« Le spectacle de l'école de danse de l'Opéra | Hommage à Jerome Robbins à Garnier »
2010-04-13 02:59+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Comique — 2010-04-13
Marie Lenormand, Mignon
Ismael Jordi, Wilhelm Meister
Malia Bendi-Merad, Philine
Nicolas Cavallier, Lothario
Blandine Staskiewicz, Frédérick
Christophe Mortagne, Laërte
Frédéric Goncalves, Jarno
Laurent Delvert, Un serveur
Chœur accentus
Orchestre Philharmonique de Radio France
François-Xavier Roth, direction musicale
Jean-Louis Benoit, mise en scène
Laurent Peduzzi, décors
Thibaut Welchlin, costumes
Dominique Bruguière, lumières
Laure Talazac, maquillage
Christophe Grapperon, chef de chœur
Mignon, Ambroise Thomas
Deux-mille-soixante-troisième représentation de Mignon à l'Opéra Comique. Bien que les chanteurs sur scène se fussent écriés que le théâtre prenait feu, il était évident que c'était pour de faux, contrairement à la soirée du 25 mai 1887 au cours de laquelle la deuxième salle Favart fut détruite.
Quand on regarde le passé, il est toujours étonnant de voir que des spectacles qui furent populaires au point que la millième d'un opéra fut jouée du vivant de son compositeur, que la deux-millième eut lieu en 1955 et qu'entretemps, il est presque devenu une rareté.
Le personnage de Wilhelm Meister (adapté de Goethe) hésite entre deux femmes. L'une est Mignon, un jeune enfant qui a oublié ses origines. Elle est l'esclave de Jarno. Elle rapporte quelque revenu en exécutant la danse des œufs. Elle se rebelle. Wilhelm passe par là, rachète sa liberté. Elle devient son page. Ainsi accoutrée, elle l'accompagne à une représentation donnée par la comédienne Philine. Le cœur de Wilhelm balance entre les deux, quand il voit pour la première fois Mignon dans une robe empruntée à sa rivale. Philine triomphe sur scène. Mignon en est jalouse. Elle la maudit. Alors que le théâtre commence à brûler, Philine envoie Mignon rechercher un bouquet de fleurs. Wilhelm vient sauver Mignon et les deux s'en vont. Mignon retrouve le lieu où elle a véçu, son père et, happy ending, épouse Wilhelm.
Vu son caractère androgyne, le rôle de Mignon, surtout au début, n'est pas des plus brillants. Le tube de cet opéra, c'est l'air de Philine Je suis Titania (on joue Shakespeare sur scène...). On en entend d'ailleurs la musique assez longuement dès l'ouverture. Néanmoins, on a l'occasion de bien apprécier le chant des principaux chanteurs : Malia Bendi-Merad (Philine), Marie Lenormand (Mignon), Ismael Jordi (Wilhelm Meister), Nicolas Cavallier (Lothario), Blandine Staskiewicz (Frédérick). Ces deux derniers sont les seuls de la distribution que j'avais déjà entendu. Nicolas Cavallier, déjà vu en Escamillo (Carmen), interprétait ainsi le père de Mignon, parcourant les routes à la recherche de celle qu'il ne peut plus reconnaître vu qu'il a perdu la mémoire. Blandine Staskiewicz, vue dans Norma, jouait le rôle travesti d'un amant jaloux de Philine. Ces chanteurs furent tous très bons. Un petit bémol cependant pour Ismael Jordi dont la prononciation du français n'était pas toujours parfaite.
Du point de vue musical, c'était très bien. Dans la fosse, se trouvait
en effet l'Orchestre Philharmonique de Radio France, dirigé par
François-Xavier Roth. J'avais déjà vu ce chef, de dos, diriger la musique
d'Altre Stelle dont je n'avais pas vraiment
apprécié le son. Dans cette production, revenant semble-t-il à des
traditions françaises oubliées en matière de direction, il dirige face au
parterre, les musiciens jouant pour la scène
.
La mise en scène, très classique (cela se passe à l'époque où c'est censé se passer, les didascalies du livret sont respectées, la robe blanche est blanche, etc.) est très belle à regarder pendant les passages les plus animés de l'opéra, comme les danses bohémiennes du premier acte et la représentation du Songe d'une nuit d'été insérée dans le deuxième acte.
Bref, un beau spectacle. J'étais exactement à la même place que lorsque j'avais vu L'Amant jaloux, à savoir un troisième rang de loge de face. Comme la dernière fois, quelques spectateurs bruissant, telle la spectatrice ancienne qui prend un temps fou à enlever le plastique autour d'un bonbon pour la gorge, quelques dizaines de secondes à peine après l'entr'acte (mieux vaut préférer un bruit pas discret mais bref à un long bruit qui ne s'avèrera pas plus discret...). Ma voisine de gauche ne trouvera pas mieux non plus que d'ouvrir la porte de la loge quand le chœur (accentus) se mettra à chanter depuis l'extérieur de la salle au troisième acte. D'ailleurs, il était amusant de voir le chef continuer à diriger, probablement pour la caméra qui devait fournir un visuel au chœur (on ne me fera pas croire qu'on procédait ainsi au XIXe !). Parmi les autres bruits parasites, notons aussi le remplissage et le déplacement des sacs-poubelles du bar voisin.
Je n'ai pas bien compris (ou trop bien et ça m'étonne) : les poubelles du bar voisin, leur manipulation, s'entend de l'intérieur de la salle ?!
Ou alors il s'agit du bar à l'intérieur de l'Opéra Comique ?
Sinon, oui, ça me surprend aussi toujours les méga-succès qui ensuite (mais pourquoi) connaissent une non moins méga-éclipse, à croire que leur seule qualité tenait de l'air du temps.
Je parlais du bar situé dans le théâtre, mais en dehors de la salle proprement dite.
Au sujet de la réapparition de cet opéra à Paris et à l'Opéra Comique en particulier, c'est sans doute lié à l'histoire de cette salle au cours du vingtième siècle, ainsi qu'à un relatif désintéressement vis-à-vis de ce genre, peut-être considéré comme mineur par rapport à des opéras aux sujets plus élevés.
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