« Orchestre de Paris à Pleyel : La symphonie fantastique | Mallika Thalak au Centre Mandapa »
2011-11-12 23:29+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne
Centre Mandapa — 2011-11-12
Sabine Pandaredattil et al., bharatanatyam
En Inde, j'ai eu l'occasion de remarquer que le public n'avait pas forcément le même respect pour l'art et la façon de l'exprimer que, disons, des wagnériens. Les nuisances viennent par exemple des téléphones portables : les gens décrochent et répondent comme si de rien n'était.
Il est plus rare que ces nuisances viennent de l'entourage-même de la
danseuse comme ce fut malheureusement le cas ce soir. Tout d'abord, la
première rangée de places était couverte de feuilles où était écrit
réservé
. Ces places resteront vacantes, le clan s'étant installé au
deuxième rang (plus confortable).
Le plus gênant, ce furent les photographies avec flash prises tout au long du spectacle. Comment peut-on mépriser à ce point la personne en charge des lumières et les spectateurs en flashant à tout va, y compris quand la scène est dans la pénombre ? Il faut ajouter à cela les clic-clics hystériques des appareils-photos et la projection de lumière test que ces appareils doivent lancer avant la prise en vue pour se régler.
Il faut aussi tenir compte de la concurrence de la danse réalisée entre le premier rang et la scène par une jeune fille tout aussi inconsciente que ses parents de la gêne que cela pouvait occasionner pour les spectateurs, sans parler des danseurs.
C'est qu'il y avait plusieurs danseurs et c'est là un autre problème
avec ce spectacle. En Inde, j'ai appris à me méfier des spectacles annoncés
comme Bharatanatyam par les disciples de Guru Smt. X
. Je n'ai rien
contre le principe des démonstrations d'une école de danse, j'ai apprécié
celles que j'ai vues à l'Opéra de Paris pour ce qu'elles étaient. Je
n'aurais rien contre le principe pour ce spectacle de danse bharatanatyam,
si cela avait été clairement annoncé.
Je m'attendais à voir un récital de Sabine Pandaredattil (installée en France depuis une vingtaine d'années) et je n'ai vu qu'une succession de pièces courtes (avec deux mini-Varnam) dansées par la guru et ses élèves, et ce dans différentes configurations. Les élèves étaient au nombre de quatre : un jeune homme et trois jeunes filles.
Le jeune homme était tout-à-fait convaincant (notamment en Shiva). C'est la première fois que je vois sur une scène un danseur de bharatanatyam de ce niveau (les autres que j'ai vus étaient beaucoup plus jeunes). Ses frappes de pieds contre le sol étaient un instrument à part entière. Ses passages rythmiques furent ainsi particulièrement spectaculaires, les effets étant en outre amplifiés par sa grande taille. Par ailleurs, ses mouvements de mains et d'yeux m'ont bien plu aussi.
Une des trois jeunes femmes sortait assez nettement du groupe. Outre ses mouvements fluides et en rythme, sa maîtrise de son expression faciale faisait toute la différence. Elle s'est distinguée dans un duo avec une autre élève qui évoquait l'enfance de Krishna, avec bien sûr l'épisode du pot de beurre. Je ne regardais plus qu'elle. Elle ne doit plus être très loin du niveau qui lui permettrait de se produire en solo... J'ignore son nom tant les annonces faites au micro et dans un français trébuchant étaient incompréhensibles.
J'ai accueilli ces prestations d'élèves avec une certaine bienveillance.
Pour le reste, j'ai eu de quoi être déçu par la performance de Sabine
Pandaredattil elle-même. Dans ses solos et autres pièces avec ses élèves,
je n'ai vu que de la danse pure
: une succession de pas qui ne
racontaient pas d'histoire ni n'exprimaient d'émotion que je puisse
déchiffrer. Il n'y avait pratiquement que des passages purement rythmiques.
Entre ceux-ci, certaines séquences de pas étaient curieusement répétées
plusieurs fois. Au bout de la troisième reprise, j'avais vraiment
bien compris que la Ganga descendait du chignon tressé de Shiva ou encore
que du nombril de Vishnu-Padmanabha émergeait un lotus ! Merci, mais une
seule fois, cela m'aurait bien suffi ! Je ne fais pas le détail des pièces
successives (qui évoquèrent principalement Shiva, mais aussi Subhramaniam,
Ganesha et Vishnu). J'ai été également déçu par son Tillana qui était
exécuté sur un rythme étonnamment lent pour une pièce de ce type, en
général bien plus vive.
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