« Réfraction | Surbooking à l'Opéra de Paris »
2009-09-27 02:25+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Garnier — 2009-09-26
Inva Mula, Mireille
Charles Castronovo, Vincent
Franck Ferrari, Ourrias
Alain Vernhes, Maître Ramon
Sylvie Brunet, Taven
Sébastien Droy, Andreloun
Nicolas Cavallier, Maître Ambroise
Amel Brahim-Djelloul, Clémence
Anne-Catherine Gillet, Vincenette
Ugo Rabec, Le Passeur
Christian Rodrigue Moungoungou, Un Arlésien
Sophie Claisse, Une Voix d'en-haut
Alexandre Duhamel, L'Écho
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Nicolas Joel, mise en scène
Ezio Frigerio, décors
Franca Squarciapino, costumes
Vinicio Cheli, éclairages
Patrick Segot, chorégraphie
Patrick Marie Aubert, chef du chœur
Marc Minkowski, direction musicale
Mireille, Charles Gounod
Après avoir vu l'exposition, je suis allé ce soir voir une représentation de Mireille, opéra méconnu de Gounod, qui s'installe pour la première fois à l'Opéra. Il n'était pas gagné que je puisse entrer, vu que je n'ai pas encore payé mes places. Pourtant, ce n'est pas faute d'y avoir mis de la bonne volonté et du temps. Un formulaire d'abonnement envoyé fin mars/début avril, traité en juin. Entretemps, aucune somme n'a été débitée sur mon compte. Quelques coups de téléphone en septembre pour s'en étonner. À mon arrivée à Garnier, la queue pour retirer des billets est étonnamment longue. Je ne suis manifestement pas le seul dans ce cas. Le duplicata de billet est écrit à la main sur un tout petit bout de papier, numéroté 49979. Aimant bien utiliser mes billets d'opéra comme marque-pages, j'ai perdu une occasion de me ravitailler.
Je ne connais pas du tout Gounod. Dans ma discothèque, je n'ai que la valse Je veux vivre de Roméo et Juliette chantée par Natalie Dessay et l'air des bijoux de Faust (cf. Castafiore) par Anna Moffo. A fortiori, je découvrais cet opéra Mireille dont j'avais cependant eu le temps de lire le livret. Une histoire apparemment typique d'opéra où la soprano et le ténor s'aiment mais où le baryton veut les en empêcher.
La particularité de cet opéra est que l'action est située en Provence.
Il s'agit d'une adaptation d'un poême de Frédéric Mistral. Mireille et
Vincent s'aiment, mais Vincent est de moindre niveau social, il n'est que
vannier. Ils jurent de faire le pèlerinage aux Saintes-Maries si l'un d'eux
venait à souffrir. Lors d'une fête à Arles, Ourrias obtient la main de
Mireille de son père, mais Mireille refuse. Ourrias et Vincent se battent.
Vincent est blessé. Ourrias veut fuir en traversant une rivière, mais le
bateau coule. Effrayée par la relation que lui fait Vincenette (la sœur de
Vincent) de la blessure de Vincent, Mireille entreprend le pèlerinage. Elle
est frappée par le Soleil dans le désert de la Crau. Lorsqu'elle arrive à
l'église, Vincent l'attend, elle se met à délirer, son père tente de se
faire pardonner et la donne à Vincent, mais il est trop tard
.
Je suis plutôt content de ce spectacle. J'ai apprécié la musique fleurie
de Gounod. Une petite déception avec le décor du deuxième acte. Je
m'attendais à voir les arênes d'Arles comme il est prévu que ce deuxième
acte se passe. Dans cette production, le décor champêtre ne change pas
entre le premier et le deuxième acte (l'opéra en compte cinq). Au troisième
acte, le tableau de la noyade d'Ourrias est sombre et de jolis mouvements
de lumières donnent l'illusion que l'eau peinte du décor est recouverte de
mouvantes vagues. J'imaginais cependant que cette scène serait plus
effrayante (un chœur chante Les trépassés sortent glacés du gouffre
sombre !
), comme une traversée du Styx.
Malgré un français imparfait, la soprano Inva Mula a fait une très belle performance, notamment dans la scène de la Crau. J'ai entendu pour la première fois le ténor Charles Castronovo ; il m'a fait une très bonne impression. J'ai réentendu Sylvie Brunet dans un rôle sombre, celui de la sorcière Taven, qui fait ce qu'elle peut pour protéger Mireille et Vincent ; charmant air Voici la saison, mignonne, où les galants font leur choix. Après Padmâvatî, il y avait là une occasion de la voir à nouveau manipuler un trident (la scène où Padmâvatî embrochait son époux Ratan-Sen était assez spectaculaire). Amel Brahim-Djelloul (Clémence) a un trop petit rôle. J'apprécie toujours autant le timbre de la voix d'Anne-Catherine Gillet (Vincenette) que j'avais beaucoup aimée dans l'air air Je dis que rien ne m'épouvante dans Carmen. Toutes les deux faisaient leurs débuts à l'Opéra de Paris. J'en oublie quelques autres, comme l'éternel Alain Vernhes, qui a la voix la plus puissante du lot.
Conseil de placement à Garnier : éviter les deuxièmes rangs de loges. Si j'y avais fait davantage attention, j'aurais fait changer cette place pour ne pas être au deuxième rang d'une troisième loge : on ne voit pas toute la scène et même pour le milieu de la scène, il faut compter sur une configuration compatible des têtes des personnes situées devant. Pour voir mieux, mieux vaut être placé devant quitte à ce que ce soit un peu plus haut.
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