« Aruna Sairam au Théâtre de la Ville | L'Histoire de Manon à Garnier »
2012-04-17 14:17+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2012-04-16
Peter Mattei, Don Giovanni
Paata Burchuladze, Il Commendatore
Patricia Petibon, Donna Anna
Saimir Pirgu, Don Ottavio
Véronique Gens, Donna Elvira
David Bizic, Leporello
Nahuel Di Pierro, Masetto
Gaëlle Arquez, Zerlina
Marius Stieghorst, direction musicale
Michael Haneke, mise en scène
Christoph Kanter, décors
Annette Beaufays, costumes
André Diot, lumières
Alessandro Di Stefano, chef de chœur
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Don Giovanni, Mozart.
Je n'ai pas pris un plaisir fou en allant voir Don Giovanni à Bastille. Même pour cet opéra, qui s'il n'est pas mon préféré m'avait cependant procuré beaucoup de plaisir au TCE il y a deux ans, l'Opéra Bastille s'avère incapable de m'émouvoir. Ce n'est pas de la faute de la mise en scène remarquable du cinéaste Michael Haneke mettant l'accent sur les cruels antagonismes entre classes sociales (cols blancs et cols bleus) dans un immeuble de bureaux. Ce qui m'a manqué ce soir, c'est le plaisir musical. Pour tout dire, l'Orchestre me procure davantage de plaisir quand il joue La Bayadère de Minkus ! À vrai dire, ce n'était pas exactement le même orchestre qui jouait puisqu'il y a en fait deux orchestres à l'Opéra (les bleus et les verts). Lors des représentations du ballet La Source où les deux formations alternaient, j'avais déjà eu l'occasion de constater qu'un des deux orchestres avait ma préférence... N'étant pas expert en mozartitude, je ne saurais dire exactement ce qui m'a déplu, mais les symptomes étaient présents dès l'ouverture. Parmi les explications possibles, l'effectif musical peut-être un peu trop bourrin pour ce répertoire : quatre contrebasses, cela ne favorise pas vraiment la légèreté. Du gros son, bref, pas vraiment une interprétation baroquisante... Les effets sont parfois brutaux, manquant de rondeur. Les cordes et les vents me donnent parfois l'impression d'être dans des mondes parallèles.
Quand les chanteurs commencent à utiliser leur voix, un soupçon s'installe en moi : sont-ils sonorisés ? Je présume que les mécanismes de financement occulte des précédentes campagnes présidentielles seront complètement mis au jour avant que l'on dispose d'une réponse définitive à cette question...
Dans les prestations vocales, je retiens d'abord celles de Saimir Pirgu (Don Ottavio) et Gaëlle Arquez (Zerlina), et pour mentionner aussi les premiers rôles, Véronique Gens (Donna Elvira), tout particulièrement dans son grand air du deuxième acte. La présence scénique de Peter Mattei (Don Giovanni) est tout à fait impressionnante...
Parmi les sources de déplaisir, il faut mentionner l'insupportable public de l'Opéra Bastille. L'intervention finale du Commandeur est intervenue à l'entour de 23h. J'avais du mal à croire le compte-rendu Laurent/Paris—Broadway à propos d'un concert londonien, mais je peux maintenant faire le même constat : on trouve encore de nos jours des gens qui ont une montre qui bippe toutes les heures et qui ne pensent pas à la laisser chez eux quand ils vont voir un spectacle (ce genre de montre, cela ne devrait être bon que lorsqu'on est au collège et que le bip est couvert par les sonneries périodiques annonçant la fin des cours, non ?). Bref, cela a bippé, bippé et encore bippé. Après l'entr'acte, mon nez s'est retrouvé agressé par une odeur de tabac venant de quelque voisin, lequel se passait souvent la main sur ses joues (ce qui à moins d'avoir un rasage impeccable ne saurait être silencieux...). Un peu plus loin, quelqu'un fouille occasionnellement dans un sac en plastique. Bien sûr, cela bavarde et tousse de partout. Des spectateurs sont manifestement entrés dans la salle avec leur coupe de champagne puisque quelques unes d'entre elles se sont dénoncées bruyamment. En 2012/2013, hors ballets, je n'ai prévu qu'une seule sortie à Bastille pour voir un opéra (La Khovantchina). Je vais essayer de m'y tenir... C'est un comble que la chose la plus plaisante que je puisse associer à cette soirée soit la pièce de 2€ de 2011 ci-contre célébrant les trente ans de la Fête de la musique qui s'est trouvée en ma possession après avoir pris un café.
J'avais déjà remarqué pareil dispositif quand j'étais allé voir La Dame de Pique en février. Ce soir également, un paravent permettait à quelques personnes situées dans une gallerie d'utiliser une lumière pour feuilleter la partition posée sur un pupitre sans gêner visuellement les autres spectateurs :
Est-ce un dispositif nécessaire au bon déroulement de la représentation (déclenchement des surtitres, tournage de boutons pour l'amplification des voix, etc.) ? S'agit-il d'étudiants en musique ? Je suis preneur de toute information ou hypothèse à ce sujet !
Ailleurs : Pink Lady.
Il s'agit d'un système d'audio-description pour déficients visuels.
Il est installé pour les représentations du 18 mars, 16 et 21 avril (voir site de l'ONP).
Merci pour l'info !
Eh bien moi cet opéra m'a plu, même si comme toi j'ai eu droit à ces montres qui bipent juste avant l'arrivée du Commandeur (mon voisin - un passionné d'opéra apparemment - était exaspéré...) J'ai beaucoup aimé la prestation de Véronique Gens, et il m'est arrivé de me poser la même question concernant la sonorisation (mais ce serait indiqué s'ils étaient sonorisés quand même, non ?)
La sonorisation occasionnelle de chanteurs d'opéra, c'est un peu secret défense...
Tout comme la sonorisation de quelques salles de concert où sont installés des dispositifs - non pas pour amplifier le son, mais plutôt pour corriger certains défauts acoustiques de la salle (réverbération insuffisante, et tout ce genre de choses). j'ai oui dire, sans trouver confiramtion, que c'était le cas à la Cité de la Musique. Sur ce sujet aussi, secret défense.
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