Weblog de Joël Riou

« Départ pas imminent, mais pas loin | Vishnupur »

Kolkata inondée

2008-07-25 17:05+0530 (কলকাতা) — Voyage en Inde V

Hier matin, avant de quitter Orsay par l'un des premiers RER, je n'avais pas beaucoup dormi bien que je me fusse décidé à essayer de dormir dès 20h. J'avais largement une heure d'avance sur les trois heures que les passagers intercontinentaux sont censés prendre pour arriver à l'aéroport. Ayant déjà voyagé plusieurs fois avec Air India, je ne comprenais pas pourquoi cette compagnie avait plutôt mauvaise réputation. Toujours est-il que l'avion était annoncé avec 2h30 de retard. Il aura finalement environ quatre heures de retard. Deux vols Air India en sens contraires sur la ligne Newark-Paris-Mumbai-Ahmedabad partaient en même temps, sans que les passagers ne soient au courant. Il y a eu plusieurs changements de portes d'embarquement, et le dernier, bien entendu, a consisté à inverser les portes attribuées à ces deux vols, comme par hasard, situées aux deux extrémités du terminal 2C. Bref, de part et d'autre, les gens étaient rassurés de voir un équipage Air India, des gens de type indien, etc, pensant attendre pour le bon vol alors que non. Les informations données par les écrans et les annonces sonores étaient bien sûr contradictoires. Bref, c'était vraiment n'importe quoi, nonobstant le retard déjà accumulé. Pour couronner le tout, on a eu le droit à un travaux pratiques de sûreté (il me semblait qu'avant, on disait plutôt sécurité). Un bagage rouge abandonné, aucune annonce sonore amplifiée, mais des videurs qui nous ont dit de dégager sans ménagements, bref de se tasser à l'autre bout du terminal (alors que nous venions de faire cette manœuvre dans l'autre sens, cf. plus haut). Pas de sommation avant le gros boum. C'est impressionnant, mais pas exactement rassurant sur les méthodes employées contre le terrorisme.

Dans l'avion, j'ai principalement essayé de dormir (il fallait tenir debout jusqu'à l'embarquement, qui a eu lieu vers 14h30). Mes deux voisines étaient deux dames gujaraties en provenance de Newark et à destination d'Ahmedabad. Elles ne parlaient ni l'anglais ni le hindi. Il leur était difficile de communiquer avec moi et les membres de l'équipage, ainsi que de remplir le formulaire d'arrivée sur le sol indien ; finalement, elles m'ont demandé de le faire.

Quand j'ai su que le vol avait du retard, j'ai commencé à stresser au sujet de ma correspondance à Mumbai pour Kolkata. J'avais réservé un vol à 7h50 à l'aéroport domestique. L'avion de Paris était censé atterrir à 23h30. J'avais donc en principe plus de 8h de marge, mais la veille de mon départ, j'ai reçu un mail m'informant que Jet Airways m'avait casé sur le vol de 6h50 plutôt que sur celui de 7h50. Une heure de moins. Quatre heures de retard. Finalement, la correspondance s'est très bien passée. Par chance, j'étais à l'avant de l'avion, je suis sorti tout de suite, ce qui fait que je n'ai pas eu à faire la queue pour le tamponnage de mon visa. Mon sac a paru rapidement sur le tapis roulant. Pas de queue non plus au bureau de change, etc. Finalement, la correspondance s'est merveilleusement bien passée, et je n'ai pas eu beaucoup de temps à attendre à Mumbai.

C'est la première fois que je voyage avec Jet Airways. Il est probable que je reitère ce choix à l'avenir. J'ai vraiment été impressionné par l'efficacité de leurs manœuvres d'embarquement. Le flux de passagers était incomparablement plus fluide que tout ce que j'ai vu jusques alors. Il n'y avait pas de goulot d'étranglement. En gros, sur 4 ou 5 portes occupant en tout quelques dizaines de mètres carrés, ils embarquaient simultanément trois ou quatre vols, et de nouveaux vols apparaissaient tous les quarts d'heure. La correspondance entre la porte d'embarquement et le vol était réalisée manuellement (sans écran informatique branché à un ordinateur shadok) via l'enfichage d'un morceau de bois correspondant à chaque vol. Dans un coin, on voyait ainsi un empilement de planches et la mise de côté de quelques unes d'entre elles qui allaient bientôt servir. Au sujet de la compagnie Jet Airways, en matière de prix, elle pratique une politique du genre celui qui arrive en premier paye moins cher. En ayant acheté mon billet en 2007, j'ai pu bénéficier d'une catégorie de prix intéressante. D'ailleurs, les sites de réservation de billets d'avion ne prennent pas tous cela en compte. Ainsi, d'un site à l'autre, pour le même vol, les prix allaient du simple au double : il ne faut donc pas s'imaginer que tous ces sites sont équivalentes. Pour ce billet, je n'étais pas passé par mon agence de voyages : ils pensaient que c'était trop tôt pour réserver des billets Mumbai-Kolkata.

Entre le minibus qui nous conduisait à l'avion et ce dernier, nous, les passagers, avons dû faire face à une pluie assez forte. D'après les prévisions météo que j'avais vues, je savais qu'il pleuvrait à Kolkata...

Dans la phase d'approche, les nuages étaient omniprésents, mais, curieusement, quand j'ai posé le pied sur le sol, il ne pleuvait pas. En revanche, le ciel était d'un blanc-gris étonnant, probablement annonciateur de pluie violente et révélateur de pollution atmosphérique. Une pluie subite s'est abattue sur la ville. Par endroits, des enfants faisaient les fous dans la piscine (peu profonde suivant les normes des piscines, mais beaucoup quand il s'agit de rues). Les grandes rues n'étaient pas épargnées. La Central Avenue (en théorie nommée Chittaranjan Avenue) était très touchée par ce phénomène. De même, Chowringhee Road (Jawaharlal Nehru Road) était coulée. La cour intérieure menant à mon hôtel était inondée de 15 centimètres, j'ai dû retrousser le pantalon pour l'atteindre. Dans Un garçon convenable, je crois me souvenir qu'un personnage, probablement Arun Mehra, se plaignait d'avoir eu à payer une fortune pour qu'un rickshaw-wallah veuille bien lui faire traverser une rue de Kolkata à sec. Ayant vu ce que pouvait devenir la route (et je suppose que ça peut être pire), ce n'était certainement pas exagéré.

En parlant de rickshaw, on voit encore maintenant de nombreux tireurs de pousse-pousse. Utiliser un cycle-rickshaw ne m'a jamais véritablement posé de problème de conscience, étant entendu par ailleurs que c'est souvent la seule solution qui se présente. Là, je ne me vois pas demander à un pousse-pousse de m'emmener à l'autre bout de la ville : à pieds, on ne peut pas faire de roue libre, l'effort demandé est bien plus important qu'avec un vélo.

Cette après-midi, je me suis contenté de visiter l'Indian Museum : il faut que je récupère un peu avant de poursuivre mon voyage. De nombreuses sculptures bouddhiques et hindoues. Des murs recouverts de têtes d'animaux empaillées. Une momie de 4000 ans. Une grane collection de fossiles. Une statue de l'impératrice des Indes.

On dirait que l'accès à mon hôtel puisse maintenant se faire à sec.

Lien permanent


Commentaires

Vous pouvez poster un commentaire grâce au formulaire ci-dessous.

Nom ou surnom (obligatoire) :
Adresse email (facultative, n'apparaîtra pas publiquement sur ce site) :
Site Web (facultatif) :
Faire conserver ces coordonnées par mon navigateur ?
Pour montrer que vous n'êtes pas un robot stupide, veuillez recopier les chiffres 17115, dans l'ordre inverse :
Le commentaire (de grâce, évitez le SMS-speak) :

Ne mettez que du texte dans les commentaires ; vous pouvez néanmoins insérer des liens en saisissant par exemple <URL: http://www.google.fr/ > (à savoir « <URL: », une espace, l'URL proprement dite, une espace, et enfin « > ».

Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.