« Incroyable Tirumala | Encore un peu de bharatanatyam »
2009-02-11 16:22+0530 (சென்னை) — Culture — Danse — Danses indiennes — Culture indienne — Voyage en Inde VI
Narada Gana Sabha, Chennai — 2009-02-09
Disciples de Guru Smt. Vijaya-Lakshmi Chandrasekaran, bharatanatyam
Avant-hier soir, je suis allé dans une autre salle de spectacle de
Chennai, la Narada Gana Sabha (plus précisément, son mini-hall),
pour assister à un nouveau spectacle de bharatanatyam. Dans le journal
The Hindu, les annonces de spectacles en page quatre comportent
souvent l'indication All are welcome
et parfois la plus énigmatique
Rasikas welcome
. M'étant renseigné sur le sens de ce mot, j'ai
compris que cela pouvait se traduire par mélomane
et désigne plus
particulièrement qui apprécie la musique carnatique. Bref, je pouvais
sans problème aller voir ce spectacle. Comme mes expériences en matière de
spectacles gratuits à Chennai le montrent, il n'est pas tout à fait évident
de savoir a priori à quoi va ressembler le spectacle. Je suis
arrivé un peu avant la fin du spectacle précédent où sept étudiants (dont
un très jeune garçon) d'une même gourou dansaient. Les deux danseuses
les moins jeunes qui intervenaient dans le final (avant les salutations
d'usage) semblaient d'un très bon niveau. Pendant que je me replaçais,
l'organisateur félicitait les artistes et des récompenses étaient
distribuées.
Dans le spectacle que je venais voir intervenaient les douze disciples
de gourou Srimati Vijaya-Lakshmi Chandrasekaran ainsi que quelques
musiciens (mridangam, cymbales, chant, flûte). Onze filles ayant environ
entre sept et quatorze ans et un garçon. Le niveau était assez disparate.
Il y a eu un mouvement amusant où une toute petite fille dansait au milieu
de quatre autres plus âgées. Pendant les mouvements les plus complexes
réalisés par les autres, elle prenait la position Nataraja, en alternant le
pied qui vient se porter à la hauteur de la hanche opposée. Vers la fin,
les quatre se prosternent devant la divinité, seigneur de la danse. Une
seule danseuse était d'un niveau très inférieur aux autres ; elle manquait
complètement d'équilibre quand elle se tenait sur un seul pied et elle
n'était vraiment pas loin de s'écrouler. Malgré ces défauts ostensibles, le
spectacle était assez intéressant et varié. Quelques mouvements rythmiques,
quelques pièces qui profitaient de la multitude des danseurs pour réaliser
des sortes de tableaux vivants typiques de l'iconographie hindoue. D'autres
pièces racontaient une histoire, comme des légendes liées à Krishna.
Certaines jeunes danseuses semblaient assez intimidées, d'autres au
contraire avaient des visages faits de détachement et de sérénité dignes de
déesses et dansaient remarquablement bien. Parmi les pièces très
intéressantes, une était dédiée à Shiva et se déroulait sur une musique qui
doit être très connue puisque depuis le début de mon séjour, je l'aurai
entendue trois fois : Shiva Shambhu Svayambhu (Svayambhu
signifie Qui est né de lui-même
; ce nom est notamment appliqué à
Brahma, mais dans la tradition shivaïte, Shiva réalise cinq fonctions dont
les trois premières sont celles souvent attribuées ailleurs à d'autonomes
Brahma, Vishnu et Shiva alors que dans cette tradition, la fonction
destructrice n'est qu'une des formes de Shiva, appelée Rudra-Shiva ; bref,
il n'est pas inconsistant de dire que Shiva est aussi un créateur, s'étant
engendré lui-même).
R. K. Swamy Auditorium, Mylapore, Chennai — 2009-02-10
Radhica Giri (disciple de Guru A. Lakshman), bharatanatyam
Hier, je suis retourné au R. K. Swamy Auditorium où un festival de danse se poursuit. J'ai choisi un jour où un récital d'une unique danseuse était au programme ; j'espérais ainsi voir un spectacle d'un niveau un peu supérieur à la moyenne. Je n'ai pas été déçu. La danseuse, Radhica Giri, est américaine, mais manifestement d'origine indienne. Vu qu'il y avait de la place, je me suis installé au premier rang. Au cours du premier mouvement, Pushpanjali, dédié à Ganesh, elle a intégré une séquence où seule la moitié supérieure de son corps bougeait. Il était saisissant de la voir recueillir l'attention du public par des mouvements aussi simples en apparence et réalisés avec une exquise lenteur. À d'autres moments du spectacle, elle n'utilisait au contraire que ses pieds. La partie principale du spectacle était assez exigeante. Elle racontait une histoire d'amour-dévotion de Venkateshwar et était plus abstraite que bien d'autres pièces sur des sujets similaires que j'aie vues. Le novice que je suis n'y a pas compris grand'chose. Ensuite, une pièce dédiée à Radha et Krishna, un long tillana dédié à Devi et enfin une pièce appelant à la paix universelle.
⁂
La salle de spectacle est située à Mylapore, non loin du temple Kapaleeshwar. Étant arrivé un bon quart d'heure d'avance avant le début du spectacle, je suis passé autour du temple qui est exceptionnellement illuminé de toutes sortes de lumières, de même que l'immense bassin qui le jouxte. Vers le centre du bassin, une sorte de mandapam de lumières est dressé. Sur un des côtés, un paon ; sur un autre, un lingam.
En rentrant du spectacle, j'ai été bien inspiré de repasser près de ce bassin. Une curieuse cérémonie s'y déroulait. Le public affluait sur les marches des ghats autour du bassin et de l'autre côté des grillages. Un gigantesque radeau bariolé, guidé par des cordes tirées par des hommes depuis le bord de l'eau flottait au son de Shiva Shambhu Svayambhu. Au centre du radeau, trois minuscules idoles de divinités non identifiées (Shiva, Parvati, Muruga ?). Je l'ai regardé faire deux ou trois tours du bassin et suis rentré par le dernier train.
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