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2012-06-19 09:41+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Danses indiennes — Budapest
Liszt Ferenc Kamaterem Concert Hall, Budapest — 2012-06-16
Ilona Prunyi, piano
Ádám Banda, violon
Ditta Rohmann, violoncelle
Trio en si bémol majeur, op. 97 (Beethoven)
Samedi soir, je suis allé au Liszt Ferenc Kamaterem Concert Hall, à quelques pâtés de maison de l'appartement, lequel se trouve aussi tout près d'une rue dont les bâtiments sont criblés d'impacts de balles...
Je suis arrivé un tout petit peu en avance au concert qui avait lieu dans le cadre du festival Múzeumok Éjszakája. J'ai ainsi pu entendre depuis l'extérieur de la salle des frappes de mains sur les cuisses et des pieds sur le sol d'un groupe de 14 jeunes danseurs que j'ai vus ensuite quand j'ai pu me faufiler vers un siège à la faveur d'une brève ouverture de la porte entre deux numéros dansés. Les quelques minutes de danse que j'ai vues étaient particulièrement virtuoses, la jeunesse et la souplesse des danseurs d'une vingtaine d'années aidant.
C'était plus impressionnant que ce que Klari et moi avons pu voir sur la place devant la Maison Gerbeaud au cours de l'après-midi où différents ensembles de danses folkloriques se succédaient sur une scène aménagée pour l'occasion. De façon tout à fait inattendue, on a aussi pu voir quelques minutes de danse kathak !
Pour revenir au concert de musique de chambre, la salle de cent places est très belle. Les murs sont d'un blanc immaculé. Au fond de la scène, une peinture monochrome représente notamment Apollon et sa lyre. La pause entre les deux spectacles et le départ de certains spectateurs me permet de me replacer au premier rang, juste en face de la chaise du violoniste Ádám Banda. Cela me permettra aussi d'apprécier le jeu de la violoncelliste qui sera assise à droite. Le clavier du piano sera également en plein dans mon champ de vision. Pendant que l'accordeur de piano finit son œuvre, j'aperçois un petit groupe de jeunes à dreadlocks entrer pour écouter un trio de Beethoven !
Grâce aux indications de Klari, je savais que le violoniste Ádám Banda était assez jeune. La violoncelliste Ditta Rohmann appartient à la même génération (j'apprends en lisant sa biographie qu'elle a déjà joué dans le Chamber Orchestra of Europe et contrairement à ce que son nom peut faire penser, elle est née en Hongrie). Au piano, Ilona Prunyi doit avoir plus de deux fois l'âge des deux précédents. Un certain sentiment d'irréalité s'était emparé de moi quand elle était sortie de la coulisse dans sa très sobre robe bleue à pois blancs. Toutefois, la différence d'âge entre les musiciens ne semble absolument pas un obstacle à leur bonne entente. Les thèmes se passent de l'un à l'autre. Parfois, je suis incapable de dire si certains accords sont le fait de notes jouées en double corde par le violon ou s'ils combinent le son des instruments des deux jeunes musiciens. La façon dont le violoncelle reprend délicatement certaines notes des thèmes joués par le violon est un véritable ravissement pour moi. La violoncelliste a un jeu un peu plus rond que celui du violoniste dont les accents étaient plus marqués, tout comme ses adorables grimaces, que je n'ai vues que de profil.
Au delà des deux jeunes musiciens assis au premier plan, j'ai été frappé par la cohésion du trio tout entier. De ce point de vue-là, la fin du premier mouvement a été absolument merveilleuse. La pianiste dispose par ailleurs d'une sidérante technique pour jouer les crescendos !
S'il ne m'eût pas déplu que le concert durât plus longtemps, j'ai été content qu'aucun bis ne vienne effacer le souvenir de l'unique œuvre qui venait d'être jouée. J'ai été très heureux de pouvoir continuer grâce à ce concert inattendu ma découverte progressive de la musique de chambre de Beethoven.
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