Weblog de Joël Riou

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Une journée pluvieuse ou...

2009-07-29 17:28+0530 (ਅੰਮ੍ਰਿਤਸਰ) — Culture — Lectures — Culture indienne — Voyage en Inde VII

Un premier contact quelque peu brutal avec Delhi. Je suis parti dimanche de l'aéroport Charles de Gaulle pour Delhi via Helsinki. Cette année, je voyage avec un couple d'amis J. et M. dont c'est le premier voyage en Inde.

L'avion a atterri vers 4h du matin. Le temps de passer à travers les contrôles sanitaires liés à la grippe A, faire tamponner nos visas, récupérer nos bagages, changer des euros, prendre un taxi prépayé (le guichet a changé de place par rapport à la dernière fois), nous sommes arrivés à Chandni Chowk (en ayant aperçu le Fort Rouge) vers 6h.

Il faisait jour. La première vision de la rue indienne est habituellement réservée au lendemain, les avions atterrissant d'ordinaire vers minuit. Le réveil de ce quartier a pu paraître glauque à mes compagnons de voyage.

En fin de matinée, nous avons rejoint la station de métro Central Secretariat, avons regardé de loin la résidence de la présidente de l'Inde puis avons marché dans Raj Path en direction de l'India Gate dont nous avons observé l'architecture peut-être un peu trop sobre.

Nous avons pris notre premier repas dans un restaurant chic avant de poursuivre en direction du tombeau de Humayun, un trajet fini en rickshaw quand la route à suivre ne se laissa plus aisément déterminer.

La pluie a commencé à tomber lors de notre visite du mausolée du deuxième empereur moghol et d'autres de personnes moins importants situés alentour. Nous avançons quand la pluie et l'orage baissent d'intensité, passant devant plusieurs pavillons. Si son dôme est fait de marbre blanc, le grès rouge donne sa couleur principale au tombeau de Humayun situé sur une vaste plate-forme à laquellle on accède par un escalier constitué de hautes marches.

Ce qui me surprend dans certains édifices alentour est la présence de vestiges de la couleur bleue, qui a moins résisté au temps que le rouge, le blanc et de façon plus anecdotique le jaune. Je n'avais vu du bleu que dans un édifice moghol à Agra sur la rive Nord de la Yamuna.

Nous avons rejoint le centre de Connaught Place en rickshaw et sommes entrés dans une librairie plutôt bien fournie. J'y ai trouvé les livres que je cherchais, à savoir les quatre recueils de poèmes Mappings, Three Chinese Poets, All You Who Sleep Tonight et The Humble Administrator's Garden, ce qui achève de compléter ma collection des euvres de Vikram Seth, aussi bien en prose qu'en vers (à ce sujet, voir ma critique de son roman en vers The Golden Gate, ainsi que celle d'Eugène Onéguine de Pouchkine, le plus célèbre roman en vers de la littérature russe).

Nous avons ensuite dîné au restaurant Saravana Bhavan (où j'avais déjà mangé en 2007). La carte y est moins fournie que dans ses homologues de Chennai. Je pensais que M. et J. apprécieraient la cuisine du Sud de l'Inde, dont je considérais que le côté pimenté relevait plus de la légende que de la réalité. Pourtant, alors que je me régalais avec mon thali, ils ont trouvé que tout était trop épicé...

Le retour à l'hôtel s'est fait sous le Déluge. D'abord, il a fallu traverser une des routes circulaires concentriques autour de Connaught Place. Vu la circulation, ce n'est déjà pas évident au sec, alors avec vingt centimètres d'eau par endroits... Nous avons ensuite utilisé des allées couvertes pour rejoindre le centre et prendre le métro. L'eau dévalait les marches à toute vitesse.

Le plus épique fut la marche à pieds entre la station Chandni Chowk et notre hôtel situé près de la mosquée Fatehpuri. Suite aux pluies très fortes (et qui n'avaient pas encore cessé), tout le quartier était inondé, l'eau montant souvent jusque sous le genou. Heureusement, Chandni Chowk est aménagée de vrais et larges trottoirs. On a vu un homme bouter l'eau hors sa boutique avec un seau.

Cette expérience s'est avérée quelque peu traumatisante pour mes compagnons de voyage. Je n'avais jamais vu un tel déluge. C'était beaucoup plus impressionnant que ce que j'avais vu à Allahabad. À Kolkata, les précipitations avaient été plus spectaculaires, mais je n'avais eu à patauger dans l'eau qu'une vingtaine de mètres, pas deux kilomètres.

Mardi, le Fort Rouge est ouvert ; nous le visitons. Si les motifs floraux du tombeau de Humayun sont plutôt primitifs, ceux du Fort Rouge sont nettement plus raffinés. On en trouve sculptés dans le grès rouge et dans le marbre et d'autres faits de pierres colorées incrustées dans le marbre blanc selon la même technique que celle utiisée dans le Taj Mahal, construit à la même époque. Les pierres incrustées de certains édifices latéraux ont élé pillées. On observe encore les vestiges de dorures plus abondantes sur un pilier du Diwan-I-Khas.

Après avoir mangé chez Karim's, un bon restaurant près de la porte Sud de la Jama Masjid, nous avons visité cette grande mosquée. L'entrée est gratuite, mais il est exorbitant d'entrer avec un appareil-photo : 200 roupies. Je m'attendais à un édifice plus grandiose.

Nous avons ensuite visité Raj Ghat, le lieu de crémation de M. K. Gandhi, un carré noir où est inscrit हे रम. Il s'est remis à pleuvoir, mais de façon moins violente que la veille. Les routes étant enbouteillés, nous sommes quand même rentrés à pieds, visitant au passage un temple hindou situé à côté du temple jaïn qui est au coin de la rue en face du Fort Rouge. Le temple est principalement dédié à Shiva. Pourtant, on y trouve aussi des représentations associées à Vishnu (Vishnu avec le disque et la conque, Radha et Krishna, Vishnu couché sur l'océan cosmique, Brahma sortant de son nombril) en plus de divinités liées aussi bien à l'un qu'à l'autre (Hanuman, Rama, Sita, Lakshman), de divinités fluviales (Ganga, Yamuna) et d'autres associées à Shiva (Durga, Parvati). À l'autel principal, les parasols n'étaient pas placés correctement, à savoir au-dessus des divinités (Shiva et Parvati) : il y en avait trois qui étaient décalées.

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Commentaires

1. 2009-07-29 16:13+0200 (PB)

Cela me rappelle l'été dernier... J'avais "souffert", mais j'en ai aujourd'hui un excellent souvenir (pour rassurer J et M :)

Bon voyage !

2. 2009-07-30 09:03+0200 (gilda)

Tes compagnons de voyage ont bien de la chance. Découvrir l'Inde auprès de toi est un privilège.

Intéressant le coup de faire payer l'entrée à l'appareil photo (tu l'avais peut-être mentionné lors de précédents voyages mais je ne m'en souvenais pas).

3. 2009-07-31 18:50+0200 (DH)

Je crois savoir que J et M sont très sensibles au piment, il me semble (J évite même le restaurant Sichaunais pour cette raison précise). En tout cas, profitez-en bien tous les trois !

4. 2009-08-12 19:45+0200 (FAB)

Ce que vous oubliez de rappeler, c'est que pour les visites des tombes Humayun, ainsi que celle du Fort rouge, les non-indiens doivent s'acquitter d 'une somme égale à au moins 10 à 20 fois ce que paient les indiens.

Avez vous eu l'occasion de manger au Lodi Garden, à New Delhi ?

5. 2009-08-13 09:34+0200 (Joël)

FAB : Je pense avoir déjà eu l'occasion de faire remarquer que les prix payés par les étrangers sont très supérieurs à ceux demandés aux Indiens. Ce n'est en rien spécifique au tombeau d'Humayun. Le monument le plus cher est le Taj Mahal : 750 roupies, ce qui est un peu excessif. Pour des sites exceptionnels comme le tombeau d'Humayun ou d'autres, payer 250 roupies ne me paraît pas scandaleux.

Non, je n'ai pas mangé au Lodi Garden. Je regarderai vers la fin de mon séjour.

6. 2009-08-13 14:21+0200 (FAB)

Désolé Joel.Je n'ai découvert votre blog que très recemment mais n'ai pas eu l'occasion de le parcourir dans son entier.

Je m'y emploie de suite.

En effet il est demandé 750 roupies pour l'entrée au Taj Mahal, mais curieusement le prix qui apparait sur le ticket est de 500 roupies..........

On ne peut dire du prix qu'il soit scandaleux pour nous les européens qui payont de surcroit en euros.Cependant, j'ai personnellement vécu cela comme une discrimination plutot blessante.D'un côté les indiens et de l'autre ceux qui ne le sont pas.

Je me suis demandé si le BJP n'était pas à l'origine de cette décision discriminatoire.

7. 2009-08-14 14:22+0200 (Joël)

Si j'ai bien compris, une partie du prix payé est une taxe. La destination des fonds recueillis est indiquée à l'entrée du Taj Mahal. Je ne me souviens plus du détail, mais une partie doit aller à l'Archeological Survey of India, et une autre sert aux seuls sites d'Agra.


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