Weblog de Joël Riou

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Le vite dit de novembre 2013

2013-12-20 12:17+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Dhrupad

J'ai déjà eu l'occasion de revenir sur le spectacle Sangama de Shantala Shivalingappa ainsi que sur le passage à Paris de la Chidambaram Dance Company. Voici un bref récapitulatif des autres spectacles vus au cours du mois de novembre :

Cité de la musique — 2013-11-08

Ensemble Intercontemporain

Matthias Pintscher, direction musicale

Hidéki Nagano, piano

L'Asie d'après Tiepolo pour ensemble (Hugues Dufourt)

L'Origine du monde pour piano et ensemble (Hugues Dufourt)

Le Palais du silence, drammaturgia d'après Claude Debussy, Lucia Ronchetti (création)

Grégoire Simon, alto

Les Chardons d'après van Gogh pour alto et orchestre de chambre (Hugues Dufourt)

La musique de Hugues Dufourt m'a bien plu, mais je me serai bien contenté d'entendre une seule de ses œuvres, ce qui aurait évité que son style déclenche en moi une certaine lassitude. Sans m'émerveiller, la création de Lucia Ronchetti m'a semblé plutôt plaisante à écouter et si en musique contemporaine mon regard tend à prendre parfois le dessus sur mes oreilles, ce qu'il était donné à voir était plutôt esthétique, comme quand les musiciens à cordes ont recouvert leurs instruments d'un voile et ont frotté les cordes avec leur archet à travers ce voile. Les vents ont aussi soufflé dans des bouteilles. Trois percussionnistes s'activaient autour du piano. Un d'entre eux était même allongé sous l'instrument qu'il tapotait avec des baguettes. À la fin de l'œuvre, de façon tout à fait inattendue, le chef d'orchestre a utilisé les touches du piano !

Si la musique ne m'a pas déplu, je dois avouer que ce qui m'a le plus ému dans ce concert, ce fut le ballet des machinistes chargés des changements de configuration de chaises, pupitres, instruments, etc.

Auditorium du Musée d'Orsay — 2013-11-14

Quatuor Takács

Edward Dusinberre, Károly Schranz, violons

Geraldine Walther, alto

András Fejér, violoncelle

Quatuor à cordes nº3, Sz. 85, Bartók

Quatuor nº2 “Lettres intimes”, Janáček

Quatuor nº1 en mi mineur ”De ma vie”, Smetana

Concert plutôt décevant. J'ai aimé le troisième quatuor de Bartók et au cours du concert j'ai particulièrement aimé le jeu du second violon, mais si l'interprétation du Quatuor “Lettres intimes” de Janáček a comporté quelques très beaux moments, je n'ai pas eu le même sentiment de miracle musical permanent que lorsque j'avais découvert cette œuvre avec David Grimal et quelques autres au Théâtre des Bouffes du Nord.

Salle Pleyel — 2013-11-15

Anne Sofie von Otter, mezzo-soprano

Robert Getchell, ténor

David Lefort, ténor

Jean-Christophe Jacques, baryton

Geoffroy Buffière, basse

Orchestre philharmonique de Radio France

HK Gruber, direction

Les sept péchés capitaux (Weill)

Petite musique de Quat'sous (Weill)

Surabaya Johnny (Weill)

I am a stranger here myself (Weill)

Speak low (Weill)

The Saga of Jenny (Weill)

Très beau concert 100% Weill du Philharmonique de Radio France ! Je retiens surtout de ce concert l'irrésistible chant d'Anne-Sophie von Otter dans la partie la plus légère du programme. Alors que je m'étais replacé au tout premier rang après l'entr'acte, je ne m'attendais pas à ressentir un tel émerveillement quand la chanteuse est venue interpréter Surabaya Johnny et d'autres chansons. Son attitude scénique est en phase avec les personnages qu'elle joue, mais elle me convainc surtout par la beauté de son chant, magnifiquement ornementé.

Ailleurs : Bladsurb, Paris — Broadway, Palpatine.

Mairie du vingtième arrondissement — 2013-11-17

Camille, élève de Jyotika Rao, bharatanatyam

Prestar (hommage à la Déesse)

Kasturitillakam

Au cours du festival du livre de l'Inde, quelques animations étaient proposées. Cela m'a permis de découvrir le style de Sucheta Chapekar, la guru de ma prof de bharatanatyam. Une de ses élèves les plus avancées présentait une pièce dans son style propre, Prestar, un hommage à la Déesse (sous trois formes : Sarasvati, Lakshmi, Durga). D'un point de vue musical, la particularité de ce style est d'utiliser non pas la musique carnatique mais la musique hindustani. Le tala utilisé était assez original (9 temps). Je retiens surtout la beauté des mouvements dans les shlokas.

Mairie du vingtième arrondissement — 2013-11-17

Jérôme Cormier, chant dhrupad

Gérard Hababou, pakhawaj

Anne-Marie, Joël, Leïla, Michèle, chant dhrupad

Raga Bhupali

Un peu plus tard, j'ai participé avec d'autres élèves du cours de dhrupad de Jérôme Cormier à une présentation de ce style de chant, ou plutôt de la façon dont nous le pratiquons en cours. Nous avons chanté un Alap dans le Raga Bhupali, puis du Sargam ; nous essayions de reproduire les phrases qu'il chantait. Enfin, nous avons chanté une composition en Chautal (dont le premier des trois vers est Tane Talevare Tare), Jérôme Cormier improvisant seul pendant certains cycles rythmiques. (Sur la vidéo ci-dessous, on entend Ustad H. Sayeeduddin Dagar chanter le premier vers de cette composition.)

Chez Malavika — 2013-11-22

Bithika Mistry, odissi

Mangalacharan (en l'honneur de Ganesh)

Mangalacharan (en l'honneur de Sarasvati)

Pallavi (Shringararasa)

Abhinaya (Gita-Govinda)

Megh-Pallavi

Dashavatar

Salutation à Ganesh

Récital de danse odissi en petit comité. La musique enregistrée sur CD a posé problème. D'une part, j'en ai trouvé l'orchestration un peu surchargée. D'autre part, au début du récital, au lieu de la musique d'un Mangalacharan en l'honneur de Sarasvati, c'est un Mangalacharan en l'honneur de Ganesh qui a retenti. La configuration des lieux ne permettant pas vraiment à la danseuse de couper court à la confusion, elle n'a pas eu d'autre choix que d'interpréter une pièce qu'elle n'avait pas prévu de danser ! De même, la piste Moksham n'était pas disponible ; le récital ne s'est donc pas conclu comme l'usage le veut. Mon impression sur ce récital est globalement assez mitigée. Si la jeune danseuse a d'indéniables qualités, je n'ai pas été très ému par ce récital, qui n'a pas laissé beaucoup de place au travail sur l'expression du visage. J'ai néanmoins apprécié la pièce Dashavatar qui évoque les incarnations de Vishnu.

Salle Pleyel — 2013-11-24

Gidon Kremer, violon

Martha Argerich, piano

Sonate pour violon et piano nº5 (Mieczysław Weinberg)

Sonate pour violon et piano nº10 (Beethoven)

Sonate pour violon nº3 (Mieczysław Weinberg)

Sonate pour violon et piano nº8 (Beethoven)

J'ai beaucoup aimé le jeu de la pianiste Martha Argerich, que je voyais pour la première fois sur scène. J'ai un peu moins apprécié la prestation du violoniste Gidon Kremer dans la première partie du concert, mais la seconde a été magnifique. La sonate pour violon nº3 de Weinberg a été pour moi une très belle découverte.

Salle Gaveau — 2013-11-26

Orchestre Colonne

Krystof Maratka, direction

Drupopisy, atelier d'instruments de musique populaire des pays Tchèques, Krystof Maratka (création)

Laurent Petitgirard, direction

Daniel Vagner, alto

Concerto pour alto (Bartók)

Récitatif de la Fantaisie chromatique (Bach, arrangement de Kodály)

Symphonie nº4 (Beethoven)

La création de Drupopisy de Maratka a beaucoup plu. Cette œuvre évoquant les pays tchèques de façons aussi variées qu'amusantes grâce à des mélodies d'apparences paysannes et de combinaisons inattendues d'instruments et de techniques non standard. Les musiciens des sections de cordes ont presqu'autant tapé du pied et des mains qu'utilisé leur archet !

Le concert pour alto de Bartók a été merveilleusement bien interprété par l'alto solo de l'orchestre, Daniel Vagner. Le deuxième mouvement était particulièrement émouvant. Tous mes efforts pour sécher mes larmes ont été ruiné par son interprétation en bis d'un arrangement de Bach par Kodály.

Si le périlleux troisième mouvement ne m'a pas tout à fait convaincu, j'ai toutefois été enthousiasmé par l'interprétation de la Quatrième symphonie de Beethoven par l'orchestre après l'entr'acte.

Conservatoire de Paris, Salle d'art lyrique — 2013-11-27

Peter Lanckweerdt, Roméo

Jeanne Baudrier, Juliette

Pierre-Emmanuel Lauwers, Mercutio

François Aulibé, Tybalt

Fanny Alton, Audrey Boccara, Alice Cocagne, Hélène Davière, Marie Jolly, Dan Kim, Fatoumata Niang, Soa Ratsifandrihana, Julia Sanz, Nicole Stroh, Mathieu Durand, Sungyeop Kim, Gaëtan Lhirondelle, Damien Sengulen, danseurs comédiens

Naruko Tsuji, piano

Raphaël Pagnon, Julie Le Gac, altos

Junior Ballet

Musiciens du Conservatoire

Sergueï Prokofiev, musique

Vadim Borisovsky, arrangement pour piano et deux altos

Paul Chalmer, chorégraphie

Roméo et Juliette

J'ai été séduit par cette version de Roméo et Juliette réduite pour durer un peu plus d'une heure. Certains spectateurs semblaient déçus de n'avoir pas vu plus de danse. Il est vrai que la musique de Prokofiev (redoutablement réduite pour alto(s) et piano) a souvent servi d'interludes. Cela ne m'a pas gêné puisque j'étais venu en grande partie pour entendre cette musique. En dehors des solistes, les comédiens-danseurs du CNSMDP ne dansent pas (ou très très peu). Ils étaient néanmoins très convaincants dans leur expression et leur interprétation du texte. Si ce Roméo et Juliette est réduit en durée, l'histoire est présentée de façon cohérente. La danse est essentiellement réservée aux quatre solistes. J'ai particulièrement apprécié les interprètes des rôles de Juliette et de Mercutio. Les moments les plus remarquables à mon goûts sont intervenus lors des très beaux adages mettant en scène Roméo et Juliette.

Auditorium du Musée d'Orsay — 2013-11-28

Quatuor Pražák

Pavel Hůla, violon, direction

Vlastimil Holek, violon

Josef Klusoň, alto

Michal Kaňka, violoncelle

Sérénade pour trio à cordes en do majeur, op. 10 (Ernö Dohnányi)

Quatuor à cordes nº6, Sz. 114, Bartók

Quatuor à cordes nº3 en si bémol majeur, op. 67 (Brahms)

Valse en ré majeur, op. 54 (Dvořák)

Je crois me souvenir que j'ai beaucoup apprécié ce concert. Parmi les musiciensi du quatuor Pražák j'ai particulièrement aimé le jeu de l'altiste Josef Klusoň. L'engagement des musiciens, notamment dans le Sixième quatuor de Bartók m'a plu. Cependant, l'image que je retiens de ce concert est l'atmosphère joyeuse du bis qu'ils ont donné : la Valse en ré majeur op. 54 de Dvořák. À cause du thème très envahissant de cette valse, comment peut-on se souvenir de ce qui a précédé ?

Cité de la musique — 2013-11-30

Orchestre de chambre de Paris

Accentus

Toby Spence, ténor

Thomas Zehetmair, direction

Offertorium “Intende voci” (Schubert)

Julia Bauer, soprano

Alain Buet, basse

Le Christ au mont des Oliviers (Beethoven)

Si je suis content d'avoir découvert l'oratorio de Beethoven, je n'ai pas pris beaucoup de plaisir en assistant à ce concert. En particulier, je me suis longtemps demandé dans quelle langue chantait le ténor Toby Spence...

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