« La Petite Bande à Saint-Roch | Altre Stelle au TCE »
2009-04-25 00:49+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2009-04-24
Ramon Vargas, Riccardo
Ludovic Tézier, Renato
Angela Brown, Amelia
Elena Manistina, Ulrica
Anna Christy, Oscar
Etienne Dupuis, Silvano
Mischa Schelomianski, Sam
Scott Wilde, Tom
Giudice, Giudice
Nicolas Marie, Servo d'Amelia
Renato Palumbo, direction musicale
Gilbert Deflo, mise en scène
William Orlandi, décors, costumes
Joël Hourbeigt, lumières
Micha van Hoecke, chorégraphie
Alessandro Di Stefano, chef des chœurs
Orchestre et Chœurs de l'Opéra national de Paris
Un bal masqué, Guiseppe Verdi
Je reviens de l'Opéra Bastille où j'ai vu une représentation d'Un bal masqué de Verdi. Première déception en entrant : Deborah Voigt est remplacée par Angela Brown dans le rôle d'Amelia. Je n'avais vu aucune de ces deux sopranos américaines auparavant et n'avais pas d'autre inclination que celle, a priori, liée à la plus grande notoriété de Deborah Voigt. Comme j'avais prévu de voir l'une dans un mois et l'autre ce soir, ce remplacement fait échouer mes plans. Une surprise agréable, néanmoins : en Renato, la brochure de l'Opéra de Paris avait annoncé Frank Ferrari, mais c'est Ludovic Tézier qui est venu.
Lors de mon opéra précédent, j'avais été un peu déçu du grossissement de mes jumelles (3×), ce qui n'est pas terrible quand on est au deuxième balcon. Je rachetai donc une autre paire, d'une vingtaine d'euros, de masse semblable et surtout ayant un grossissement triple. Elle se tient un peu mieux en mains, ce qui est heureux parce qu'avec ce grossissement, il ne vaut mieux pas trop bouger. J'avais hâte de l'essayer.
Ma place était à la galerie nº3, premier rang, place une. Cette galerie, ainsi que la symétrique, doit être le meilleur endroit pour se faire une vue d'ensemble du théâtre. Acoustiquement, c'est aussi un endroit privilégié pour entendre les toussotements, d'où qu'ils viennent. Les barreaux du rebord gênent cependant la vue sur une bonne partie de la scène. On peut soit regarder à travers la quadrillage (en profitant de sa vision stéréoscopique pour voir à travers les barreaux), soit se mettre une cale dans le dos pour s'installer sur l'avant du siège et regarder par dessus la rambarde. Globalement, je trouve que c'est plutôt une bonne place.
Ayant eu le temps de lire le synopsis en quatrième vitesse, j'ai pu délaisser les surtitres et profiter de ce que mes jumelles me permettaient de voir les chanteurs en beaucoup plus gros qu'avec les précédentes ! Ramon Vargas occupait presqu'entièrement l'angle de vue. Leur utilisation depuis les places que j'occupe habituellement et sensiblement plus éloignées devrait s'avérer très confortable.
Les chanteurs des rôles principaux sont très bons. Ramon Vargas en Riccardo, Angela Brown en Amelia et surtout Ludovic Tézier en Renato, le meilleur ami du gouverneur Riccardo, qui se joint aux conjurés pour l'assassiner quand il découvre son idylle avec Amelia, qui est son épouse. Un beau tableau met en scène séparément Amelia, Riccardo (et un marin) auprès de la sorcière Ulrica (Elena Manistina) qui leur révèle à chacun leur futur. Dans le rôle travesti d'Oscar, le page de Riccardo, Anna Christy, que j'avais déjà eu l'occasion d'entendre dans le rôle de Cunegonde dans Candide, pétille.
Suite à des problèmes avec la censure, le livret situe l'action aux États-Unis d'Amérique, auxquels font penser certains décors et costumes. Très bien. Le problème est que la mise en scène est de Gilbert Deflo. Ce n'est cependant pas aussi pire que dans Luisa Miller. En dehors du tableau avec la sorcière et du dernier, les chanteurs sont trop souvent droits, immobiles face à la salle. Je ne sais pas ce qui a pris à une partie du public d'applaudir au dernier tableau quand le rideau s'est ouvert sur la scène du bal masqué. Il y avait là une belle mise en place et une gracieuse chorégraphie qui commençait, mais de là à applaudir alors que l'orchestre joue, cela devient vraiment n'importe quoi ; ce n'est pas comme si le public avait été préparé à une extase collective par une préalable succession de tableaux superbement mis en scène.
J'étais à la représentation du 30/04 et Ludovic Tézier a remporté un très grand succès également. Je partage ton avis sur la mise en scène. Hormis le tableau avec Ulrica (très beau avec les femmes noires façon Delacroix), le reste est un spectacle pour daltonien : tout en noir et blanc du début à la fin avec des décors ! écrasants, sinistres, lourds. Et la pauvre Amélia qui garde sa robe noire tout du long, sans parler de Renato dans son manteau rapé... vraiment une pitié. J'étais d'autant plus surprise que c'est en parfaite contradiction avec l'affiche du spectacle, mais le public a été très chaleureux (ça compensait) avec les interprètes, et applaudissait en effet un peu à tout propos.
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