« Treemonisha au Châtelet | Mignon à l'Opéra Comique »
2010-04-09 01:49+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2010-04-08
Élèves de l'école de danse de l'Opéra
Orchestre des Lauréats du Conservatoire (CNSMDP)
Marius Stieghorst, direction musicale
Frédéric Chopin, musique
Ivan Clustine, chorégraphie (1913) réglée par Pierre Lacotte
Amélie Joannidès, Juntaro Coste
Suite de danses
Jean-Michel Damase, musique
John Taras, chorégraphie (1952) réglée par Elisabeth Platel assistée de Wilfried Romoli
Philippe Heriat, livret
Michel Dalens, décors (d'après Félix Labisse)
costumes d'après la production adaptée en 1988 par André Levasseur pour le Ballet du Nord
Emma d'Humières, La Reine des Morphides
François Alu, Un jeune bagnard
Mathieu Contat, Un Iphias
Alexandra Dahms, Le Chef des bagnards
Lou Thabart, Le Vigile
Stéphane Level-Bronnekant, Le Forgeron
Piège de lumière
Mikis Theodorakis, musique (Sept danses grecques pour bouzouki solo et orchestre populaire grec, 1982)
Maurice Béjart, chorégraphie (1983) remontée par Michel Gascard
Sept danses grecques
Après les Démonstrations en décembre, aujourd'hui, j'ai assisté à la première du Spectacle de l'école de danse de l'Opéra. Autant les démonstrations pouvaient paraître imparfaites (mais c'était normal vu que le principe semblait être de montrer les élèves des différentes classes s'exercer sur des figures de plus en plus difficiles), autant ce spectacle semble très réussi.
Trois ballets étaient au programme. Le premier est Suite de danses, ballet en un acte d'Ivan Clustine (1913). Avec l'orchestration de Henri Busser, André Messager et Paul Vidal, j'oublierais presque que la musique est de Chopin. Au début, les plus jeunes danseuses sont allongées sur le sol en rang d'Oignon et elles y restent pendant pas mal de temps. De belles pièces de corps de ballet de style classique, un superbe pas de deux dans lequel se distinguent Amélie Joannidès et Juntaro Coste. La troisième pièce est Sept danses grecques de Béjart, sur une musique (enregistrée) de Mikis Theodorakis : cela commence et finit dans l'onde, et entretemps sept danses pour différents types de formation (dans le désordre : solo, duo de deux garçons, pas de deux, groupe de garçons, groupe de filles, tous ensemble) ; Florent Melac est particulièrement applaudi, tout comme la directrice Elisabeth Platel.
C'est à son initiative que la pièce Piège de lumière
(chorégraphiée par John Taras) était présentée ce soir, faisant ainsi son
entrée au répertoire de l'école de danse (apparemment, cela n'aurait pas
non plus été joué par le ballet de l'Opéra). En lisant le programme dans
lequel des éléments sont donnés à ce sujet (Faire revivre un
ballet
), on se rend compte à quoi tient la conservation d'une œuvre
chorégraphique. Ici, ce serait à des enregistrements vidéos de répétitions
en 1998 (quand Elisabeth Platel avait elle-même dansé ce ballet), des
costumes et partitions conservés miraculeusement
. Vu le formidable
ballet qui revit
ainsi, cela valait le coup de procéder à ces
recherches archéologiques.
L'argument du ballet (de Philippe Heriat) et le style de la musique ne sont pas sans rappeler ceux du Festin de l'araignée d'Albert Roussel. Des bagnards vivent à l'écart et tirent quelque profit de la chasse aux papillons et d'autres insectes. Un jeune bagnard fraîchement évadé rejoint la compagnie et est déchaîné (superbe solo de François Alu). Dans le deuxième tableau, les insectes défilent avec leurs costumes à antennes. Un double papillon (deux danseurs tenant chacun deux ailes). Les deux insectes stars sont un Iphias (Mathieu Contat, qui est victime d'une malencontreuse petite chute lors d'une réception) et la Reine des Morphides (Emma d'Humières) qui fait une majestueuse arrivée aérienne en portant une double longue traînée. Les deux ne se déplaisent pas. Au début du troisième tableau, La Reine des Morphides est comme les autres insectes attrapée par le piège de lumière installé par les bagnards. Chacun repart avec une proie. Le jeune bagnard croit pouvoir s'emparer de la morphide. Ils exécutent un merveilleux pas de deux, comportant d'originaux portés (dont un dos sur dos). L'Iphias arrive pour sauver sa belle. Il est occit par le jeune bagnard, qui, alors que la Reine des Morphides a fui, n'a pour se consoler que le souvenir de son étreinte bleutée.
Si les costumes et la danse de ce ballet m'ont plu, c'est avant tout la musique de Jean-Michel Damase (1952) que j'ai adorée, au point que je rouspétais intérieurement contre la partie du public qui semble avoir pour réflexe d'applaudir quand le rideau se baisse. En effet, lors des changements de décors, le rideau est baissé, mais la musique continue ; pourquoi donc applaudir à ce moment-là, le chef ayant préalablement laissé quelques secondes pour ça à la fin des séquences dansées précédentes.
Je reviens à la musique, interprétée par l'Orchestre des Lauréats du Conservatoire (CNSMDP), dirigé par Marius Stieghorst. C'est au moins autant impressionniste que peut l'être Albert Roussel. Bref, on est véritablement avec les papillons...
Cher Joël,
Comme vous, j'ai adoré la musique de PIEGE DE LUMIERE de Jean-Michel Damase.
Savez-vous s’il est possible d'acheter un CD avec ce ballet?
Merci beaucoup !
Cordialement
Julie
Vu les conditions de la production, c'est très peu probable !
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