« Ariadne auf Naxos à Bastille (le retour) | Bilan 2010 »
2010-12-23 01:11+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Amphithéâtre de l'Opéra Bastille — 2010-12-22
Jeff Cohen, direction des études musicales
Irène Bonnaud, mise en scène
Claire Le Gal, scénographie
Nathalie Prats, costumes
Daniel Lévy, lumières
Jean-Marie Piquemal, chorégraphie
Sophie-Aude Picon, assistante à la mise en scène
Olivia Doray, Rose Maurrant, Une Lycéenne
Ilona Krzywicka, Mrs Maurrant
Zoe Nicolaidou, Mae Jones, Une Lycéenne, La Première Nurse
Chenxing Yuan, Mrs Fiorentino
Marianne Crebassa, Mrs Olsen
Carol García, Jenny Hildebrand
Letitia Singleton, Mrs Jones, La Seconde Nurse
Manuel Muñez Camelino, Abraham Kaplan, Lippo Fiorentino
Cyrille Dubois, Sam Kaplan, Daniel Buchanan
Alexandre Duhamel, Mr Olsen
Michal Partyka, Henry Davis
Damien Pass, Mr Maurrant, Dick McCann
Florian Sempey, Harry Easter, Mr Jones
Chloé Ghisalberti, Alphonse Cemin, piano
Lorenzo Di Toro, Ygo Mahieux, pianistes-chefs de chant
Songs from Street Scene: An American Opera, Kurt Weill
Aujourd'hui, c'était seulement la deuxième fois que j'allais à l'amphithéâtre Bastille. Je ne me souvenais même plus comment on y accédait. À peu près au même moment, les retardataires de la représentation d'Ariadne auf Naxos arrivaient (et certain se mit encore plus en retard en se trompant de file...). En fait, c'était tout simple, on y descend par le hall où j'ai le temps de dire bonjour à d'autres qui vont au même spectacle que moi. Je n'aurais probablement pas sélectionné ce spectacle si la place ne m'avait pas été proposée gratuitement comme dédommagement pour une place de spectacle qui m'avait déjà été remboursée (la représentation des Noces de Figaro qui se fit sans décors et pour laquelle j'avais craint de ne pas trouver de RER à l'heure du retour, du fait des grèves d'alors). Ce n'est que la cinquième fois que je vais à l'Opéra en quatre jours (voir ici, là, sans oublier une séance de rattrapage de Balanchine/Brown/Bausch avec notamment Jérémie Bélingard en Apollon et Alice Renavand en Élue).
Le programme a de quoi faire un peu peur a priori puisqu'il s'agit d'un opéra de Kurt Weill, un compositeur de la première moitié du vingtième siècle, dont je connaissais l'existence, mais auquel je n'avais jamais été confronté en concert. Si c'est parfois un peu dissonnant, c'est en fait très accessible. J'ignore si on a eu l'opéra en entier ou seulement des extraits, le titre du spectacle étant Songs from Street Scene: An American Opera. Cela se passe à New York, dans un immeuble d'un quartier pauvre. Commérages, amourettes, rêveries, pauvreté, alcoolisme, violence, on trouve un peu de tout (il y a même une référence au communisme, pas franchement bienvenu aux États-Unis d'Amérique). Les scènes se suivent, mais l'ensemble est très cohérent, avec en fil conducteur la relation entre Sam (Cyrille Dubois) et Rose (Olivia Doray). Sam va peut-être s'en sortir grâce aux études, Rose est confrontée à des parents qui se déchirent, Mrs Maurrant (Ilona Krzywicka) et Mr Maurrant (Damien Pass). Cela se termine en crime passionnel. L'histoire commence un soir et se finit le lendemain matin. Au cours de la nuit, un accouchement aura aussi eu lieu dans l'immeuble et une famille sera expulsée.
C'était un fort beau spectacle (cette représentation était la quatrième et dernière). Le décor est une estrade en bois qui se termine par le mur de l'immeuble (en bois et les détails, comme l'entrée, sont tracés en blanc à la craie) auquel conduisent quelques marches et dont dépassent deux balcons. Les chanteurs sont jeunes, pour la plupart en cours de formation à l'atelier lyrique de l'Opéra. Non seulement ils chantent bien et jouent leurs rôles de manière convaincante dans cette mise en scène d'Irène Bonnaud, mais ils dansent aussi parfois sur une chorégraphie de Jean-Marc Piquemal. La voix parlée est aussi travaillée dans les dialogues (en français) qui ont été manifestement un peu adaptés (le rôle d'une étrangère étant interprété par Chenxing Yuan, on a ajouté un peu de chinois !).
Bien que je ne sois pas arrivé parmi les premiers et malgré le placement libre, j'ai trouvé à m'installer légèrement de côté, au premier rang ! Un coup d'œil à gauche et je pouvais voir la chef de chant Chloé Ghisalberti interpréter la musique au piano, à quatre mains avec Alphonse Cemin pendant certains morceaux. J'ai été impressionné la diversité des différents morceaux qui composent ce spectacle et par la faculté de la pianiste à les rendre. C'est très américain. À un moment, je crois reconnaître dans la musique une référence à Summertime.
Bien sûr, ce n'est pas aussi bouleversant qu'une excellente
représentation d'opéra grandeur nature
, mais cela fait quand même
bien plaisir de voir ces jeunes chanteurs communiquer leur enthousiasme au
public.
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