Weblog de Joël Riou

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De l'opacité de la mise en vente des places de spectacles...

2010-06-02 12:35+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Ou pourquoi on ne trouvera guère ici de comptes-rendus de spectacles de l'Opéra Comique l'an prochain...

La vente de places de spectacles est un jeu qui peut parfois être un peu compliqué, plus sophistiqué que le principe du premier arrivé, premier servi.

Dans mon expérience, la palme du système le plus compliqué est remportée haut la main par l'Opéra de Paris. En simplifiant un peu, les différentes manières d'y réserver une place sont, dans un ordre correspondant essentiellement à la chronologie et aux priorités :

  • par abonnement :
    • formules fixes (quelques sélections d'opéras/ballets avec des dates bloquées) ;
    • formules plus libres : on choisit les spectacles et les dates ;
  • par Internet ;
  • par téléphone (0892899090) ;
  • aux guichets (en général, le seul moyen d'avoir des places dans les deux dernières catégories de places assises).
  • le jour-même : places debout à l'Opéra Bastille.

L'avantage que je tire de ce système est que si je n'inclus pas un spectacle dans mon abonnement, je sais que j'aurai encore la possibilité d'acheter des places plus tard. Si je n'ai pas envie de payer trop cher (par exemple, parce qu'il ne restera plus de places dans la catégorie la moins chère vendue sur Internet), il me reste encore la possibilité d'aller faire la queue au guichet le jour de la mise en vente.

Le jeu est très compliqué, mais pourtant, ses règles sont compréhensibles pour le lecteur attentif de la brochure de l'Opéra de Paris (toutes les informations ne sont pas sur le site Internet, voyez ici pour le calendrier de mise en vente sur Internet et aux guichets pour la saison 2010/2011). Bien sûr, on ne vous dira pas dans la brochure que si la vente aux guichets commence bien à 10h30, les portes auront ouvert à 9h30 et que des fous auront attendu dans le froid depuis 6h ou bien avant...

Les systèmes de vente du Théâtre des Champs-Élysées, de la Salle Pleyel et du Théâtre du Châtelet sont apparemment moins compliqués. En gros, il y a les abonnements (qui ne donnent droit qu'à un certain sous-ensemble des catégories de places), et puis il y a une date de mise en vente des places de toutes les catégories : premier arrivé, premier servi.

Il me semble que jusques à l'année dernière, l'Opéra Comique rentrait dans ce groupe de maisons qui à partir d'une certaine date (vers juin) mettent en vente leurs billets à l'unité, notamment sur Internet. C'est par ce moyen que j'ai acheté toutes mes places à l'Opéra Comique. À la lecture de la brochure de cette année (très alléchante : j'étais presque tenté par un abonnement Tutti 8 pour voir tous les opéras programmés, quitte à ce que ce soit dans une catégorie de prix supérieure à celle que je pratique habituellement, hausse de prix en partie compensée par les réductions accordées), il me semble que rien ne laissait présager que cela changerait. Or, hier, à 11h, la réservation n'était pas proposée pour tous les opéras et rumeurs, quand cela a été possible, il y a eu des messages d'erreurs, et quand ceux-ci se sont dissipés, il apparut clairement que seules les trois premières catégories de places étaient proposées à la vente sur Internet. Bref, les règles du jeu ont été modifiées sans avis préalable (et a posteriori, on ne trouve aucun message sur le site Internet de l'Opéra Comique disant que les places de catégories 4, 5, 6, ce n'est pas sur Internet qu'on les trouve). Si cela avait été annoncé, et clairement, je n'aurais rien trouvé à redire : je n'aurais juste pas pu aller à faire la queue hier à l'Opéra Comique, j'aurais peut-être trouvé une autre solution, ou je me serais tout simplement résolu à payer plus cher. Je veux bien que le système de vente soit complexe, pourvu que la règle du jeu soit publique. Cette année, cela n'a pas été le cas, et je trouve que c'est une attitude tout à fait méprisable de la part de cette institution que je trouvais jusque là des plus sympathiques (bonne programmation, accueil bienveillant, un beau design et un contenu intéressant pour les brochures de programme, un site Internet non bridé).

J'aurais sans doute boycotté totalement l'Opéra Comique l'année prochaine pour cette raison s'ils n'avaient pas programmé Le Freischütz, mais j'ai tellement envie d'entendre cet opéra (même chanté en français et avec des passages parlés dans la tradition française de l'Opéra Comique plutôt qu'avec des récitatifs) que je ferai une petite exception (ajout du 29 juin : un tout petit peu plus, ayant découvert par hasard que le site avait été débridé).

Du coup, cela me libère un peu de budget pour les Concerts Philippe Maillard (que j'ai un peu délaissés ces dernières années puisque leur brochure est une des dernières à sortir), dont la programmation vient d'être annoncée.

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Commentaires

1. 2010-06-11 20:05+0200 (Mathilde)

J'adorais aller à l'opéra comique, l'une des rares salles à Paris où l'on pouvait encore s'offrir une place correcte pour 30 euros, quelle déception en essayant de réserver, et effectivement, pas un mot sur internet ni dans la brochure, ne parlons pas des choses qui fâchent...


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