« Jyotika Rao au Centre Mandapa | Anusha Cherer au Centre Mandapa »
2015-06-10 15:35+0200 (Orsay) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne
Centre Mandapa — 2015-05-16
Sreyashi Dey, Ishika & Kritika Rajan, danse odissi
Navadurga
Gitagovinda
Bilahari Pallavi
Mokshya
Il me semble que tous les interprètes d'odissi ou presque que j'avais vu jusqu'à ce récital appartenaient à la lignée du guru Kelucharan Mohapatra. La diversité de styles ou d'écoles qui existent dans d'autres danses classiques de l'Inde est beaucoup moins visible dans la danse odissi. Il était donc particulièrement intéressant pour moi de voir ce récital de Sreyashi Dey qui est une disciple de Guru Gangadhar Pradhan. Elle était accompagnée pour ce spectacle par ses deux filles jumelles Ishika & Kritika Rajan.
La première pièce est Navadurga : il s'agit de présenter neuf aspects de la Déesse. Je retiens surtout la forme guerrière de la Déesse soulignée par la mise en scène. La Déesse est interprétée par la mère tandis que les deux filles jumelles de Sreyashi Dey interprètent les deux démons Shumbha et Nishumbha qui sont vaincus par la Déesse. Plus loin, quand elle est présentée sous le nom de Mahishasuramardini, une des jumelles représente le tigre qui sert de monture à Durga quand elle tue Mahishasura.
Sreyashi Dey interprète ensuite une longue séquence d'Abhinaya
intitulée tout simplement Gita-Govinda
. Il ne s'agira pas de
représenter un seul Ashtapadi de cette œuvre qui en compte
vingt-quatre, mais d'en interpréter huit extraits ! C'est la première
fois que je vois ça ! Il y a là une énorme différence de conception de
l'Abhinaya entre l'école de cette interprète et toutes les autres que
j'ai pu voir, que ce soit en odissi ou en bharatanatyam. Habituellement,
une seule (ou éventuellement deux) chansons extraites du
Gita-Govinda peuvent être interprétées et chacune est très
élaborée, s'étendant sur une bonne dizaine de minutes, et les
répétitions du texte permettent à l'interprète d'élaborer et d'exalter
les sentiments de Radha. Dans ce récital, à part le refrain
,
chaque ligne du texte des chansons n'a été me semble-t-il été prononcée
qu'une seule fois. Si je n'ai pas été autant ému que par d'autres
interprétations, notamment quand la danseuse a dansé Sakhi He,
j'ai apprécié son style gracieux et élégant. L'interprétation, forcément
plus littérale du fait de l'absence de répétitions, m'a semblé très
lisible. Cependant, j'ai davantage eu le sentiment que l'interprète
racontait une histoire plus qu'elle ne l'incarnait.
Les deux filles Ishika & Kritika interprètent ensuite en duo un Pallavi en Raga Bilahari dont je me surprends à reconnaître la gamme ascendante ressemble beaucoup à celle du Raga Bhupali (hindustani). Il s'agit d'une pièce de danse pure dont la difficulté technique augmente progressivement jusqu'à devenir un déluge de virtuosité !
Ce beau récital se conclut par Mokshya, une pièce dans laquelle, si j'ai bien entendu le texte, Sreyashi Dey invoque successivement Agni (le Feu), Vayu (le vent), Surya (le Soleil), Chandra (la Lune) et Prithivi (la Terre) avant de retourner au son primordial Om.
Vous pouvez poster un commentaire grâce au formulaire ci-dessous.
Date de génération : 2023-07-27 14:18+0530 ― Mentions légales.