« Passions – Le sang du Christ à la Cité de la musique et à Pleyel | Myriam Ould-Braham dans La Bayadère »
2012-04-11 09:35+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Danse
Théâtre du Châtelet — 2012-04-10
Franco Pomponi, Richard Nixon
Alfred Kim, Mao Zedong
June Anderson, Pat Nicon
Sumi Jo, Jiang Qing (Madame Mao)
Kyung Chun Kim, Zhou Enlai
Peter Sidhom, Henry Kissinger
Sophie Leleu, Nancy Tang, première secrétaire de Mao
Alexandra Sherman, Deuxième secrétaire de Mao
Rebecca de Pont Davies, Troisième secrétaire de Mao
Hai Wen Hsu, Salem Sobihi, Danseurs solistes
Orchestre de chambre de Paris
Chœur du Châtelet
Alexander Briger, direction musicale
Chen Shi-Zheng, mise en scène et scénographie
Shilpa Gupta, décors
Petra Reinhardt, costumes
Alexander Koppelmann, lumières
Yin Mei, collaboratrice à la chorégraphie
Olivier Roset, vidéaste
Stephen Betteridge, chef de chœur et assistant du chef d'orchestre
Nathalie Steinberg, chef de chant
Sylvie Leroy, pianiste répétitrice
Elsa Lambert, pianiste chœur
Rob Kearley, Christophe Gayral, assistants à la mise en scène
Doriane Fréreau, assistant aux décors
Frédéric Llinares, assistant aux costumes
Nixon in China, opéra en trois actes de John Adams sur un livret d'Alice Goodman
J'aime bien John Adams. J'avais entendu pour la première fois sa musique dans le ballet Parzival de John Neumeier. J'avais alors beaucoup aimé Harmonielehre. Plus tard, au disque, j'ai adoré son concerto pour violon électrique The Dharma at Big Sur. J'ai un revanche presque détesté son opéra Doctor Atomic dont j'ai visionné le DVD et en particulier son interminable deuxième acte où il est question de la météo avant le premier essai nucléaire. En concert, je n'ai pas davantage aimé la Doctor Atomic Symphony qui en est tirée. C'était après l'annonce de la programmation 2011/2012 du Théâtre du Châtelet. Sans avoir donc de prévention particulière, j'avais donc réservé une place assez chère pour la première représentation de la nouvelle production de Nixon in China qui avait lieu ce mardi.
John Adams a une façon bien à lui d'associer vents et cordes. Cette
manière apparaît notamment dans les passages les plus
impressionnants
qui me procurent le plus grand plaisir. Cependant,
je suis presque choqué par l'aspect répétitif de cette œuvre. Elle me
semble découpée en tranches d'environ deux minutes. Quelques vents ou le
synthé répètent un motif très court, d'autres motifs durant une mesure sont
joués par d'autres instruments. Quelques phrases musicales plus longues
sont brodées par dessus. La musique ne fait pas non plus complètement du
sur place puisque les harmonies changent régulièrement, et ce de façon
abrupte. À ces répétitions s'ajoutent parfois des notes surgissant
d'une façon qui pourrait laisser à penser qu'elles reviendraient avec
régularité lors des mesures suivantes, mais le compositeur semble s'être
amusé à surprendre l'auditeur en mettant un peu d'aléatoire dans ces
surgissements. Quelques cassures et dégradés rythmiques sont également à
signaler.
Pendant le premier acte, j'ai ainsi eu l'impression d'entendre une première ambiance se développer pendant quelques minutes, puis très brutalement une deuxième est entrée en scène sans aucune transition. Ces changements de Raga peuvent très bien survenir au milieu de l'intervention d'un chanteur, ce qui est assez surprenant.
La façon dont la voix est traitée ne me plaît pas énormément. Cela me
déplaît toutefois moins que dans Doctor Atomic. Le texte d'Alice
Goodman est assez subtil, mais la mise en musique fait un peu brut de
décoffrage
. Comme dans Doctor Atomic, les rares exceptions au
récitatif sont le fait des personnages féminins interprétés par June
Anderson (Pat Nixon) et Sumi Jo (Madame Mao) à qui on a confié quelques
acrobaties vocales.
Pendant le prélude, des vidéos d'époque des États-Unis d'Amérique et de la Chine sont projetées. Quelle époque exaltante cela devait être !.. Le premier acte montre l'arrivée de Nixon en Chine. Il est accompagné par sa femme et Henry Kissinger. Ils sont accueillis par Zhou Enlai puis par Mao Zedong qui semble s'intéresser davantage à la philosophie qu'à la politique.
Comme on peut le constater presque tous les jours à notre époque où ce type de rencontres est très fréquent, l'opéra met très bien en évidence que la communication par images et le storytelling sont aussi mensongers qu'ils ne sont pas nouveaux...
Je me suis un peu plus laissé emporter par la musique du deuxième acte, en particulier pendant la grande scène au cours de laquelle Nixon assiste à une représentation du Détachement féminin rouge (représentation qui dégénère en Révolution culturelle, les héroïnes finissant par être forcée à s'humilier lors de séances d'autocritique). La chorégraphie et la danseuse soliste Hai Wen Hsu méritent que les balletomanes se déplacent !
En revanche, le troisième acte pendant lequel les personnages rêvassent à propos de leur jeunesse, je l'ai trouvé d'un ennui mortel.
J'ai passé une excellent soirée et j'ai bien apprécié les voix, l'orchestre et la mise en scène ! Sumi Jo en Mme Mao c'est à hurler de rire ! et June Anderson qui sort de son sac une canette de coca-cola pour revigorer une danseuse du ballet, la croyant vraiment blessée, c'est du grand délire !!!! il y avait une demi-heure de trop, qui ne m'a pas permis d'apprécier la fin nostalgique à sa juste valeur !
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