Weblog de Joël Riou

« Vingt-sept kilomètres à pieds (nus) | Khajuraho »

Derniers jours à Parasnath

2012-07-29 20:35+0530 (खजुराहो) — Culture — Musique — Danse — Culture indienne — Voyage en Inde XI

Le lendemain du Bandhana, je me repose et je me contente d'aller dans un des rares petits restaurants du village et de visiter les deux musées jaïns. Dans chacun des deux musées (je soupçonne qu'ils appartiennent aux différentes grandes sectes du jaïnisme : Digambar et Shvetambar), on peut voir des dizaines de scènes de la mythologie jaïne sous la forme de sculptures colorées. Dans le premier, le plus charmant, le plus décrépit et le plus petit, tout est écrit en hindi et il est possible de visiter trois temples (Chandraprabhu, Parasnath et Mahavir) en prenant un autre escalier. Dans l'autre, plus moderne, le texte explicatif est aussi en anglais. On y voit aussi des photographies du temple de Ranakpur (Rajasthan).

Dans la soirée, je vais visiter ou revisiter quelques temples de Madhuban. Certains sont accessibles depuis la route principale, mais d'autres sont à l'intérieur de l'enceinte de certains dharmshalas. On y entre en général comme dans un moulin... Il faut explorer les moindres recoins des dharmshalas pour trouver tous les temples comme pour ceux du Shri Digambar Jain Terah Panthi Pahali Kothi Madhuban. Au fond de celui-ci se trouve le plus beau temple que j'aie vu à Madhuban et qu'Abhishek m'avait fait visiter en premier. Jeudi, je me suis contenté du premier temple visible dans lequel une nonne toute de blanc vêtue bénissait qui s'approchait d'elle avec son balais en plumes de paon.

Un peu plus haut sur la route, le Shri Digambar Jain Madhyalok Shodh Sansthan renferme un monumental Parshvanath noir et une grandiose représentation des mondes du jaïnisme, le tout étant entouré de grosses colonnes blanches.

Encore plus haut, je visite le Bhagvan Rishibadeva Mandir dans lequel Parshvanath est représenté debout et où l'on voit aussi un grand Bahubali de marbre blanc entouré de niches, une pour chaque tirthankar.

Enfin, je me dirige vers un ensemble de temples (Jamavasharan Mandir). J'y entends de curieux rythmes joués sur une batterie électronique. On dirait du rap... Il ne s'agit que d'un échauffement pour les trois percussionnistes. Une grandiose représentation de quelque monde jaïn se trouve dans une grande salle dans l'axe du temple. Je m'asseois du côté des hommes. Bientôt, nous serons environ 150. Un chanteur s'installe dans l'axe du temple. Parfois, il chante en duo avec un homme jouant du synthé. Il s'agit de bhajans. Le rythme à 4 temps est accentué par l'assemblée qui frappe dans ses mains. Vers la fin de chaque morceau, le tempo s'accélère frénétiquement, ce qui exige un certain effort physique de la part des percussionnistes. Un des derniers morceaux sera essentiellement rythmique. Quelques femmes (et un homme) se lèvent et exécutent une danse désarticulée soulignant le rythme. Une des femmes tient dans ses mains des bouts de bois qu'elle frappe régulièrement. Les fidèles viennent déposer 10 ou 20 roupies dans une urne, mais avant cela ils se faufilent entre les danseuses pour agiter les billets au-dessus de la tête de chacune dans un mouvement circulaire. Après avoir vu cela, je pense que rien ne pourra jamais plus m'étonner en Inde...

Je ne comprends pas tout ce qui se dit ensuite, mais il semble qu'il y a une mise aux enchères pour le rôle principal dans la cérémonie qui va avoir lieu ensuite. Les membres du groupe ayant fait la plus importante enchère revêtent une sorte de couronne et se placent au premier rang pour la présentation du feu (aarti). On fait tourner un plateau contenant une lampe devant les divinités. Les plateaux passent de mains en mains, y compris les miennes.

La cérémonie se termine quand on ient présenter de mène le feu à Padmavati Rani, qui se tient dans un sanctuaire secondaire.

La nuit qui suit est un véritable cauchemar : les moustiques étaient complètement absents la nuit précédente, cette fois-ci, ils m'ont empêché de dormir jusqu'au lever du soleil.

Je continue à me reposer et ne fais que quelques visites de temples (comme celui du Bhomiya Bhavan avec ses 108 Parshvanath) avant de partir pour un voyage de vingt-cinq heures pour Khajuraho.

Vendredi vers 19h, je commence à chercher un taxi ou un rickshaw collectif pour me rendre à la gare de Parasnath. Le deal, dans ce que je comprenais, c'était soit que je paye 250 roupies pour être seul passager soit que je paye 50 roupies à condition que l'on soit plusieurs. J'ai décidé du montant que je lui donnerais quand il a commencé à essayer d'attirer d'autres passagers... Le rickshaw-wallah était assez furieux à l'arrivée que je ne veuille pas payer 250 roupies. Je lui ai donné 100 roupies et il a commencé à me harceler jusque dans la gare...

Je n'étais pas parti trop tard pour n'avoir pas trop de problèmes à trouver un moyen de rejoindre la gare. D'autres ont manifestement fait comme moi. J'ai donc attendu un peu plus de trois heures à la gare de Parasnath. Elle est relativement moderne. Je veux dire par là qu'en arrivant à la gare, j'ai su immédiatement sur quel quai m'installer pour attendre et il y avait même des repères pour indiquer où seraient positionnés les différents wagons. (Sachant qu'en théorie, le train n'était censé s'arrêter qu'une minute, c'était utile... La théorie a heureusement un peu changé et c'est en fait un arrêt de cinq minutes qui a été programmé.)

J'ai très bien dormi dans le train (en 2AC) qui étant parti à l'heure a très rapidement pris plus de trois heures de retard. Le train a franchi la Yamuna juste avant l'arrivée à la gare d'Allahabad (la confluence avec la Ganga n'était pas nettement visible depuis le pont). Le train a ensuite rebroussé chemin pour poursuivre sa route. Je suis descendu à Mahoba. J'ai quelque peu paniqué en découvrant que d'après le Lonely Planet, la durée du trajet en bus pour Khajuraho serait de 4h alors que je l'avais estimée à un peu plus de deux heures (d'après le kilométrage). J'étais plus proche de la vérité, mais le bus a mis une bonne heure à se remplir...

On sent bien que l'on s'enfonce dans la campagne puisqu'à l'approche d'un village, j'ai vu ce que je ne voyais d'habitude que tôt le matin lors de trajets en train : des hommes alignés le long de la voie pour déféquer. Ici, il s'agissait d'enfants qui faisaient de même au bord de la route. Je suis finalement arrivé vers 20h à Khajuraho. J'ai rejoint à pieds l'hôtel où j'avais déjà séjourné il y a sept ans...

Séries de photographies : 2012-07-26, Parasnath, 2012-07-27, Parasnath.

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