« La Bayadère à Bastille | Pagli d'Ananda Devi »
2012-03-24 22:17+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Culture indienne
Théâtre de la Ville — Les Abbesses — 2012-03-24
S. Saketharaman, chant carnatique
Vittal Ramamoorthy, violon
Neyveli Narayanan, mridangam
Le concert de cet après-midi au Théâtre des Abbesses m'a permis de confirmer les observations que je m'étais faites à propos de la musique carnatique en août dernier, à l'occasion de quelques concerts au Vani Mahal à Chennai, en particulier celui de Sri Mohan Santhanam.
Le récital de chant carnatique semble donc se composer de plusieurs
développements
. Éventuellememt, quelques morceaux plus courts
laissant un peu moins de place à l'improvisation peuvent être insérés dans
le programme. Le jeune chanteur S. Saketharaman (~30 ans) en a inséré
trois. Une vive chanson à cinq temps est intervenue après les deux premiers
développements, et en conclusion du récital, il a interprété une berceuse
(apparemment en l'honneur de Krishna-Madhava) et un Tillana un peu
alambiqué.
Restent donc trois développements. La structure générale me semble être
toujours la même. Le chanteur commence par vocaliser tout en incluant
parfois des suites de syllabes un peu toutes faites (comme Tadarina
ou d'autres que l'on entend régulièrement dans des Alap de musique
du Nord de l'Inde). Bref, on dirait une sorte de substitut à
l'Alap dans lequel il serait toutefois permis d'utiliser toutes
les notes du Raga dès le début. Le mouvement mélodique du chanteur est en
général immédiatement répété par le violoniste. Subitement, on passe à la
composition, préalablement fixée. Le texte est chanté par le chanteur qui
est maintenant accompagné par le percussionniste. Progressivement, il va
improviser en prenant cette composition pour base. Il peut garder tout ou
partie du rythme, remplacer les syllabes par des notes de la gamme,
commencer une phrase par des notes solfiées et terminer par les dernières
syllabes du vers (śloka). Le chanteur élabore souvent des
variations qui ont pour propriété rassurante de se terminer toujours de la
même façon et à un endroit précis du cycle rythmique. L'autre
caractéristique est qu'on ne sait jamais comment la nouvelle variation va
commencer. C'est particulièrement agréable à entendre. La composition sous
sa forme originelle revient généralement à la fin du développement pour le
conclure.
Dans cette structure immuable (introduction, composition, improvisation, retour à la composition) peuvent s'insérer des interventions solistes des autres musiciens. En particulier, on entend souvent un solo de violon à la fin de l'introduction. Un solo rythmique peut également intervenir peu avant la fin de la partie la plus improvisée (et plutôt en fin de concert). À tout moment, il peut y avoir des jeux de questions et réponses (particulièrement délectables !) entre les différents musiciens.
Maintenant, je peux parler de ce concert en particulier. Le premier développement (en tamoul) sur le Raga Mohanam a surtout servi au chanteur à se chauffer la voix (ne jamais trop se fier à la première composition...). Il clappe de façon presque hystérique sa main droite sur son genou, tout en accompagnant de sa main gauche le mouvement mélodique. Ce n'est pas le clappeur le plus facile à suivre : je me suis d'abord calé sur le joueur de mridangam. En effet, il a tendance à clapper à la croche bien plus souvent que d'autres chanteurs. Dans cette composition, le Tala Adi (8 temps) n'était cependant pas trop compliqué à suivre. (Par contre, dans la composition à 5 temps, je n'ai pas du tout senti les cycles rythmiques.) Sauf erreur, la deuxième composition en télougou due à Tyagaraja et dédiée à Rama était en Raga Bindumalini (et toujours en Tala Adi). Cette deuxième composition m'a beaucoup plu. Ce qui m'a gêné par contre, c'est la brièveté de la partie introductive du Raga (avant l'entrée de la composition), ce qui était d'ailleurs encore plus un problème dans le premier développement.
Le troisième développement a été sensiblement plus long que les deux
premiers. C'est la pièce principale du programme, sur le Raga Kalyani. Le
cycle rythmique était de sept temps (apparemment divisé ainsi :
1+1+1+½+1+1+1+½). J'ai particulièrement aimé les variations du chanteur se
terminant par les syllabes mi-na-shri
. Le solo de mridangam a été
très décevant... (Peu avant ou après ce solo, je ne sais plus, le tampura
électronique s'est désaccordé, probablement suite à quelque geste brusque
du chanteur qui pour le régler à nouveau a fait émettre à cet engin de
malheur une ou deux gammes chromatiques très
carrées.)
Bref, un bon concert de musique carnatique, mais n'ayant aucun caractère exceptionnel.
Bref, sur ce sujet je ne suis pas du tout au niveau !!!!!!!!!!!!!
Ce n'est qu'assez récemment que j'ai commencé à vaguement entrevoir de quoi il retournait dans la musique carnatique ; pourtant, je n'ai pas l'impression d'avoir compris cette musique au-delà de l'équivalent suivant pour la musique classique : « Une symphonie, c'est un monsieur bien habillé qui agite les bras pendant un mouvement rapide, un mouvement lent, un mouvement dansant et enfin un mouvement rapide. ».
Sakethraman is a young upcoming vocalist, I have heard some of his music online - looks as if he will have a good future.
Carnatic Music concerts start normally with a minor piece called a 'varnam' (meaning colour. Varnams are raga training exercises for young learners. This is followed by one or more minor compositions, then a major composition, more minor ones, then a Ragam-Tanam-Pallavi (RTP), then a couple of very light songs (even old film songs) or devotionals (bhajans / abhangs) and a thillana. The number of items depends on the length of the concert. Traditional concerts last for 3.5 to 4 hrs but nowadays they sing less. Minor compositions can be sung with or without an Alapana (Alap in Hindustani as you point out). This is meant to be a description of the raga and an interpretation of its mood. Normally the violinist offers his/her interpretation as well. The major item will have an Alapana, then the composition (usually divided into Pallavi=refrain, normally in lower end of octave, Anupallavi=second line, normally in a higher end of octave, then one or more charanams=stanzas). After singing one charanam, the singer starts to improvise. There may be a Neraval=taking one phrase and singing it in many ways, copied immediately by the violinist (how clever are they!!) Then Kalpanaswarams=improvisations using the names of the notes like sa, ri, ga etc, again followed by the violinist. This gains in momentum, finishing with a complicated pattern at the end. This may be followed by a solo by the percussinist. The pallavi is sung once more at the end to finish the piece.
So the next time you go to a Carnatic concert, you'll know what to expect :) Cheers. Suja
Thank you Suja! This is indeed the structure I had already noticed by attending a few carnatic concerts in Chennai & Paris.
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