Weblog de Joël Riou

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Arrivée à Delhi

2007-08-04 18:17+0530 (दिल्ली) — Voyage en Inde IV

Je suis parti pour l'aéroport Charles de Gaulle aussi tard que possible en RER depuis Orsay. Je n'ai évidemment pas rechargé mon passe Navigo pour le mois d'août et le prix du ticket m'a un peu fait halluciner : plus de 11 EUR ! J'ai donc fait une quasi-nuit blanche dans l'aéroport (j'aurais pu prendre des bus de nuit, mais c'était plus compliqué et peut-être plus fatigant). D'autres personnes avaient eu la même idée. J'ai commencé à lire Kalila et Dimna, et contrairement à ce que la préfacière affirme, le sommeil étant parfois le plus fort, il est bien possible de ne pas le lire d'une traite.

Comme d'habitude à Roissy, la moitié des écrans utiles sont en panne, donc deux heures avant mon vol pour Helsinki, profitant d'un aller-retour au sous-sol, j'ai pu trouver le numéro du bureau d'enregistrement pour ce vol et ai commencé à y faire la queue. Un peu avant moi, je crois reconnaître quelqu'un. J'essaie de regarder le nom sur la valise. C'est le bon. Tiens, dans ce groupe, ils ont l'air de venir de la région de Brest. Ah, et il a la même voix que lors que c'était mon professeur de mathématiques de troisième. Amusante coïncidence. Il s'en allait pour la trente-cinquième fois en Inde, en Himachal Pradesh, avec quelques autres pour faire du ping-pong en altitude.

J'ai récupéré un peu de sommeil dans le vol vers Helsinki, et aussi dans celui pour Delhi. En ce qui concerne les prix, Finnair a l'air assez intéressant, mais pour la nourriture, surtout au niveau de la quantité, je trouve que ce n'est pas au même niveau qu'Air France, Air India ou Indian Airlines... Je n'ai pas trop fait attention aux films qui étaient diffusé. Mon voisin avait prévu de faire du trekking dans le Ladakh pendant trois semaines.

Atterrisage à Delhi avec une petite demi-heure de retard. Je récupère mon sac, change mes euros, et file vers le guichet des taxis prepaid en indiquant Chandni Chowk comme destination. En arrivant, à droite de la route, j'ai vu l'interminable mur d'enceinte du Fort Rouge, puis nous sommes entrés dans Chandni Chowk que nous avons parcouru d'un bout à l'autre. Arrivé au bout, on prend à droite, et je repère l'enseigne du Vaishnaw Hotel, c'est bien la première fois que je trouve un hôtel aussi facilement ! En plus, il n'est pas cher du tout, propre et bien placé par rapport à certains monuments de Purani Delhi (cependant, la fenêtre ne donne sur rien, mais cela fait des nuisances sonores en moins, aussi...).

Après une assez courte nuit, je mets ma crême solaire et m'embarque pour quelques heures de marche. Je commence par retourner de l'autre côté de Chandni Chowk, passant devant de nombreuses boutiques de vêtements et de confiserie, puis un grand centre sikh. Arrivé à bout, juste en face du Fort Rouge, je visite le temple jaïn. On me montre une salle de méditation très basse de plafond. Je me retrouve ensuite devant un hôpital pour oiseaux donc le mur présente une peinture des fatalités auxquelles la civilisation expose les oiseaux (se faire écraser par des véhicules, se faire couper par le fil d'un cerf-volant, etc.). Je monte au premier étage où quelques fidèles prient, alors que l'ambiance musicale émanant des environs du Fort Rouge est d'un genre plus patriotique : Vande Mataram. Je visite ensuite le Fort Rouge. La couleur de l'enceinte est régulièrement entretenue (probablement encore plus à l'occasion des célébrations officielles des jours à venir : soixante ans d'indépendance). J'étais sur le point de prendre en photo un peintre utilisant sa peinture rouge quand un militaire m'a dit quelque chose comme Not that side ! This side ! en me montrant une grande porte indiscutablement plus spectaculaire mais bien moins pittoresque que mon précédent sujet.

Je me dirige ensuite par la grande mosquée Jama Masjid, dans laquelle je n'entre pas, mais que je regarde de l'extérieur, sans me soucier des gigantesques fourmis qui se trouvent non loin de mes pieds. Je mange dans un restaurant étonnamment vide et choisis des plats végétariens, malgré une offre inhabituellement abondante de plats non végétariens. Je continue ma route vers Delhi Gate puis le Gandhi Memorial Museum. C'est le plus grand mémorial que j'aie vu pour le moment au sujet de Gandhi, et le plus émouvant aussi. On y voit notamment une grande galerie de photographies lui étant consacrées, époque par époque. Plus curieux, de nombreuses reliques et objets personnels sont exposées, quelques livres l'ayant accompagné (la Bhagavad-Gita, le Ramayana de Tulsidas, etc.). La liste des personnes ayant accompagnié Gandhi lors du Dandi (Salt) Satyagraha est exposée. Un peu plus loin, on trouve quelques éléments d'un procès fait à Gandhi : sa déclaration, le texte du jugement le condamnant à six ans (rédigé dans un style qui ressemble plus à du bavardage qu'à un texte juridique) et la réponse un peu désabusée de Gandhi. Un des couloirs est consacré aux outils servant à filer le coton, qui symbolise un des combats de Gandhi. Des petites cordes réalisées par différents membres du Parti du Congrès sont exposées. Un autre couloir expose quelques peintures de style assez divers : un Gandhi percé de trois trous d'où jaillissent d'abondantes coulées de sang, un autre peint avec du sang (selon la légende). Arrivant à faire un signe à la vendeuse qui se trouvait au milieu d'un dispute verbale assez violente entre plusieurs personnes pour un motif que je n'ai pas identifié, je me décide à acheter l'autobiographie de Gandhi.

Je continue à marcher un petit peu le long d'une route pour voir s'il y a moyen de traverser, mais cela s'avère impossible. Je regarde quelques ruines sur ma droite avant de rentrer, en rickshaw. Je suis assez étonné par la qualité de l'air de Delhi. Je m'attendais à ce qu'il soit assez difficile de respirer et à ce que je sois assailli par la poussière, mais cela s'avère tout à fait supportable. Même à l'intérieur du rickshaw, il y avait moyen de respirer... Je traverse encore Chandni Chowk, qui est très animé, en espérant y trouver un cyber-café, mais c'est l'échec. Je me dirige alors vers un autre quartier de Delhi, Paharganj, où il devrait être plus facile d'en trouver. Les routes sur lesquelles je dois marcher sont complètement embouées... Après avoir testé la partie cyber-café d'un hôtel où la connexion ne tenait pas plus de quelques secondes, je me trouve un autre cyber-café plus fiable. Je dois attendre quelques minutes pour qu'un ordinateur se libère. J'assiste alors à un ouvrage insolite réalisé avec une réussite désinvolte : démontage d'un toner, nettoyage, rechargement en encre, remontage, impression-test.

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Commentaires

1. 2007-08-08 09:41+0200 (gilda)

J'aime beaucoup la fenêtre qui donne sur rien mais que pour pouvoir dormir c'est bien (étant donné le faible volume sonore du rien).


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