« Mallika Thalak au Centre Mandapa | Laxmi Myriam Quinio au Centre Mandapa »
2011-11-17 02:33+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Théâtre des Champs-Élysées — 2011-11-16
Ensemble Orchestral de Paris
Douglas Boyd, direction
Lisa Larsson, soprano
A Mind of Winter pour soprano et orchestre, George Benjamin
Stephen Kovacevich, piano
Concerto pour piano nº18 Paradis, KV 456 (Mozart)
Ariane Jacob, piano
Air de concert Ch'io mi scordi di te ?, KV 505 (Mozart)
Symphonie nº31 Paris, KV 297 (Mozart)
Il y a six mois environ, j'étais allé écouter l'Ensemble orchestral de Paris pour Le songe d'une nuit d'été. J'avais assez moyennement aimé, entre autres parce que le chef m'énervait. Suite à des échanges de mails avec la com' de l'orchestre, on m'avait proposé des invitations.
Assister au concert de ce soir me permettait d'entendre à nouveau la soprano Lisa Larsson que j'avais entendue il y a quelques années dans la Messe en si mineur (deux fois) et L'Oratorio de Noël de Bach. Elle a chanté A Mind of Winter, une œuvre d'il y a trente ans de George Benjamin. Le texte parle d'un bonhomme de neige. Comme Deborah Nemtanu, premier violon, l'a expliqué dans L'entrée en musique une heure avant le début du concert, quand elle a ouvert la partition pour décider des coups d'archets (en commençant par la fin des phrases musicales, expliquait-elle), elle a remarqué que le compositeur avait détaillé ses instructions aux interprètes. Celles-ci visent à produire des effets faisant penser au froid qu'évoque le texte.
Alors que la chanteuse est prête et que le chef va commencer à diriger, il doit renoncer à cause d'une arrivée groupée de spectateurs retardataires. N'ayant pas d'yeux dans le dos, il demande aux musiciens de lui faire signe quand il pourra commencer. On nous avait annoncé un début avec des accords parfaits. Oui, mais en poussant l'archet sur toute sa longueur. Impossible donc de confondre avec de la musique ancienne, c'est bien du XXe siècle. L'œuvre n'est pas désagréable du tout à écouter si l'on excepte les conséquences sur les bronches de certains spectateurs du froid de l'atmosphère musicale et de l'atmosphère tout court. C'est sympathique pour un début de concert, mais pas inoubliable non plus.
Entre ensuite le pianiste Stephen Kovacevich pour le concerto pour piano nº18 de Mozart. Je ne suis pas fan de cette interprétation assez austère. Je me sens également frustré parce que pour une fois que j'entends un piano dont le couvercle oriente le son dans ma direction plutôt qu'à l'opposé (cf. arrière-scène de Pleyel...), j'ai l'impression que dès que l'orchestre intervient, il couvre le pianiste. Je me suis un peu réconcilié avec cette musique dans le troisième mouvement.
Le contraste a été saisissant entre la première et la deuxième partie du concert. La soprano Lisa Larsson est revenue vêtue d'une autre robe qu'en première partie pour interpréter un air de concert du même Mozart. Elle a manqué chuter de l'estrade en prenant place. L'air Ch'io mi scordi di te ? comporte une importante partie de piano. Elle est interprétée par Ariane Jacob. C'est le même piano que dans la première partie, mais il ne sonne pas de la même façon ! Même si le couvercle est presque complètement rabattu, le son paraît moins étouffé. La chanteuse, la pianiste, l'orchestre, tous semblent revivifiés après la froideur de la première partie.
Tout le monde est donc bien échauffé pour la symphonie nº31 de Mozart.
L'œuvre m'a beaucoup plu. Certaines nuances et équilibres trouvés par le
chef Douglas Boyd m'ont enthousiasmé. Une chose m'a étonné en revanche : on
ne m'avait pas dit que cette œuvre était un concerto pour violon. Je
pensais déjà beaucoup de bien de Deborah Nemtanu, violon solo
supersoliste
. Elle irradie tout le monde par sa présence, son attention
aux autres et l'attention que les autres lui portent (certains musiciens
des autres pupitres se calent en la prenant comme repère visuel). Rien dans
la partition ne semble distinguer une partie séparée pour le premier
violon. Pourtant, visuellement, c'était comme si elle jouait un concerto et
que les autres violons I se contentaient de faire des Ploum-ploum
. À
y regarder de plus près, quand ils n'avaient pas de parties séparées, tous
avaient cependant l'air de jouer les mêmes notes, mais il y avait comme une
dissonance visuelle, tant les mouvements de Deborah Nemtanu étaient plus
amples que ceux de ses collègues. Bref, avec ce phénomène dans mon champ de
vision, je n'ai pas vu grand'chose de ce qui se passait dans l'orchestre,
si ce n'est qu'un des violoncellistes a dû arracher un certain nombre de
crins à son archet à la fin du premier mouvement.
Bonjour, cette dissonance visuelle dont vous parlez est déplorable, ce n'est pas le rôle du violon solo. De plus, nos oreilles peuvent déplorer également dissonance sonore dans le pupitre des violons depuis que cette dame s'agite au premier pupitre de l'EOP.
A priori, je préférerais que ce manque d'homogénéité soit corrigé par un enthousiasme partagé par tous les violons I.
Je suis d'accord avec vous pour les violons (mais pas forcément pour le reste de l'orchestre). Cependant, un manque d'homogénéité dans les violons est de la responsabilité du "super soliste" . Son rôle n'est pas d'être concertiste mais primus inter parem.
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