Weblog de Joël Riou

« Arrivée à Delhi | Vrindavan »

Mathura/Vrindavan

2007-08-06 14:13+0530 (वृन्दावन) — Voyage en Inde IV

Voici la deux-centième entrée de ce blog. Après avoir posté ceci, je me suis dirigé vers Connaught Circus, où j'avais noté qu'il y avait deux restaurants Saravana Bhavan. Cette chaîne de restaurants est spécialiste de la cuisine du Sud de l'Inde. J'y ai pris un thali et un très bon mango milk-shake. Les rickshaw-wallah ont l'air d'être aussi gonflés à Delhi qu'à Chennai : aucun n'utilise le compteur, il faut négocier le prix avant de monter, le premier m'a proposé un prix de 200 roupies !

Dimanche matin, je suis allé à la gare de New Delhi afin de prendre le Kerala Express pour Mathura. Je me suis installé dans un hôtel un peu vétuste au bord de la Yamuna. Le rickshaw-wallah ne voulant vraiment pas y aller, je n'ai jamais dû autant insister pour qu'on me dépose où je le souhaite : l'hôtel ne verse pas de commissions...

Contrairement à ce qu'affirme le guide Lonely Planet, le musée archéologique était fermé. Après que le rickshaw-wallah a tenté (en vain) de me délester de plus de roupies que prévu (transformation fifteen->fifty), je me suis mis en marche, espérant que je trouverais des temples sur mon passage. La ville de Mathura est réputée pour être le lieu de naisance présumé de Krishna, beaucoup de temples lui sont dédiés dans cette ville et à Vrindavan à quelques kilomètres.

Je me suis retrouvé dans le grand complexe autour du Kesava Deo Temple (Kesava, le Chevelu si je me souviens bien, est un des nombreux noms de Krishna). Pour y entrer, on se fait fouiller deux ou trois fois et il faut laisser ses affaires dans une consigne au fonctionnement anarchique et grotesque : il y a des consignes pour les téléphones/appareils photos et une autre pour les sacs, et dans cette dernière, ils refusent les sacs contenant des appareils photo... Très vite, je me trouve pieds nus sur le sol brûlant (moins que ), mais des sortes de nattes ont été disposées le long du chemin. La visite est gratuite : elle comprend notamment le passage dans la pièce où serait né Krishna (à quelques mètres d'une mosquée mitoyenne).

Ensuite, je suis allé dans le temple proprement dit. Il est relativement grand. Aucune inscription en anglais, tout est en caractères devanagari : il y a peu d'endroits où il est vraiment utile de savoir lire cet alphabet, ici c'était le cas. Au milieu, de grandes idoles de Krishna et Radha. Au plafond, diverses peintures mettant en scène Krishna. De nombreuses divinités sont représentées tout autour : des représentations des différents avatars de Vishnou (et c'est vraiment le mot avatar qui est utilisé), de Durga, Baladev, Subhadra, etc, Laksman, Rama et Sita (ici nommée Janaki du nom de son père Janaka), Hanuman, Surya, etc.

J'ai ensuite essayé de retrouver le chemin de mon hôtel, mais vers la fin, tout est devenu confus. Je me suis promené dans le bazar où se trouve mon hôtel. Quelques singes jouaient les funanbules sur les fils au-dessus des ruelles. J'ai aperçu ce qui ressemblait au pilier d'une mosquée, m'en suis rapproché, il y avait un marché aux légumes, en ai fait le tour, puis suis rentré après avoir goûté quelques laddous et barfis (j'ai vu mieux...).

Le lendemain matin, c'est-à-dire aujourd'hui, j'ai entrepris d'aller dans la petite ville au Nord de Mathura : Vrindavan. Ce ne fut pas une chose facile. J'avais demandé au rickshaw-wallah de m'emmener à un endroit où je pourrais trouver des rickshaws collectifs, mais il m'a emmené à une station de taxis. Ces derniers ont annoncé des prix délirants (do hazaar, deux mille !). J'ai réussi à me faire conduire à l'endroit où je voulais et ai pu prendre un rickshaw collectif (18 personnes) et ai pu me rendre à Vrindavan pour dix roupies.

Après avoir un peu erré dans cette ville, j'ai réussi à trouver le centre ISKCON (Hare Krishna), qui est situé autour du Krishna Balaram Temple. En entrant, sur la gauche, une idole plus grande que nature du fondateur de la secte, Swami Prabhupada, et tout droit, se trouve le temple, où se trouvaient d'autres idoles, des prêtres qui projetaient des gouttes d'eau sur tout le monde, et quelques personnes mettant une ambiance musicale assez monotone.

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Commentaires

1. 2008-03-31 00:11+0200 (passant)

* * *En entrant, sur la gauche, une idole plus grande que nature du fondateur de la secte, Swami Prabhupada, et tout droit, se trouve le temple, où se trouvaient d'autres idoles, des prêtres qui projetaient des gouttes d'eau sur tout le monde, et quelques personnes mettant une ambiance musicale assez monotone.* * *

************* Iskcon n'est pas une secte, c'est une association de dévots de Krishna. Vous croyez que les associations chrétiennes en Chine ou en Inde sont des sectes aussi?? Apparement vous êtes entré dans le temple juste pendant une cérémonie de "arati", adoration des murtis, les deités ne sont pas des idoles :-) et l'ambiance assez monotone s'appelle un kirtan ou bhajan, c'est le récit de mantras ou le maha-mantra HARE KRISHNA...j'ai lu tout votre récit jusqu'ici et je vous croyais plus érudit sur Krishna, mais ce n'était pas le cas. Un admirateur de Vrindaban.

2. 2008-03-31 04:30+0200 (Joël)

Je suis vraiment navré de vous décevoir. Si je pense avoir quelque connaissance sur les récits mythologiques concernant Krishna et d'autres divinités pour avoir lu pas mal de traductions de textes de l'Inde ancienne, j'admets volontiers être très ignorant en ce qui concerne la musique traditionnelle indienne et les rites. À l'évidence, dans le paragraphe sus-visé, je n'ai pas eu l'ambition de faire une description autre que sommaire de ce que j'ai vu ; j'aurais certes pu utiliser quelques mots indiens, mais je ne me serais pas senti plus savant pour autant.

Pour le reste, vous vous méprenez en surinterprétant mes propos. Quand je dis que Iskcon est une « secte », je n'émets pas de jugement de valeur, je veux simplement dire qu'il s'agit d'un groupe de dévôts, en l'occurrence constitué autour d'un guru (aujourd'hui décédé). D'après mes lectures, la plupart des indianistes utilisent ce terme sans la connotation très négative qu'on lui a donné récemment. Eussé-je dit qu'Iskcon fût un mouvement sectaire, votre courroux eût été plus justifié.

Malgré tout, je vous trouve un peu péremptoire quand vous affirmez « Iskcon n'est pas une secte ». Il est indéniable que ce mouvement a suscité des controverses, que certaines de ses émanations ont été qualifiées de mouvements sectaires par diverses associations et même par une commission parlementaire en France. Pour ma part, je suspends mon jugement, n'ayant eu aucun contact avec les adorateurs de Krishna en France. Je me permets cependant de faire remarquer qu'en Inde, les seuls dévots que j'ai vu manifester quelque prosélytisme à mon égard sont des membres d'Iskcon.


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