« Pitié ! | Le verlan serait-il plus vieux qu'on ne le croit ? »
2008-10-25 01:52+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2008-10-24
José Martinez, chorégraphie, adaptation
Marc-Olivier Dupin, musique
François Roussillon, adaptation
Ezio Toffolutti, décors
Agnès Letestu, costumes
André Diot, lumières
Arantxa Sagardoy, assistante du chorégraphe
Licia Lucchese, assistante du décorateur
Pablo Heras-Casado, direction musicale
Eve Grinsztajn, Garance
Bruno Bouché, Baptiste
Karl Paquette, Frédérick Lemaître
Vincent Chaillet, Lacenaire
Alice Renavand, Nathalie
Ghyslaine Reichert, Madame Hermine
Aurélien Houette, Le Comte
Alexandre Gasse, Avril, complice de Lacenaire
Richard Wilk, Jéricho, le marchant d'habits
Alexandre Labrot, Arlequin
Alexis Saramite, Le concierge
Ludmila Pagliero, Rigolette
Christelle Granier, Pamela
Nolwenn Daniel, Desdémone
Sarah Kora Dayanova, La Ballerine
Ballet de l'Opéra
Ensemble Orchestral de Paris
Les Enfants du paradis, ballet en deux actes d'après le scénario de Jacques Prévert
Ce soir, c'était la première fois que j'allais à l'Opéra Garnier pour assister à un ballet. J'y étais déjà allé pour un opéra-ballet, mais sans texte chanté, ce n'est pas du tout la même chose. J'ai vraiment adoré ce spectacle, Les Enfants du paradis, création de José Martinez, d'après le scénario de Jacques Prévert du film du même nom de Marcel Carné, qu'à ma grande honte, j'avoue n'avoir pas vu.
Cela avait failli ne pas commencer du tout. Bien que j'eusse prévu une marge d'une demi-heure, mon RER a été tellement retardé que j'ai craint d'arriver en retard. Il a été transformé en omnibus, s'est trouvé bondé et pour couronner le tout, déguisés en lapins, un petit groupe d'imbéciles étudiants faisaient les zouaves. Changement à Châtelet, direction Pyramides. Je n'avais pas le souvenir que l'avenue de l'Opéra fût si longue. J'arrive tout juste à l'entrée de ma quatrième loge de côté (tout en haut) avant que le spectacle commence. En ayant payé 20€, je ne m'attendais pas à avoir une place aussi satisfaisante. Certes, cela donne un peu le vertige, on est un peu serrés, ce n'est pas très confortable, il faudrait prévoir une genouillère pour ne pas se faire mal en se cognant contre le bord. Pour prévenir l'engourdissement des jambes, il n'y a probablement rien à faire. Malgré ce relatif inconfort, bien calé dans mon siège, je voyais la scène et l'orchestre presqu'en entier. Pour voir le coin qui manquait, il me suffisait de me pencher un peu. M'étant installé au tout dernier moment, je n'ai pas sorti mes jumelles d'opéra pour ne pas faire de bruit. Je me suis bien rattrapé au deuxième acte et ai été agréablement surpris des excellentes conditions de vision que cette place offrait. En comparaison, à Bastille, en six- ou septième catégorie, je ne vois pas aussi bien les visages des artistes.
La musique de Marc Olivier Dupin était belle à écouter. Les décors
étaient magnifiques, tout en mise en abyme. Les décors étaient des décors,
à l'endroit ou à l'envers. La mise en scène du premier acte était
époustouflante, il était impossible de se focaliser sur un point de la
scène tant il se passait de choses en même temps :
funambules
, un bal populaire, du théâtre à l'intérieur du théâtre,
etc. Ce n'était finalement pas plus mal de voir ce premier acte sans les
jumelles. Bien sûr, l'intrigue se noue autour de Garance et de ceux qui la
convoitent : Baptiste, Frédérick, le Comte. Le programme comportait un
véritable entr'acte, c'est-à-dire non seulement une pause entre les deux
actes, mais aussi un mini-spectacle à part entière. Des tracts ont
d'ailleurs été jetés du poulailler pour annoncer une représentation
d'Othello au Théâtre du grand escalier. Ainsi donc, sur
l'escalier de l'Opéra, Desdémone n'en finissait pas d'agoniser. Sur la scène
du théâtre, une répétition du ballet Robert Macaire se tenait.
Le début du deuxième acte se passe toujours dans l'univers du spectacle, avec donc, la création du ballet Robert Macaire de Frédérick Lemaître, qui en est la vedette. À la fin de cette scène merveilleuse, on ne sait plus très bien si on applaudit Frédérick Lemaître et la Ballerine qui viennent saluer ou bien s'il s'agit de Karl Paquette et Sarah Kora Dayanova qui interprètent leurs rôles. Nous sommes à une autre époque qu'au premier acte. Garance a épousé le Comte pour la protection qu'il lui procure et Baptiste a épousé Nathalie qui lui a donné un enfant. En assistant à un spectacle depuis un des fauteuils de l'Opéra (décidément), elle retrouve Baptiste, déguisé en Pierrot, faisant un numéro de pantomime, dont le thème se rapproche curieusement du niveau méta de moins. Il n'a pas d'argent pour acheter un costume au 'chand d'habits, il le poignarde. Quand il débarque au bal du Comte, il porte le costume que son personnage a volé. Garance retombe sous son charme. Le Comte est assassiné par un homme qu'il a humilié. Garance et Baptiste pourraient s'aimer, mais ils sont surpris par un chiffonnier qui est accompagné de Nathalie. Se sentant de trop, Garance part pour ne jamais revenir.
Voilà, c'est superbe, et ça se joue jusqu'au 8 novembre.
Ailleurs : l'avis de Palpatine.
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