Weblog de Joël Riou

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Le vite dit de septembre 2013

2013-12-09 09:57+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse — Culture indienne — Dhrupad

Il n'arrive pas vraiment en avance, mais voici le vite dit de septembre, un mois au cours duquel outre les spectacles mentionnés ci-dessous j'ai aussi eu l'occasion de voir la magnifique danseuse Janaki Rangarajan :

Salle Pleyel — 2013-09-01

Berliner Philharmoniker

Sir Simon Rattle, direction

La Nuit transfigurée, op 4, version pour orchestre à cordes de 1943 (Schönberg)

Barbara Hannigan, soprano

Trois Fragments de Wozzeck, pour voix et orchestre (Berg)

Le Sacre du Printemps, édition révisée de 1947 (Stravinski)

Formidable concert ! Grâce à un ami, j'ai pu assister à ce concert de l'Orchestre Philharmonique de Berlin. Les solos des musiciens de l'orchestre étaient magnifiques, mais collectivement, l'ensemble n'était qu'excellent, alors qu'avec un orchestre de cette réputation, je m'attendais à ce que ce soit inoubliable. Je n'ai pas autant vibré pendant La Nuit transfigurée que lorsque j'avais vu Pierre Boulez la diriger. Tel moment palpitant (autour de la mesure 100) sous la direction de Boulez me paraissait tout plat avec Simon Rattle, comme s'il n'avait pas lu le Molto rit.. En revanche, quel plaisir d'entendre Barbara Hannigan interpréter Berg avec une telle beauté de chant, une aussi remarquable technique et une si grande conviction !

Salle Pleyel — 2013-09-12

Philippe Aïche, violon solo

Orchestre de Paris

Paavo Järvi, direction

Orages, ouverture de concert pour orchestre, op. 93, Bechara El-Khoury

Janine Jansen, violon

Concerto pour violon nº2 (Prokofiev)

Mélodie (Tchaikovski)

Mari Eriksmoen, soprano

Max Emanuel Cencic, contre-ténor

Ludovic Tézier, baryton

Chœur de l'Orchestre de Paris

Lionel Sow, chef de chœur

Maîtrise de Paris

Patrick Marco, chef de chœur

Carmina Burana, “Cantiones profanae” pour soprano, ténor, baryton, chœur mixte, chœur d'enfants et orchestre, Carl Orff.

Comme je m'étais rendu compte du fait que je n'aurais sans doute pas d'autre occasion d'entendre Janine Jansen cette année, j'avais réservé une place pour ce concert un peu au dernier moment, et une opportunité d'assister à ce concert depuis le tout premier rang s'est présentée. Je n'ai pas été déçu ! Je ne saurais dire si je l'ai préférée à Lisa Batiashvili. Elles ont toutes les deux été magnifiques dans ce concerto nº2 de Prokofiev ! A priori, je me serais bien dispensé d'écouter Carmina Burana, mais j'ai bien fait de ne pas partir à l'entr'acte. L'orchestre et le chœur étaient en très bonne forme, mais mon plus grand plaisir est venu des solistes, Max Emanuel Cencic, Ludovic Tézier et surtout Mari Eriksmoen dont le chant d'extase, cette redoutable acrobatie vocale, m'a paru superbe.

Opéra Garnier — 2013-09-19

Yann Beuron, Admète

Sophie Koch, Alceste

Jean-François Lapointe, Le Grand Prêtre d'Apollon

Franck Ferrari, Hercule

Stanislas de Barbeyrac, Evandre/Coryphée ténor

Marie-Adeline Henry, Coryphée soprano

Florian Sempey, Apollon/Un Héraut/Coryphée basse

François Lis, Une Divinité Infernale/L'Oracle

Manuel Nunez-Camelino, Coryphée Alto

Marc Minkowski, direction musicale

Olivier Py, mise en scène

Pierre-André Weitz, décors et costumes

Bertrand Killy, lumières

Pierre Dumoussaud, chef de chœur

Chœur et Orchestre des Musiciens du Louvre-Grenoble

Alceste, Gluck

Mise en scène sobre d'Olivier Py avec décors et costumes en noir et blanc. Les décors sont dessinés en direct à la craie par des artistes dont les noms ne sont scandaleusement pas mentionnés dans la feuille de distribution. Quelques très beaux moments choraux. Des musiciens du Louvre-Grenoble plutôt inspirés. De très bons chanteurs (notamment les quatre coryphées). Alors que ma place ne me permet pas d'apercevoir les surtitres, je m'étonne de comprendre presque tout le texte (racontant le mythe assez peu exaltant d'Alceste). Le point noir de la distribution est Sophie Koch, dont le français chanté est incompréhensible. (Même en me contorsionnant pour voir les surtitres, ce que je lis ne semble pas correspondre à ce que j'entends.)

Cité de la musique — 2013-09-20

Alexandre Astier, écriture et interprétation

Jean-Christophe Hembert, mise en scène

Seymour Laval, scénographie, lumières

Anne-Gaëlle Daval, costumes

François Vatin, création son

Jean-Charles Simon, voix

Rémi Vander-Heym, régie lumières

François Vatin, régie son

Yannick Bourdelle, régie plateau

Thierry Cabecas, régie

Que Ma Joie Demeure !

J'ai été content d'assister à ce charmant spectacle musical d'Alexandre Astier autour de la vie de Bach. Malheureusement, j'avais eu l'occasion de visionner quelques extraits du spectacle et connaissais donc déjà pas mal de gags, ce qui gâche un peu le plaisir...

Cité de la musique — 2013-09-27

Ensemble Intercontemporain

Matthias Pintscher, direction musicale

Fuga (ricercata) a 6 voci, extrait de L'Offrande musicale, BWV 1079, Johann Sebastian Bach/Anton Webern

Claire Booth, soprano

Gordon Gietz, ténor

Gilbert Nouno, Carl Faia, réalisation informatique musicale IRCAM

Franck Rossi, ingénieur du son IRCAM

Two Interludes and a Scene for an Opera (Jonathan Harvey)

Pierre Strauch, violoncelle

Sonate pour violoncelle seul (Bernd Alois Zimmermann)

Bereshit (Matthias Pintscher)

Je garde deux souvenirs de ce concert. Le premier concerne les extraits d'un opéra de Jonathan Harvey intitulé Wagner Dream et inspiré par le projet de Wagner de composer un opéra Vainqueurs sur un thème bouddhiste. À la scène peu exaltante faisant intervenir Prakriti et Ananda j'ai nettement préféré les interludes orchestraux qui l'entouraient. L'autre souvenir est celle de la Sonate pour violoncelle seul de B. A. Zimmermann. J'y ai rencontré une des limites de mes possibilités d'écoute de la musique contemporaine. En la voyant, j'ai eu l'impression d'assister à une séance de torture de violoncelle par Pierre Strauch (qui n'utilisait pas son instrument design habituel). Mon écoute était complètement perturbée par cette vision. Quand j'ai écouté l'enregistrement sonore lors d'une diffusion sur France Musique, l'œuvre et l'interprétation m'ont paru bien plus agréable à écouter...

Ailleurs : Bladsurb.

Théâtre des Champs-Élysées — 2013-09-29

Emmanuel Pahud, flûte

Maja Avramovic, violon

Joaquín Riquelme García, alto

Stefan Koncz, violoncelle

Quatuor avec flûte en ut majeur, KV 285B, Mozart

Sonata a quattro nº2 en la majeur, Rossini

Quatuor avec flûte en sol majeur, KV 285A, Mozart

Sonata a quattro nº1 en sol majeur, Rossini

Quatuor avec flûte en ré majeur, KV 285, Mozart

Ravissant concert de musiciens berlinois autour du flûtiste Emmanuel Pahud ! La grande découverte de ce concert a été pour moi celle du violoncelliste Stefan Koncz (qui a fait l'objet d'une chouchouscopie du Klariscope). Avec ses merveilleux et variés pizz. et son entente avec les autres musiciens, il a contribué à faire de la Sonata a quattro nº2 de Rossini le point culminant de ce concert.

Chez Véronique — 2013-09-29

Nirmalya Dey, chant dhrupad

Céline Wadier, tampura, chant dhrupad

Gérard Hababou, pakhawaj

Raga Multani

Raga Malkauns

Nirmalya Dey, un des tout meilleurs chanteurs de dhrupad était présent à Paris pour un concert donné dans un appartement où une foule de spectateurs s'étaient rassemblés (soit une petite cinquantaine). Quelques jours avant, j'ai eu la chance de pouvoir prendre un cours particulier avec lui sur le Raga Puriya (et ce ne sera sans doute pas le dernier...). J'ai tout particulièrement aimé ses Alap. Quand j'écoute de la musique classique occidentale, même sans avoir une connaissance préalable de l'œuvre jouée, il m'arrive très souvent de m'attendre à ce qui se passe quelque chose d'assez précis, comme la reprise d'une phrase, une montée ou une baisse de tension ou plus simplement la fin d'un morceau ; dans les secondes qui suivent, je suis soit flatté quand la prédiction s'avère juste soit surpris quand le compositeur avait prévu autre chose. Je commence à avoir entendu et pratiqué assez le chant dhrupad pour commencer à avoir de telles attentes, même dans les sections improvisées qui constituent un Alap. J'ai ainsi eu le sentiment que Nirmalya Dey cherchait parfois à créer une attente chez l'auditeur, notamment dans sa façon de jouer les notes proches des notes très stables comme Sa (tonique) ou Pa (dominante). Le premier Raga (Multani) comportait un Tivra Ma et un Shuddh Ni (respectivement un demi-ton en dessous du Pa et du Sa). Dans son exploration du Raga, le chanteur est resté plusieurs fois de façon prolongée sur ces notes qui ne sont pas les plus consonnantes, créant une tension qu'il pouvait libérer en finissant sa phrase avec la note très consonnante voisine ou au contraire prolonger en redescendant sur des notes plus basses avant de prochains assauts. J'ai pris un certain plaisir à voir mes attentes surprises ou au contraire contrariées.

Je crois me souvenir que la composition sur la Raga Multani était en Chautal (12 temps). Ce même Tala était utilisé dans la première composition sur le Raga Malkauns, que je n'ai pas reconnu avant que le chanteur ne commence une deuxième composition Shankara Girija Pati (Sultal, 5 ou 10 temps suivant comment on compte...) que je connaissais pour l'avoir un tout petit peu pratiquée.

Opéra Bastille — 2013-09-30

Ricarda Merbeth, Emilia Marty

Atilla Kiss-B, Albert Gregor

Vincent Le Texier, Jaroslav Prus

Jochen Schmeckenbecher, Dr Kolenaty

Andreas Conrad, Vitek

Andrea Hill, Krista

Ladislav Elgr, Janek

Ryland Davies, Hauk-Sendorf

Susanna Mälkki, direction musicale

Krzyzstof Warlikowski, mise en scène

Małgorzata Szczęśniak, décors et costumes

Denis Guéguin, vidéo

Felice Ross, lumières

Miron Hakenbeck, dramaturgie

Alessandro Di Stefano, chef du chœur

Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris

Věc Makropoulos, Janáček

Le livret de cette Affaire Makropoulos m'a paru assez confus. La belle mise en scène de Krzyzstof Warlikowski qui transpose ce cas dans le monde du cinéma n'aide pas vraiment à caractériser les différents personnages secondaires. Je m'attendais à apprécier la musique puisqu'il s'agit d'un opéra de Janáček, mais je ne pensais pas prendre un tel plaisir à l'écoute de l'Orchestre de l'Opéra. Mille mercis à Susanna Mälkki pour son exaltante direction musicale !

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