Weblog de Joël Riou

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Jodhpur

2009-08-20 14:45+0530 (जोधपुर) — Voyage en Inde VII

Avant-hier, j'ai pris un train à Ajmer pour aller à Jodhpur. Je m'étais ému de l'absence de numéro et de nom sur le train Agra-Chittorgarh. Pour ce train, c'était tout le contraire.

Comme c'est souvent le cas, un panneau à l'entrée de la gare présente un tableau des trains y passant avec les horaires et la plate-forme où ils sont censés stationner. Installé plate-forme numéro 3 à côté d'un vénérable musulman qui me demandera le prix de ma boussole (il en a une aussi, plus précise ; pourtant quand il se sera lavé les pieds et accroupi sur son tapis de prière, il se dirigera vers l'Est, soit la direction opposée à celle de la Mecque...), je vois en gare un train dont les côtés sont ainsi décorés :

        1JA       9655       9656       9653
JODHPUR --> RATLAM --> JAIPUR --> RATLAM --> JODHPUR
        9654      9655A      9656A       2JA

En fait, il s'agit du train 8654 qui part dans la direction opposée ; une heure plus tard, mon train arrive tout pareillement décoré (les chart-lists ne fournissent aucune information supplémentaire puisqu'elles sont datées de la veille ou de l'avant-veille).

Lors des arrêts plus ou moins prolongés des trains en gare, il est de coutume d'acheter quelque victuaille. Encore faut-il pouvoir remonter dans le train ; je ne sais quelle manifestation d'imbécilité fait à certains éprouver l'envie de verrouiller les portes de l'intérieur. Il se trouva ainsi qu'à peine eus-je ouvert une porte pour descendre qu'elle se trouva bloquée deux minutes plus tard. Heureusement, une autre porte était fermée mais non bloquée (il faut savoir que seuls les wagons d'une même classe communiquent entre eux, ce qui peut réduire les possibilités).

L'arrivée à Jodhpur est féérique. Dans chaque ville de l'Inde, les rickshaws peuvent avoir une forme particulière (le pire étant le modèle cage de Bhubaneshwar). Ceux de Jodhpur ont l'air particulièrement jolis et robustes (par contre, on sent bien les gaz d'échappement) et aptes à se faufiler dans les ruelles de la vieille ville. Le rickshaw-wallah me dépose devant un superbe hôtel, qui est probablement trop onéreux pour être le mien. Pour y arriver, il a dû passer par de nombreuses ruelles plus ou moins cabossées, devant quelques très beaux édifices plus ou moins éclairés. Une fois arrivé à destination, il s'excusera même de sa méprise, qui est bien pardonnable ; il avait mal compris le nom de l'hôtel.

Hier matin, j'ai visité le fort de Meherangarh, situé sur les hauteurs du centre de la ville et sur lequel le toit de mon hôtel a une très belle vue. Je suis monté à pieds en prenant un peu au hasard les ruelles de son versant Sud. Le fort épouse les formes de la colline sur laquelle il se trouve ce qui rend les remparts plutôt impressionnants. J'ai commencé par visiter le jardin Chokelao Bagh qui se trouve du côté droit par rapport à l'entrée. Cette visite est plutôt décevante, compte tenu du prix d'entrée supplémentaire, vu que l'étang de lotus promis juste n'existe pas ; les fleurs sont disposées chacune dans sa parcelle carrée. Le fort s'étend sur une relativement petite surface par rapport à celui de Chittorgarh. Le musée présente des armes, des palanquins, des berceaux ; c'est surtout les palais dans lesquels ces objets sont présentés qui sont intéressants.

Je dîne dans un restaurant recommandé par le guide Lonely Planet et qui semble avoir changé de propriétaire assez récemment. Je suis le seul client, le chef sikh s'installe en face de moi, et entre deux ordres à ses serveurs et cuisiniers, discute avec moi. Après le repas, il me montre la maison ancienne voisine qui sert d'hôtel ainsi que de lieu de réception (notamment pour des mariages, mais ce soir, ce sont les Hare Krishna d'ISKCON qui ont investi les lieux et chantent). La suite Honeymoon contient un mobilier unique, dont la pièce maîtresse est un lit de cent cinquante ans en bois sculpté, dont les représentations sont inspirées du Kamasutra.

Ce matin, j'ai visité le musée gouvernemental Sadar. Il contient entre autres des sculptures anciennes datant de mille ans environ, parmi lesquelles une série Krishnalila où on voit notamment Krishna soulever le mont Govardhan. Une sculpture zoophile. Des animaux empaillés. Des tirthankars jaÏns. Des objets en marbre.

En me rendant au restaurant prévu (trop cher pour ce que c'était, la bouteille d'eau était à 57 roupies, alors que le prix de base est autour de 10-12 roupies). J'ai vu un panneau écrit en hindi indiquant un temple jaïn. J'ai suivi les flèches et ai visité ce temple 28 अखण्ड ज्योति मन्दिर तीर्थ. Il se trouve aux premier et deuxième étages. D'après la personne avec qui j'ai discuté, la particularité de ce temple jaïn est qu'il renferme trente lampes allumées sans discontinuer depuis trente ans et que, by the grace of God, la partie supérieure de la lampe n'est pas devenue noire mais est restée jaune.

Je me suis ensuite rapproché du palais Umaid Bhavan, qui est impressionnant vu depuis le fort, mais je ne suis pas entré, l'accueil étant on ne peut plus glacial et, alors que le lieu est censé abriter restaurants et hôtel, la seule chose qu'on aura su me demander après la grille est de donner cinquante roupies pour visiter un musée (certes, c'est moins que la somme que j'aurais hypothétiquement dépensée à l'intérieur pour une bouteille d'eau).

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