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2010-12-04 18:55+0100 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse
Opéra Comique — 2010-12-04
André Morsch, Cadmus
Claire Lefilliâtre, Hermione
Arnaud Marzorati, Arbas, Pan
Jean-François Lombard, Nourrice, Dieu champêtre
Isabelle Druet, Charite, Mélisse
Arnaud Richard, Draco, Mars
Camille Paul, Amour, Palès
Geoffroy Buffière, Le Grand Sacrificateur, Jupiter
David Ghilardi, Le Soleil, Premier Prince Tirien
Romain Champion, Premier Africain, Envie
Vincent Vantyghem, Second Prince Tirien
Luanda Siqueira, Junon, Aglante
Eugénie Warnier, Pallas
Tarik Bousselma, Second Africain
Jeroen Bredewold, Échion
Eugénie Lefebvre, L'Hymen
Catherine Padaut, Vénus
Le Poème Harmonique, Danseurs, chœur et orchestre
Vincent Dumestre, direction musicale
Benjamin Lazar, mise en scène
Gudrun Skamletz, chorégraphie
Louise Moaty, collaboration à la mise en scène
Adeline Caron, scénographie
Alain Blanchot, costumes
Christophe Naillet, lumières
Mathilde Benmoussa, maquillage
Antoine Fontaine, réalisation des toiles peintes
Daniel Bargier, chef de chœur
Cadmus et Hermione, Jean-Baptiste Lully
Cette année, je vais très peu fréquenter l'Opéra Comique à cause de l'opacité de leur système de réservation. Comme leur site Internet s'était débloqué au bout de quelques semaines, j'avais quand même réussi à réserver une ou deux places de plus. Je ne sais pas comment cela se fait, mais pour 40€, je tombe presque tout le temps sur un troisième rang de premières loges de face (18.5), ce qui est presqu'idéal si les têtes de devant ne sont pas trop hautes, ce qui était le cas hier soir lors d'une représentation de Cadmus et Hermione de Lully, le premier opéra de l'histoire de la musique française.
Depuis ma place, j'ai une vue frontale sur la scène et peut
voir les écrans latéraux où parait le texte de Quinault, qui, nous dit le
programme, a pas mal modifié le mythe raconté par Ovide. Sur ces écrans,
l'orthographe est moderne. La prononciation, elle, ne l'est pas ! Les
s
, x
ou z
finaux sont prononcés, tout comme certains
ent
finaux qui d'ordinaire sont muets, oi
est souvent
prononcé ouè
, la nasalisation des voyelles est quelque peu
différente de ce qu'on entend d'habitude. Par exemple Et c'est pour
obéir / aux oracles des dieux / Qu'il faut m'arrester en ces lieux.
sera prononcé Et c'est pour obéir / aux oracles des dieusses / Qu'il
faut m'arrêter en ces lieusses.
, ou Chantons la gloire de son
cours.
prononcé Chantons la glouère de son cource.
. Cela
surprend au début, mais on finit par s'y habituer. Sans être limpide comme
dans un Pelléas et Mélisande, le texte est relativement
intelligible, en tout cas davantage que dans mes expériences précédentes
avec des tragédies lyriques de Lully.
Il y a relativement peu de parties musicales que l'on pourrait qualifier
d'airs
. Ce qu'on entend est plus proche du récitatif. Au cours du
prologue et des cinq actes, on assiste aussi à de nombreuses scènes
dansées. Tout ceci est tellement français... La distribution vocale est
assez homogène. On entend notamment André Morsch (Cadmus), Claire
Lefilliâtre (Hermione) dans les deux premiers rôles, et aussi Arnaud
Marzorati (Arbas, Pan) et Isabelle Druet (Charite, Mélisse). Arbas est un
suivant de Cadmus, fier mais couard ; les scènes comiques de l'opéra
reposent sur lui. Charite est une compagne d'Hermione, et c'est me
semble-t-il le seul rôle ayant à chanter plusieurs airs
. Il va sans dire que je suis content d'y avoir entendu
Isabelle Druet. Comme Arnaud Marzorati, elle joue extrêmement bien.
Parfois, alors qu'elle est muette, elle parvient à exprimer la pensée de
son personnage par des mouvements presqu'imperceptibles.
Si la prononciation a apparemment été pensée dans l'idée d'une recréation de l'œuvre en essayant de se placer dans le contexte de l'époque (1673), c'est aussi le cas pour le reste. Les musiciens du Poème harmonique dirigés par Vincent Dumestre (que je ne pouvais voir depuis ma place) utilisent des instruments qui ont été faits aux dimensions appropriées. L'éclairage est assez original aussi. Là encore, de ma place, je ne voyais pas tous les artifices, mais les comédiens, chanteurs et danseurs étaient situés derrière une ouverture cachée par un panneau de bois d'où s'échappait de la lumière. Le programme n'est pas très explicite sur le sujet, mais il n'est pas impossible que cet éclairage ait été réalisé à la bougie... Ce qui est certain, c'est que l'éclairement du décor vacillait parfois de façon irrégulière. Du coup, afin qu'ils soient bien visibles, les chanteurs sont toujours de face, au centre de la scène. Cependant, il ne s'agit pas d'une négation du théâtre : les mouvements expressifs des bras notamment empêchent la représentation de tomber dans la monotonie. Par ailleurs, les costumes sont très colorés et tous les chanteurs ont des coiffes et autres ornements capillaires extravagants.
Bref, c'est un charmant spectacle qu'icelui. Curieusement, alors que la fin du spectacle était programmée pour 22h15, la deuxième partie reprend à 22h10 après l'entr'acte, pour une toute petite demi-heure. Bizarre découpage !
Amusant, ta perplexité quant à la place qui tombe toujours la même à peu de choses près rejoint la mienne quand à la BNF je réserve une place dans la salle pour voir les documents filmés et que je tombe toujours systématiquement sur la place P93 - laquelle est très bien rien à redire mais c'est un peu étrange de se trouver pourvu d'une habitude qui ne vient pas de soi -.
Bien que je suspecte les projecteurs aux filtres dépolis suspendus au-dessus de nos places de côté d'avoir maintenu une luminosité minimum, l'éclairage était bien assuré à la bougie ! Une plinthe cachait les feux de la rampe aux spectateurs de face, voilà pour la charmant vacillement !
Merci pour la précision !
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