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2010-05-14 19:25+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra — Théâtre
Opéra Garnier — 2010-05-13
Martin Haselböck, direction musicale
John Malkovich/Michael Sturminger, mise en scène
Birgit Hutter, costumes
Christoph Willibald Gluck, Luigi Boccherini, Wolfgang Amadeus Mozart, Joseph Haydn, Ludwig van Beethoven, Carl Maria von Weber, musique
John Malkovich, comédien
Bernarda Bobro, soprano
Aleksandra Zamojska, soprano
Orchester Wiener Akademie
La comédie infernale, confessions d'un seriel killer, théâtre musical de Michael Sturminger et Martin Haselböck
Il est des spectacles de l'Opéra qui sont bien cachés dans le programme.
Les aurait-on repérés dans la brochure que, la campagne d'abonnements
passée, il faudrait encore s'en souvenir le moment venu pour faire une
réservation. Ce n'était pas mon cas en ce qui concerne le spectacle La
comédie infernale, confessions d'un serial killer. Lors d'une visite
récente sur le site de l'Opéra, le titre aura sans doute paru dans la liste
des spectacles pour lesquels des billets étaient mis en vente et par
curiosité, j'aurai cliqué et saisi ainsi l'occasion de voir depuis les
premières loges
John Malkovich sur la scène du Palais Garnier.
Il s'agit d'un spectacle de théâtre musical inspiré par la vie et la mort de Jack Unterweger, un serial-killer autrichien ayant été condamné vers 1974, qui fut gracié et relâché en 1990 à la suite de pétitions en faveur d'un homme qui était devenu écrivain en prison. Quand des meurtres semblables aux précédents — prostituées étranglées dans leurs soutiens-gorge — surviendront, il sera à nouveau condamné en 1994. S'étant suicidé avant d'avoir pu faire un éventuel appel de cette condamnation, il jouit de la présomption d'innocence...
Alors qu'il a menti toute sa vie et qu'il est aux Enfers depuis une
quinzaine d'année, Jack Unterweger décide d'écrire la vérité dans un livre
Confessions d'un serial-killer
et, suivant la recommandation de ses
éditeurs, il se donne en spectacle pour vanter les mérites de son livre.
Différentes femmes ayant gravité autour de lui s'incarnent sur scène à ses
côtés en interprétant des airs d'opéra de Gluck, Boccherini, Vivalvi,
Mozart, Beethoven, Haydn et Weber correspondant à la situation dramatique.
La partie musicale est assurée par l'Orchester Wiener Akademie dirigé par
Martin Haselböck (qui a une drôle de manière de diriger ses cuivres : il
lance très-ostensiblement sa main dans la direction de celui qui doit
jouer) et les deux sopranos Bernarda Bobro et Aleksandra Zamojska. Si la
voix de la deuxième m'a paru manquer un peu de puissance dans son premier
air, l'autre m'a bien plu, notamment dans la scène de Bérénice
Berenice, che fai de Haydn.
Le personnage qu'interprète John Malkovich est drôle, dans un genre très
cynique. Les rires sont parfois un peu à contretemps, vu que le texte parlé
de Michael Sturminger est en anglais the international language of
love
, surtitré en français. À un moment donné, il s'énerve contre son
ordinateur (un Mac donné par son éditeur ; il préférerait un PC) alors
qu'il va lire des extraits de la page Wikipédia le
concernant et ironiser à propos des erreurs qu'elle contiendrait. Je ne
suis pas mécontent d'avoir assisté à ce spectacle de théâtre lyrique d'un
peu moins de deux heures.
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