« Bartók-Maraton I/III/V/VII/IX/XI | Don Giovanni par les Hongrois »
2013-02-09 13:40+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Budapest
Bartók Béla Nemzeti Hangversenyterem, Művészetek Palotája, Budapest — 2013-02-02
Szegedi Szimfonikus Zenekar
Gyüdi Sándor, vezényel
Az arles-i lány - II. szvit, Bizet
Kováts Péter, orgona
g-moll szimfónia orgonára és zenekarra, op. 25, Dupré
Badinerie de la suite pour orchestre en si mineur, BWV 1067.
Vaszy Viktor Kórus (Szeged)
Mise fríg hangnemben, Lajtha László
Samedi dernier, je me suis rendu au Művészetek Palotája de Budapest. En arrivant à la station correspondante de la ligne 2 du tranway, mon visage s'est tout à coup illuminé à la vue de la salle de spectacle (qui en cette saison n'est pas cachée par les feuilles des arbres). Je n'y avais en effet pas mis les pieds depuis juin dernier, le Bartók-Maraton n'y ayant lieu que le lendemain. Après avoir goûté au magnifique vin blanc servi dans les buvettes (dont les comptoirs sont en forme de piano !), je me suis dirigé vers mon siège en loge de côté au plus près de la scène. La salle n'est malheureusement pas très remplie pour ce programme de musique franco-hongroise par l'orchestre symphonique de Szeged.
La pièce au programme qui m'a le plus enthousiasmé est la deuxième suite de L'Arlésienne de Bizet, joué d'une exquise façon par cet orchestre. Le duo entre la flûte et la harpe était divin. Chez les altos, le seul musicien que je voyais était une musicienne, qui grâce à la pulsation de sa tête, aux sourires réjouis quand ses collègues jouaient et aux regards d'un œil vers le chef devint immédiatement ma chouchou dans cet orchestre.
La raison de ma venue à ce concert était la symphonie en sol mineur pour orgue et orchestre de Dupré. Un collègue ayant fait sa thèse à Budapest m'avait en effet recommandé d'aller écouter l'orgue du Mupa (cette vidéo est à voir absolument). Un jeune homme Péter Kováts s'est installé derrière le mastodonte en bois et électronique placé sur la scène et qui commande aux tubes situés sur le mur d'arrière-scène. (Ce dispositif de commande électronique sera aussi utilisé brièvement le lendemain au début du Mandarin merveilleux dans le Bartók-Maraton tandis que dans Le Chateau de Barbe-Bleue, l'orgue sera commandé par les claviers situés à l'étage, à proximité immédiate des tubes.) J'ai aimé cette combinaison d'instruments inouïe pour moi. Je suis content d'avoir entendu cette œuvre dont j'ai apprécié le contrepoint, mais ce n'est sans doute pas l'œuvre qui m'aura le plus marqué au cours de ce week-end budapestois...
Je n'ai pas compris les plaisanteries en hongrois qu'a faites très
timidement l'organiste avant de jouer son bis : il n'a pas arrêté
d'utiliser le mot Franciaország
, ce qui est curieux parce que le bis
qu'il a joué était de Bach. Peut-être que la transcription était due à un
Français ?
Après l'entr'acte, je me fais enguirlander par l'ouvreuse quelque peu désœuvrée parce que je venais d'avaler une gorgée d'eau. La scène s'est d'ailleurs reproduite à l'identique le lendemain. C'est la seule situation embarassante du week-end vis-à-vis de la longue hongroise : entendre une tirage dans une langue inconnue... Si je garde une petite bouteille d'eau auprès de moi lors des concerts, c'est pour l'avoir à portée de mains au cas où les signes avant-coureurs d'un toussottement se feraient sentir. Je l'ai surtout pour me rassurer et ne pas m'en servir. Lors de ce concert, j'ai d'ailleurs été agréablement surpris par la quasi-absence de toux entre les mouvements : quatre au maximum dont la moitié venait des musiciens de l'orchestre. Le lendemain, le public sera en moins bonne santé, mais par rapport à la moyenne parisienne, c'est un réel soulagement.
L'œuvre qui a conclu le concert est la messe en mode phrygien de László Lajtha. J'ai aimé le côté moderne de l'instrumentation se fondant à la forme plus ancienne de la messe (en latin) et aux intervalles musicaux du mode utilisé. Je suis censé connaître un tout petit peu le Raga Bhairavi qui utilise les mêmes gammes que le mode phrygien, mais cela ne m'a pas vraiment aidé à comprendre se qui se passait dans la musique. Le chœur Vaszy Viktor Kórus de Szeged m'a fait une très forte impression ! Sans cette préparation à l'audition d'un chœur de très haut niveau, le choc du lendemain à l'écoute de la performance du Nyíregyházi Cantemus Kórus aurait-été telle que je serais peut-être mort de plaisir.
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