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2007-03-29 00:39+0200 (Grigny) — Culture — Musique
Théâtre du Châtelet — 2007-03-28
Luca Pisaroni, Jésus
Pavol Breslik, L'Évangéliste
Emma Bell, Soprano
Andreas Scholl, Alto
Finnur Bjarnason, Ténor
Christian Gerhaher, Basse
Simon Kirkbride, Pilate
Richard Savage, Saint Pierre
Benoît Maréchal, Saint Jean
Jeremy Budd, Servus
Aurore Bucher, Ancilla
Lucinda Childs, Danse
Orchestre et chœur du Concert d'Astrée
Emmanuelle Haïm, direction musicale
Denis Comtet, chef de chœur
Robert Wilson, mise en scène, décors, lumières et chorégraphie
Frida Parmeggiani, costumes
Ellen Hammer, dramaturge
Jean-Yves Courrègelongue, collaborateur à la mise en scène
Christophe Martin, collaborateur aux décors
Urs Schönebaum, collaborateur aux lumières
Suzanne Pisteur, maquillages, coiffures
La Passion selon Saint Jean, BWV 245, Johann Sebastian Bach.
Je reviens du théâtre du Châtelet où avait lieu la première
représentation de la Passion selon Saint Jean de Bach avec le Concert
d'Astrée dirigé par Emmanuelle Haïm. Quand j'avais acheté ma place il y a
quelques mois depuis le site
Internet du théâtre, j'avais été intrigué de la présence d'une ligne
mise en scène : Robert Wilson
dans la description de ce
spectacle.
Cela devait être très différent de la version à laquelle j'avais assisté
l'année dernière. La salle était configurée comme pour un
opéra : l'orchestre était dans la fosse. Le chœur entre sur
scène pour le chœur introductif Herr, unser Herrscher
. Les costumes
blancs des membres du chœur sont très contemporains : très longues manches,
cheveux cachés sous un couvre-chef intermédiaire entre celui d'un
chirurgien et une toque de chef cuisinier. De part et d'autre de la scène
arrivent l'évangéliste et une danseuse habillée d'une robe blanche ayant
une longue traîne, qui se meuvent très lentement devant le chœur. La danse
n'en était pas vraiment une, je n'ai vu que des mouvements mécaniques
(beaucoup plus que lors de ma première rencontre avec la
danse contemporaine), je n'en ai pas vraiment saisi l'intérêt.
Mettre en scène cette œuvre est une démarche assez étonnante. En effet,
l'évangéliste raconte ce qui arrive à Jésus, dit : Jesus
antwortete (deux points, ouvrez les guilements)
, et Jésus
répond. Dans un opéra ou une pièce de théâtre, on n'a pas besoin de
narrateur : les personnages jouent la scène et s'expriment directemnet.
Comme il serait très périlleux de toucher au texte et à la musique des
récitatifs, ce type d'œuvre est difficile à mettre en scène... Ce soir, les
chanteurs et comédiens ont fait beaucoup de sur place : ils faisaient un
mouvement, s'arrêtaient brutalement de bouger au moment où l'évangéliste
reprenait son discours, et ainsi de suite. Les solistes ont rencontré un
autre écueil. Dans une représentation de type oratorio
, les
chanteurs tiennent dans les mains leur livret ; pour un opéra, les
interprêtres n'ont pas cet artifice. Il semblerait que le metteur en scène
(Robert Wilson) ait décidé de mettre à profit ces mains libres et de leur
faire faire des gestes mécaniques un peu grotesques. Je passe sur Jésus qui
n'a eu à aucun moment les bras en croix, est resté immobile une bonne
demi-heure après avoir dit que tout était accompli, puis, mort, a trouvé
des forces pour s'avancer de quelques mètres pour s'enfoncer dans une
trappe. Cependant, il y aussi de très bonnes choses : le chœur s'est placé
alternativement à différents endroits de la scène de façon très judicieuse.
Bref, je ne suis pas très emballé par la mise en scène.
Concernant le chant, j'ai trouvé le chœur vraiment très bon. Les solistes m'ont semblé plus inégaux. L'évangéliste, Pavol Breslik, a fait une excellente prestation, de même que la soprano Emma Bell et Jésus (Luca Pisaroni, dont la diction en allemand n'est cependant pas irréprochable). D'autres solistes m'ont décu, notamment par le faible volume de voix, en particulier pour l'alto Andreas Scholl. Le plaisir d'écouter l'orchestre est un peu atténué par le fait qu'on ne le voit pas (surtout depuis les derniers rangs des fauteuils d'orchestre).
À part ça, un des problèmes du théâtre du Châtelet, c'est qu'il se trouve au-dessus de la station de métro/RER du même nom : trop souvent, on ressent des vibrations issues du sous-sol. Le public comportait un nombre inhabituellement grand de pénibles : sonneries de téléphones portables, toussotements, interminables bruits de béquilles ! Malgré tout ça, je ne suis pas trop déçu : la musique était convenable.
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