« Isabelle Druet aux Trois Baudets | Le Lac des cygnes à Bastille »
2010-11-30 23:59+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2010-11-30
The English Concert
Anna Caterina Antonacci, soprano
Sara Mingardo, contralto
Harry Bicket, orgue et direction
Salve Regina, Nicola Porpora
Nisi Dominus, Antonio Vivaldi
Stabat mater, Giovanni Battista Pergolese
Je pense que le concert de ce soir à Pleyel est de ceux à oublier rapidement. Je l'avais sélectionné pour le Stabat Mater de Pergolèse et la présence d'Anna Caterina Antonacci, que j'entendais ce soir pour la dixième fois en concert.
La première œuvre au programme est un Salve Regina de Nicola Porpora. Indépendamment de l'interprétation, cette œuvre ne me plaît guère. C'est un peu händelien parfois. Vocalement, il s'agit essentiellement de vocalises. La voix d'Anna Caterina Antonacci est très opératique, ce qui a de quoi étonner dans ce répertoire religieux. Lors du dernier numéro musical, il faut bien admettre que cette chanteuse que j'admire beaucoup a sombré. Je ne sais pas ce qui s'est passé, mais au moment de tourner une page de sa partition, elle a apparemment perdu le fil et il lui a fallu deux ou trois mesures pour reprendre ses esprits.
La pièce suivante est de Vivaldi, dont je méconnais complètement l'œuvre vocale. Il s'agissait du Nisi Dominus, chanté par la contr'alto Sara Mingardo que j'avais déjà entendue dans un Messie. J'avais alors été déçu par le manque d'éclat de sa voix. Elle chante en effet tout en retenue. Ce qu'on entend du faible son de sa voix est très beau, mais ce n'est vraiment pas très fort. On la distingue parfois assez mal sous le volume de l'orchestre baroque en petite formation (une quinzaine d'instrumentistes). Pour les besoins d'un solo, le premier violon (qui au passage utilisait un archet über-baroque) a un moment donné changé d'instrument pour ce qui est peut-être une viole (ici, une sorte de violon très allongé). Le son de cet instrument était absolument affreux. Le retour au violon normal lors du numéro musical suivant fut d'un grand soulagement. Cette œuvre m'a quand même davantage plu que la première.
À la fin de l'entr'acte, ma voisine entreprend de me demander ce que j'ai pensé de la première partie. Embarras de ma part à propos d'Anna Caterina Antonacci... Nous discutons des qualités des voix d'altos. Je préfère celles de femmes, celles des hommes (Jarrousky, etc.) ne lui déplaisent pas. Je manifeste quelques doutes quand elle me dit qu'originellement, les parties de sopranos et altos des cantates de Bach étaient chantées par des castrats et des garçons... Discussion néanmoins plutôt intéressante globalement.
L'orchestre a fini de se réaccorder. Les chanteuses sont arrivées et le chef et organiste Harry Bicket aussi. Commence le Stabat Mater. Cette version n'est pas non plus inoubliable. Le contraste entre les voix d'Anna Caterina Antonacci et de Sara Mingardo est trop marqué. Lyrisme de l'une, retenue de l'autre. Mauvais casting. Je ne dis pas qu'elles ne sont pas faites pour chanter cette œuvre, mais toutes les deux ensemble, cela ne colle pas du tout. Si Anna Caterina Antonacci était un peu plus convaincante que dans la première partie, je suis quand même assez déçu. Du côté de la direction, j'ai été très surpris par les choix de tempi du chef. Autant le Cujus animan gementem me semblait joué trop lentement, autant les moments forts que sont pour moi le Quæ mœrebat et dolebat et le Inflammatus et Accensus ont été joués à une vitesse folle.
J'espère que ça ira mieux la prochaine fois.
Concert bien pâle en comparaison de celui du TCE Alcina la veille avec Harteros !!!!!!!!!!!! sublime !
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