Weblog de Joël Riou

« Un bal masqué à Bastille | Le Roi malgré lui à l'Opéra Comique »

Altre Stelle au TCE

2009-04-28 00:40+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Théâtre des Champs-Élysées — 2009-04-27

Anna Caterina Antonacci, soprano

Pier et Jules Fack, les enfants

François-Xavier Roth, direction musicale

Juliette Deschamps, mise en scène

Nelson Wilmotte, décors

Macha Makeïeff, costumes

Andrea Santini, maquillage, coiffure

Joël Hourbeigt, lumières

Orchestre Les Siècles

Altre Stelle

  • Andante de la Symphonie nº2 (Étienne Nicolas Méhul)
  • La mort d'Ophélie, première partie (Berlioz)
  • Sicienne extraite d'Armide (Gluck)
  • Cruelle mère des amours (air de Phèdre, Hippolyte & Aricie, acte III) (Rameau)
  • Enfin il est en ma puissance (Armide, acte II, Gluck)
  • Ballet des Ombres heureuses, extrait (Orphée et Eurydice, Gluck)
  • Renaud, ciel me fuit ! Mortelle peine, Le perfide Renaud me fuit..., Quand le barbare était en ma puissance... (Armide, acte V, Gluck)
  • Ouverture de l'acte III, Du trouble affreux qui me dévore (Médée, Luigi Cherubini)
  • Air des Furies (Orphée et Eurydice, Gluck)
  • En mer, voyez, six vaisseaux, Ah, je vais mourir, Adieu, fière Cité (Les Troyens, acte V)
  • La mort d'Ophélie, deuxième partie (Berlioz)

Je vis mon premier opéra, Agrippina de Händel, en 2003, dans une très belle mise en scène de David McVicar. Agrippina était chantée par Anna Caterina Antonacci. Depuis, j'évite de manquer les occasions de la voir à Paris. Les programmes annuels du Théâtre des Champs-Élysées ayant un index par interprète, j'y trouvai sans peine le spectacle Altre Stelle où Anna Caterina Antonacci interprète cinq rôles de femmes en colère, trompées ou anéanties. Il ne s'agit pas d'un récital, puisque, mis en scène par Juliette Deschamps, la chanteuse et deux enfants portent des costumes de Macha Makeïeff et évoluent dans un sombre décor de Nelson Wilmotte.

Le théâtre avait convié des spectateurs à venir écouter une présentation de ce spectacle samedi dernier, à la Comédie des Champs-Élysées. La moyenne d'âge des présents était plus élevée que la moyenne habituelle de la salle, ce qui est difficile, vu la réputation du lieu en la matière ; j'ai longtemps craint d'être le plus jeune présent. Ce fut l'occasion de mettre une tête sur le directeur Dominique Meyer (qui s'en ira bientôt diriger l'Opéra de Vienne), sur Juliette Deschamps et surtout de voir de près Anna Caterina Antonacci en costume de ville s'exprimant dans un charmant français avec un petit accent italien qui disparaît quand elle chante.

Pendant l'ouverture (Méhul), deux enfants viennent écrire à la craie Altre Stelle et Autres étoiles, en majuscules accentuées, sur les murs asymétriques du décor (des deux côtés ! merci ! il est rare que les metteurs en scène pensent aux spectateurs placés de côté et non ubiquistes ; pour ma part, j'étais au premier balcon, assez près du centre), puis, une femme, présomptivement leur mère, ouvre un livre pour leur raconter une histoire. C'est le début de la mort d'Ophélie (Berlioz). La femme s'éloigne, change de costume, elle reparaît en Phèdre (Rameau), puis en Armide (de Gluck, à ne pas confondre avec celle de Lully, bien que ces deux opéras soient sur le même livret). En mesure de tuer Renaud, Enfin il est en ma puissance, elle cède du fait de son amour naissant pour lui. Plus tard, une lettre lui apprendra sa trahison... Quand le barbare était en ma puissance. Les ombres projetées du fait des lumières de Joël Hourbeigt illustrent bien le fait qu'Armide est une sorcière.

Nous aurons ensuite le droit d'entendre deux sortes de tempêtes musicales, alors que sur la scène sévit une tempête de neige. Médée (Cherubini) va s'en prendre à ses enfants. Au sujet des tempêtes, je suis étonné de n'avoir pas reconnu l'air des Furies d'Orphée et Eurydice (Gluck) ; il faudra que je regarde si cet air ne serait pas spécifique à une des versions de cette œuvre.

Abandonnée par le fils de Vénus, c'est au tour de Didon des Troyens (Berlioz) de s'illustrer par sa superbe mort. Antonacci ayant une inclination particulière pour Berlioz, il n'est pas étonnant que ces airs soient mes préférés de ce spectacle. (Que je regrette qu'en 2003/2004, je n'allasse pas encore régulièrement voir des opéras, j'eusse pu l'entendre dans le rôle de Cassandre ; ah, il semble que cela soit sorti en DVD...). C'est tellement bien que lorsque les lumières réalisent un fondu au noir, le public se met à applaudir. Ce n'est pas tout à fait terminé. Hors scène, la chanteuse referme la boucle avec la deuxième partie de la mort d'Ophélie.

De l'orchestre Les Siècles dirigé par François-Xavier Roth, j'ai trouvé que les instruments à vent avaient un son quelque peu bizarre. Malgré ce bémol, apparemment subjectif, puisqu'une dame italienne qui m'expliquera dans le métro n'avoir pas compris le concept du spectacle me fera au contraire l'éloge de l'orchestre, ce fut un très beau spectacle, qui repasse jeudi prochain, et sera diffusé sur France Musique le jeudi 21 mai à 20h.

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