence Power et Sebastian Klinger. Je me suis replacé au sixième rang pour fuir les effluves tabagiques de mon voisin.
Le hautboïste se met beaucoup en valeur dans le quatuor (transcrit) pour hautbois et cordes de Mozart (KV 285). Le trio de cordes qui l'accompagne fonctionne très bien puisque je n'ai pas l'impression de distinguer de parties dans le tout. J'apprécie particulièrement le deuxième mouvement tout en pizz.. Après une première tentative, il apparaît que la musique pour instruments à vents de Mozart parvient à m'être agréable.
Cependant, pour moi, le point fort du concert sera le trio pour cordes d'Ernő von Dohnányi. Dans les deuxième et troisième mouvements, je retrouve un peu du style de Janáček qui m'avait tellement plu lors d'un mémorable concert aux Bouffes du Nord. J'aime les pizz. du violoncelliste Sebastian Klinger qui effleure à peine les cordes du bout de ses doigts.
Après la pause, François Leleux et Lisa Batiashvili interprètent debout
des transcriptions dues à un certain Mozard
d'airs de La flûte
enchantée. La partie vocale est airs est confiée au hautbois dans
cette version. Je me demandais si les rôles ne seraient pas inversés pour
l'air de La Reine de la nuit, mais c'est bien du hautbois de
François Leleux que sont sorties ces notes aiguës.
Les quatre musiciens sont revenus pour interpréter une partita de chambre de Nicolas Bacri. Les sonorités sont tout ce qu'il y a de plus classique, on est très loin de ce qu'on entend parfois dans la musique contemporaine. Une exception toutefois : le deuxième mouvement Toccata est beaucoup influencé par le jazz. Le quatrième mouvement s'appelle Scherzo diabolico. Il me donne quelque peu le tournis par la virtuosité tout vol-du-bourdonesque qu'il exige. Je décroche complètement pendant le dernier mouvement. Un bis mozartien a conclu ce concert.
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Opéra Comique — 2012-05-19
Catherine Ailloud-Nicolas, Giordano Ferrari, livret (d'après la fable d'Arrigo Boito)
Richard Brunel, mise en scène
Catherine Ailloud-Nicolas, dramaturgie
Thierry Thieû Niang, collaborateur aux mouvements
Bruno de Lavenère, décors et costumes
Laurent Castaingt, lumières
Carlo Laurenzi, réalisation informatique musicale Ircam
Jean Bresson, conseil scientifique Ircam
Olivier Hagen, assistant musical
Ester Pieri, assistant mise en scène
Émilie Roy, assistant décors
Pascale Paume, assistant costumes
Christophe Manien, Joël Soichez, chefs de chant
Alpha, conseil en prestidigitation
Émilie Valentin, conseil en marionnettes
Sylvain Cadars, ingénieur du son Ircam
Rodrigo Ferreira, Re Orso, un homme de pouvoir
Monica Bacelli, Ver, une femme du peuple
Marisol Montalvo, Oliba, épouse forcée du roi, une courtisane
Alexander Kravets, Trouvère, un courtisan
Geoffrey Carey, Papiol, bouffon
Piera Formenti, Daniel Carraz, Cyril Anrep, Des courtisans
Anthony Millet, Accordéon parlant
Piano robotisé, Trouvère bis
Électronique, Voix, sons, présences invisibles
Carlo Laurenzi, Marco Stroppa, Projection du son
Ensemble Intercontemporain
Susanna Mälkki, direction musicale
Re Orso, légende musicale de Marco Stroppa pour quatre chanteurs, quatre acteurs, onze instruments, voix et sons invisibles, spatialisation et totem acoustique (création)
Je me dirige ensuite vers l'Opéra Comique pour assister à la création de Re Orso, le premier opéra de Marco Stroppa. La création initialement prévue pour 2011 avait été reportée pour donner un délai supplémentaire au compositeur pour achever son travail.
Ce spectacle me semble bien meilleur que les trois autres créations d'opéra auxquelles j'ai assisté (Judith de Fénelon, Akhmatova de Mantovani, L'opéra de la lune de Pauset) 1. Pour cette première, le public n'était pas très nombreux. À quelques minutes du début de la représentation, la corbeille était pratiquement vide. C'est manifestement grâce aux effets du replacement qu'elle a paru un peu remplie pendant le spectacle. De mon côté, j'ai pu m'avancer de deux rangs au troisième balcon, sans quoi je n'aurais peut-être pas vu les surtitres. (À une époque, n'y avait-il pas des dispositifs de surtitrages complémentaires sur les côtés ?)
Le nombre de musiciens est très réduit. Ceci permet un aménagement particulier de la fosse d'orchestre. L'espace scénique se prolonge en effet jusqu'à cette fosse, ce qui permet aux chanteurs et comédiens de faire le tour de l'orchestre. De chaque côté, un escalier descend jusqu'aux musiciens. Le problème avec cette architecture est que lorsque les interprètes passent devant l'orchestre, un certain nombre de spectateurs, dont moi, ne voient plus ce qui se passe. Bêtement, un théâtre est conçu pour permettre aux spectateurs de voir ce qui se joue sur scène. Tous les spectateurs n'ont pas le privilège de pouvoir admirer toute la fosse d'orchestre... Sérieusement, chers metteurs en scène et scénographes, pensez au fait que vos spectacles sont destinés à être vus par le public...
Heureusement, l'essentiel se passe sur le plateau de scène. L'histoire racontée dans cet opéra est assez simple. Le roi Ours est un tyran (violeur, meurtrier, etc). Il est confronté à l'apparition spectrale du Ver qui lui rappelle ses méfaits. Alors qu'on fête son mariage avec Oliba (qu'il a forcée), il massacre presque tout le monde quand un trouvère se met à parler un peu trop à Oliba. Dans la deuxième partie de l'opéra, le roi se confesse, mais il n'obtient pas l'absolution. Il meurt misérablement, hanté par les personnages de la première partie.
Si le langage musical de Marco Stroppa m'est largement étranger, il n'a pas la laideur que j'ai trouvée la semaine dernière à celui de Brice Pauset. L'opéra comporte une sorte d'exposition, dans lequel une sorte de chœur raconte les méfaits du roi Ours. Les syllabes successives semblent être confiées à des interprètes différents : ce n'est qu'en mettant ensemble ce que les uns et les autres disent que l'on obtient (peut-être) des phrases complètes en italien. Pour le reste, le traitement des voix me plaît. La tessiture choisie pour le roi tyran est surprenante. J'avais beau avoir lu cette information avant de venir, quand Rodrigo Ferreira a chanté ses premières notes, ce fut une surprise pour moi. Ce choix doit donc être judicieux ! J'ai aimé l'ironie consistant à faire chanter d'une façon toute religieuse la terrible confession du roi. Dans le rôle du Ver, la mezzo-soprano Monica Bacelli m'a beaucoup impressionné. Dans celui d'Oliba, Marisol Montalvo explore le suraigu.
Une des choses que j'ai appréciées dans la musique de Marco Stroppa,
c'est le repère donné par le rythme. Toutefois, avec le raffut qui se passe
sur scène, la multiplicité des voix, les voix invisibles, la spatialisation
et le traitement électronique en temps réel, j'ai en permanence
l'impression de n'entendre qu'une toute petite partie des détails de la
musique. C'est frappant par exemple pendant les interventions du
trouvère bis
, un piano robotisé, dont on voit un nombre
invraisemblable de marteaux se déclencher simultanément.
La mise en scène associe les musiciens de l'Ensemble intercontemporain.
Ils monteront sur scène pour le grand pandémonium
, gros bazar qui
intervient autour de la mort de roi. La chef Susanna Mälkki restera un peu
plus longtemps à sa place puisqu'elle continue à diriger les chanteurs et
qu'elle a passé un costume à capuche qui fait d'elle le confesseur du roi.
Quand les musiciens seront sortis de scène, les chanteurs ne seront plus
accompagnés que par de la musique électronique, et brièvement par un
accordéon. Cette partie ne m'a paru ni plus ni moins intéressante que ce
qui avait précédé.
S'il y a eu quelques huées pour la mise en scène et le compositeur, le public m'a semblé accueillir cette création avec enthousiasme.
Ailleurs : Bladsurb.
[1] Je me rends compte du fait que je suis en train d'oublier The Second Woman de Frédéric Verrières qui m'avait pas mal plu.
Dommage de n'être pas resté pour le 2e acte de Kabuki, tu as sans doute manqué le meilleur...
Ah ouiche, mais manquer François Leleux, c'est tout autant impardonnable ! (même si je ne me suis pas gênée pour le faire)
Il y avait de quoi hésiter...
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