« Don Quichotte par le Bolchoï | Dernière du Bolchoï à Garnier »
2011-05-14 16:31+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Opéra Bastille — 2011-05-13
Christopher Maltman, Il Conte d'Almaviva
Dorothea Röschmann, La Contesse d'Almaviva
Julia Kleiter, Susanna
Erwin Schrott, Figaro
Isabel Leonard, Cherubino
Ann Murray, Marcellina
Maurizio Muraro, Bartolo
Robin Leggate, Don Basilio
Antoine Normand, Don Curzio
Christian Tréguier, Antonio
Zoe Nicolaidou, Barbarina
Olivia Doray, Carol García, Due Donne
Dan Ettinger, direction musicale
Giorgio Strehler, mise en scène et lumières
Humbert Camerlo, réalisation de la mise en scène et des lumières
Marise Flach, collaboration aux mouvements
Ezio Frigerio, décors
Ezio Frigerio, Franca Squarciapino, costumes
Vinicio Cheli, lumières
Jean Guizerix, chorégraphie
Alessandro Di Stefano, chef du chœur
Denis Dubois, clavecin
Orchestre et Chœur de l'Opéra national de Paris
Les Noces de Figaro, Mozart
Les jours de grève des transports semblent coïncider avec mes tentatives pour aller voir Les Noces de Figaro à Bastille. En septembre/octobre, j'avais renoncé à aller une représentation sans les décors, faute de savoir si je pourrais rentrer chez moi après le spectacle. Hier, j'y suis allé malgré ce risque, et effectivement je ne suis arrivé à rentrer chez moi qu'à 5h15 (après deux heures d'attentes infructueuses à Denfert où j'ai vu passer trois noctiliens complets ; j'ai pris un noctilien d'une autre ligne qui me déposait à une dizaine de kilomètres de chez moi et il a bien fallu finir le trajet à pieds).
La mise en scène de Giorgio Strehler a été créée en 1973. La deuxième série de représentations commencée hier en constitue la vingtième reprise. C'est la première fois que je la vois. Il est évident qu'elle fonctionne bien. Les costumes sont traditionnels. Les décors d'Ezio Frigerio aussi. Les changements de décors après le premier et le troisième acte ont été interminables (on comprend que ce n'est pas simple à faire, mais à Bastille, on est tellement habitué à voir la scène se transformer complètement en quelques dizaines de secondes...). Une partie non négligeable du public a alors cru pouvoir sortir de la salle et revenir. Les premiers airs ont été systématiquement applaudis, ce qui a un peu cassé le rythme de la représentation, mais on est heureusement devenu un peu plus raisonnable. On a également entendu un spectateur pourrir complètement un des airs de Susanna en émettant des bruits de toux invraisemblablement forts.
Je ne suis pas des plus ardents admirateurs de Mozart. La musique de la première partie, et tout particulièrement le premier acte, m'a montré ceux des effets stylistiques du compositeur que je n'apprécie pas. Je n'ai pas été très enthousiasmé par cette musique, dirigée par Dan Ettinger, d'autant plus que dans les moments où la musique ne s'efface pas devant le chant ou y répond, l'orchestre, sans couvrir complètement les voix, ne laisse plus entendre grand'chose de distinct de celles-ci. Ce n'est à mon avis pas un problème des chanteurs, mais bien de la direction puisque dans les récitatifs, les chanteurs se font très bien entendre, et comme il m'est déjà arrivé, mais assez rarement, j'aurais parfois presqu'eu envie d'applaudir à la fin d'un récitatif... Après l'entr'acte, il m'a semblé que l'orchestre a joué nettement moins fort que lors de la première partie, ce qui a permis de mieux mettre en valeur les chanteurs, et pas seulement dans les récitatifs.
Même si je n'ai pas entendu la distribution A (octobre/novembre), il est
évident que cette distribution B
est tout sauf une distribution au
rabais. On y trouve ainsi notamment Erwin Schrott (Figaro), Julia Kleiter
(Susanna), Christopher Maltman (Almaviva), Dorothea Röschmann (La Contesse
d'Almaviva), Isabel Leonard (Cherubino). Dans les petits rôles, on trouve
quelques jeunes chanteuses de l'Atelier lyrique : Olivia Doray et Carol
García dans un duo, et surtout Zoe Nicolaidou (qui m'avait impressionné
dans le concert donné samedi
dernier au Studio Bastille pour l'opération Tous à l'opéra)
dans le rôle de Barbarina (qui a plusieurs récitatifs et un air en
ouverture du quatrième acte).
Pour le reste, à propos de la production, on a manifestement voulu accentuer dans l'éclairage le déroulement de cette folle journée. Ainsi, au premier acte, la pièce où évoluent les personnages est dans la pénombre. Dans le deuxième, la chambre de la contesse est éclairée par la gauche, tout comme le décor tout en profondeur du troisième acte. On retrouve la pénombre dans le quatrième acte. Cela fait quand même deux actes où on distingue à peine les chanteurs... On dira que je ne suis jamais content parce que j'ai trouvé très bizarre que l'on ait éclairé brutalement l'avant de la scène le temps où Figaro s'y est posté pour son air. (Parmi les effets lumineux involontairement étranges, on peut noter que les musiciens de l'orchestre et le chef ont éteint les lumières de leur pupitre au début au quatrième acte, ce afin que l'on comprenne bien qu'il faisait nuit. Mais quand le pupitre du chef d'orchestre est rallumé, l'œil du spectateur est comme agressé par le changement soudain d'intensité lumineuse...)
Mis à part ces bizarreries de lumières, j'ai vraiment adoré ce quatrième acte, où les personnages se jouent des tours les uns aux autres grâce au travestissement.
ah oui, c'est lumineux comme un ipad géant, les pupitres de chef d'orchestre. Me suis toujours demandé si les chefs d'opéra et de ballet ne se bousillaient pas les yeux vitesse grand V à cause de ça...
(sérieusement, la prochaine fois que tu vas voir un opéra eun jour de grève, passe donc un coup de fil avant. On te mettra sur le canapé avec un oreiller et une couette - et un chat)
Quel courage Joël ! tu mériterais un abonnement gratuit ! Plus sérieusement, à la prochaine file d'attente, tu demandes 2 ou 3 adresses de copains proches de Bastille et tu dors à Paris.
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