« Parsifal au TCE | Georges Prêtre à Pleyel »
2011-04-16 02:11+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra
Théâtre des Champs-Élysées — 2011-04-15
Natalie Dessay, Mélisande
Simon Keenlyside, Pelléas
Marie-Nicole Lemieux, Geneviève
Laurent Naouri, Golaud
Alain Vernhes, Arkel
Khatouna Gadelia, Yniold
Nahuel di Pierro, Un médecin
Chœur de l'Orchestre de Paris
Orchestre de Paris
Louis Langrée, direction
Pelléas et Mélisande, Claude Debussy
Après la belle production présentée à l'Opéra Comique l'année dernière, c'était ce soir mon deuxième Pelléas et Mélisande, cette fois-ci en version de concert. J'étais dans des conditions de confort à peu près semblables à celles d'hier pour Parsifal, mais j'ai payé bien plus cher cette place d'abonnement...
La salle du TCE est pleine comme elle l'est rarement. Le deuxième balcon de côté est très bien rempli et il semble que quelques personnes se cachent derrière les meurtrières situées dans les hauteurs du théâtre.
Par rapport au Parsifal d'hier, les entrées et sorties sont un peu mieux gérées et les expressions faciales et les attitudes expriment davantage le sentiment particulier de chaque situation. Conformément à la tradition du TCE, pas de surtitres pour les opéras en français, mais le texte est presque tout le temps parfaitement intelligible. Il y a cependant des moments où le volume de l'orchestre fait que l'on entend encore le son des voix mais plus le sens des paroles.
Sur le papier, on a une distribution de rêve : Natalie Dessay (Mélisande), Simon Keenlyside (Pelléas), Laurent Naouri (Golaud), Marie-Nicole Lemieux (Geneviève), Alain Vernhes (Arkel). Les promesses sont bien tenues. J'ai été particulièrement content d'entendre pour la première fois Simon Keenlyside, qui avait une attelle au coude gauche. Le chanteur qui m'a fait la meilleure impression a été Laurent Naouri, phénoménal Golaud (voix puissante, belles dynamiques, texte parfaitement compréhensible, un jeu idéal compte tenu des limites de la version d'un concert). Dans le rôle de Mélisande, Natalie Dessay a fait une bonne prestation, notamment dans la première scène du troisième acte avec Simon Keenlyside. Il y a cependant des moments, en particulier au début de certaines phrases, où le timbre de sa voix est comme altéré, mais je suis néanmoins content de n'avoir à aucun moment éprouvé la désagréable tension ressentie lors de précédents concerts de cette chanteuse (Giulio Cesare, La Sonnambula) : la crainte que la voix exploserait en plein vol. Espérons que cela continue ! Alain Vernhes et Marie-Nicole Lemieux ont également été très bons, tout comme Nahuel di Pierro dans le rôle du médecin (et du berger) et Khatouna Gadelia dans celui d'Yniold.
À force de voir l'Orchestre de Paris, il y a des visages qui tendent à devenir comme familiers. J'ai été très impressionné par les cordes, dont j'ai apprécié la variété des ambiances sonores produites. Je n'ai pas été immédiatement emballé par les instruments à vents lors de la première apparition d'un motif caractéristique (dans les toutes premières mesures), je ne saurais pas exactement dire pourquoi, mais par la suite, je les ai appréciés aussi, et mon impression sur l'orchestre en général s'est encore fortifiée à mesure que les actes se succédaient. Le chef Louis Langrée avait l'air assez attentif aux chanteurs, se tournant parfois vers eux en faisant du lip sync. Les quelques moments forts vocaux sont bien mis en valeur, mais il est quelque peu dommage que l'enthousiasme communiqué à l'orchestre ait parfois nui à l'intelligibilité du texte. Mais dans l'ensemble, j'ai passé un très bon concert !
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