2009-05-12 00:36+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Théâtre des Champs-Élysées — 2009-05-11
Susan Gritton, soprano (Philidel, Nereid, Venus)
Deborah York, soprano (Philidel, Cupid, Nereid, She)
Mélodie Ruvio, mezzo-soprano
Anders J. Dahlin, haute-contre
James Gilchrist, ténor (Comus)
Andrew Foster-Williams, basse (Grimbald, Genius, Aeolus, Pan, He)
Le Concert Spirituel
Hervé Niquet, direction
King Arthur, Henry Purcell.
Je reviens du Théâtre des Champs-Élysées où avait lieu ce soir une représentation du King Arthur de Purcell, avec le Concert Spirituel dirigé par Hervé Niquet, dont j'avais apprécié l'interprétation de la Messe en si mineur l'année dernière Salle Pleyel.
La terminologie de semi-opera
semble très bien choisie.
Comme les passages parlés de l'œuvre originale ne sont pas représentés, il
ne reste plus grand'chose qui ait un rapport avec l'épopée du roi Arthur.
Dans les passages musicaux qui restent, ce thème ne semble plus qu'un
prétexte pour invoquer Woden et Thor, dieux des Saxons et quelques divinités
classiques comme Amour, Pan ou Éole, et surtout pour glorifier
l'Angleterre, d'une façon qui frise parfois le ridicule :
Quoique la réputation de la Toison de Jason soit ancienne,
La laine anglaise vaut son pesant d'or ;
Aucune mine ne regorge davantage de richesses.
Elle protège les paysans du froid
Et procure ainsi la pourpre de Tyraux rois.
(Traduction Yvette Gogue, Erato)
Les solistes Susan Gritton, Deborah York, Anders J. Dahlin (qui fut Zoroastre récemment), James Gilchrist, Andrew Foster-Williams et Mélodie Ruvio (soliste du chœur) sont tous spécialistes de la période baroque. C'était un plaisir de les entendre et leur visage trahissait le plaisir de chanter cette œuvre. Certains passages font penser à de beaux oratorios anglais, mais parfois, on pourrait aussi bien s'imaginer à Versailes.
Parmi les moments inoubliables, le Génie du froid, initialement grelotant, réchauffé par Cupidon au troisième acte, ou la chanson à boire du cinquième acte (les membres du chœurs goûtant alors ostensiblement quelque breuvage). Une autre plaisanterie du même genre, au début du quatrième acte : avant que deux sirènes ne commencent à chanter quelque air marin, un drôle d'instrument manipulé par le percussionniste fait un bruit qui évoque sans doute le vent, le son enregistré d'un goéland se fait entendre et Hervé Niquet fait mine d'essuyer une déjection sur son costume.
Je ne connaissais pas cette œuvre de Purcell. Je l'ai beaucoup appréciée. Le public, très nombreux, aussi, apparemment.
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