« King Arthur au TCE | Mallika Sarabhai dans le Monde »
2009-05-13 23:08+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse
Opéra Garnier — 2009-05-12
John Cranko, chorégraphie, mise en scène (1965)
Piotr Ilyitch Tchaikovski, musique
Kurt-Heinz Stolze, arrangements et orchestration
Jürgen Rose, décors et costumes
Steen Bjarke, lumières
Reid Anderson, Jane Bourne, répétitions
James Tuggle, direction musicale
Nicolas Le Riche, Onéguine
Aurélie Dupont, Tatiana
Mathias Heymann, Lenski
Mathilde Froustey, Olga
Karl Paquette, Le Prince Grémine
Ballet de l'Opéra
Orchestre de l'Opéra national de Paris
Onéguine, ballet en trois actes de John Cranko d'après Eugène Onéguine d'Alexandre Pouchkine
Si on m'avait dit il y a dix ans qu'en 2009, j'irais régulièrement à l'Opéra, je ne l'aurais pas cru. Qu'on m'eût annoncé que j'apprécierais même de voir des ballets et j'aurais pris le messager du futur pour un fou.
Après avoir apprécié Les enfants du paradis et 希尔薇娅 il y a quelques mois, je me suis décidé à acheter une place pour Onéguine, ballet de John Cranko sur une musique de Tchaïkovski. M'y étant pris un peu tard et n'étant pas encore assez balletomane pour dépenser plus de 20€ dans un ballet, je n'ai pas eu d'autre choix que d'expérimenter un nouveau placement à Garnier : les baignoires. Ces sortes de loges sont situées en dessous de la corbeille. Au prix payé, je n'ai le droit qu'au deuxième rang, ce qui réduit sensiblement l'angle de vue. Plus une baignoire est proche de la scène, plus elle est excentrée et proche d'un pilier. Il était agréable d'être aussi près de la scène, je n'ai pas eu à sortir mes jumelles, mais en contrepartie, la danse sortait parfois de mon champ de vision.
La proportion de Japonaises dans le public est plus élevée qu'à Bastille. Appartenant à cette catégorie, ma voisine a eu un air de terreur à l'idée d'entrependre la folle initiative de se décaler pour rejoindre une moins bonne place, me demandant même l'autorisation de le faire ; je lui ai plutôt suggéré d'avancer sa chaise d'un bon mètre afin de voir mieux (la chaise avait dû être reculée pour permettre aux spectateurs du premier rang de passer).
La musique de Tchaïkovski n'est en rien celle de son opéra Eugène Onéguine ; des morceaux d'autres œuvres ont été assemblés et orchestrés par Kurt-Heinz Stolze pour ce ballet de Cranko en 1965/1967. L'histoire est assez simple : deux sœurs, Olga et Tatiana, s'éprennent l'une du poète Lenski, l'autre d'Eugène Onéguine. L'amour d'Olga est partagé, celui de Tatiana ne l'est qu'en rêve : Onéguine va jusqu'à déchirer la lettre d'amour que Tatiana lui a écrite. Lors d'un bal, Eugène danse un peu trop avec Olga, ce qui provoque l'ire de Lenski qui le provoque en duel. Lenski est abattu d'un coup de pistolet. Des années plus tard, Tatiana est l'épouse du prince Grémine qui organise un bal où se rend Eugène. La situation de départ est inversée : c'est lui, avouant enfin son amour, qui donne une lettre à Tatiana ; la raison finit par l'emporter sur l'amour de Tatiana : elle déchire la lettre.
Les deux rôles principaux étaient hier soir dansés par les étoiles Nicolas Le Riche (Eugène) et Aurélie Dupont (Tatiana). Ils ont deux merveilleux pas de deux, au premier acte dans le rêve de Tatiana et pendant le tumultueux troisième acte. Le programme vendu 10€ date déjà un peu puisque Mathias Heymann y est encore annoncé comment premier danseur : en même temps qu'Isabelle Ciaravola, il a été nommé étoile à l'issue de la première représentation (16 avril). Sa partenaire est Mathilde Froustey (Olga). L'un comme l'autre sont enthousiasmants. Dans un rôle plus martial, Karl Paquette est le prince Grévine.
⁂
J'ai commencé mon écoute de la semi-intégrale Brilliant de
Haydn il y a
un peu plus de deux mois. J'en ai déjà écouté la moitié. Je ne suis
vraiment pas mécontent de cet achat. On a peu de chance d'être déçu en
tirant au hasard une symphonie ou un quatuor à cordes, par exemple, le
quatuor en la majeur opus 20 nº6 (Hob.III:36), qui est le préféré de Michael,
narrateur de Quatuor, l'excellent roman de Vikram Seth que je suis
en train de lire. Malgré le son du piano-forte, j'ai apprécié le trio pour
piano en sol majeur (Hob.XV:25) et surtout son dernier mouvement Finale:
Rondo, in the gypsy style
.
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