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2008-02-02 16:47+0100 (Orsay)
J'avais parlé il y a un certain temps de l'agonie de l'ordinateur que j'utilisais (un mini-PC Shuttle). Il souffrait de problèmes chroniques de ventilation (aucun des connecteurs ne fournissaient plus de courant). La plupart du temps, le processeur était faiblement utilisé, et par conséquent les tubes de refroidissement passifs du processeur suffisaient. Pour certains besoins coûteux en énergie (compilation, visionnage d'un DVD), la température du processeur grimpait dangereusement, et il me fallait contrôler cette température pour éviter que l'ordinateur plante. Cet ordinateur a rendu l'âme fin juillet dernier.
Depuis, l'intérim a été assuré par le premier ordinateur
(greement
) que j'avais acheté en septembre 2002. Il m'aurait
probablement rendu de nombreux services pendant encore quelques années,
n'eût-il pas souffert d'une tendance à faire un boucan d'enfer. À Grigny,
ce n'était pas gênant : situé dans une autre pièce, il permettait au défunt
Shuttle de n'avoir nul besoin de disque dur, lui offrant le privilège d'être
silencieux.
Le bruit de l'ordinateur étant incompatible avec la volonté de disposer de bonnes conditions d'écoute de la musique, je me suis récemment décidé à acheter un nouvel ordinateur. N'ayant pas besoin de moult périphériques de stockage (le temps qu'un nouveau disque dur se fasse désirer, les capacités de stockage des disques durs ont eu le temps de doubler), je me suis tourné vers les mini-PC : pourvu qu'il soit possible de brancher un disque dur et un lecteur de DVD, je suis content. N'ayant plus l'audace de retenter l'expérience Shuttle du fait des déboires matériels évoqués ci-dessus, et en dépit de leur lentissime site Internet, j'ai choisi la concurrence : Asus. Voulant par ailleurs tenter l'expérience des processeurs 64 bits et préférant avoir une carte video AMD/ATI plutôt que GeForce en raison des espoirs d'obtenir un jour un très bon support par des drivers libres, j'ai choisi le modèle Asus P2-M2A690G, avec un processeur AMD Athlon 64 X2 et 2G de mémoire Kingston (au prix des barrettes de mémoire de nos jours...).
Sans être silencieux, cet ordinateur se montre relativement discret (dans mon studio, il y a de toute façon un réfrigérateur qui fait un peu de bruit). Je suis donc content de retrouver des conditions d'écoute satisfaisantes pour mes CD.
Une fois les composants livrés, j'ai procédé au déballage et au montage. Au sujet de la taille du mini-PC, le fait que ce modèle soit rangé par Asus dans sa catégorie Booksize est légèrement trompeuse : aucun livre de ma bibliothèque personnelle n'a le même gabarit, même le Standard Unicode 4.0 est assez nettement plus petit... Ayant choisi le petit nom de cet ordinateur avant de le recevoir, il s'appelera quand même Vāmana (Le Nain, célèbre dans les Trois Mondes pour ses trois pas). Pour procéder aux branchements sur la carte mère, il faut des doigts de fée, que ce soit pour brancher le ventilateur du processeur, les barrettes de mémoire ou les nappes IDE (celle fournie m'a d'ailleurs semblé trop courte).
À partir d'ici, cela devient plus technique : pas la peine d'aller plus loin si vous n'êtes pas habitué aux rouages de Linux.
Vient ensuite l'installation d'un système GNU/Linux x86_64
.
N'étant plus certain d'être en possession d'un graveur de CD en état de
marche, j'ai d'abord essayé de booter sur un noyau 64 bits, ce qui s'est
fait sans difficulté et, à ma grande stupéfaction, n'a pas provoqué le
moindre souci avec le système d'exploitation 32 bits déjà présents sur le
disque dur. J'ai essayé d'exploiter l'image ISO du premier CD
d'installation de Debian 4.0 : j'ai booté sur l'initrd du CD, lancé un
shell, monté dans /cdrom
l'image ISO et tenté de poursuivre
l'installation normalement. Toute la configuration s'est bien passé jusqu'à
l'étape cruciale de l'installation du système de base sur le disque dur (le
lancement de debootstrap
) ; le processus s'est arrêté pour une
raison très futile : le programme d'installation n'était pas en mesure de
déterminer le nom de code de la version de Debian à installer
(etch
). Les logs d'installation n'étant pas très parlant et ne
trouvant pas le script à patcher ou le procédé à utiliser pour remédier au
problème, après avoir perdu un peu de temps, je suis retourné sur l'ancien
système 32 bits et y ai lancé manuellement debootstrap
.
N'ayant pas d'autre debootstrap
sous la main que la version 64
bits du CD d'installation, après quelques manipulations pour que le binaire
présent dans ce package veuille bien fonctionner (qu'il trouve le linker
dynamique et sa libc 64 bits), j'avais un système 64 bits sur une de mes
partitions.
Les noyaux Linux fournis par Debian étant très modulaires, il est
nécessaire d'avoir une initrd pour charger les modules nécessaires au
montage de la partition racine avant que le processus de boot usuel soit
lancé, et n'ayant pas pu utiliser la procédure normale d'installation, j'ai
dû me faire une initrd à la main pour charger les modules reconnaissant les
périphériques IDE et le filesystem ext3. J'ai commis une erreur (dont je
découvrirai plus tard qu'elle est classique) de charger un module
générique
plutôt qu'un module spécialisé pour gérer la famille de
contrôleurs IDE à laquelle celui de mon ordinateur appartient. Le débit en
lecture/écriture sur le disque dur était ridicule (un peu plus de 1M/s).
L'essentiel de l'installation des packages s'est faite à ce rythme...
Le lendemain, après une utilisation de Google, j'ai pu identifier le
problème, tester quelques modules de noyau et comprendre qu'il fallait
charger le module atiixp
. Depuis lors, tout va pour le
mieux.
Au sujet de la carte graphique intégrée (ATI), j'ai installé les pilotes
propriétaires fournis par le constructeur. Le processus est assez propre :
on peut demander au programme d'installation de générer des packages
Debian. Ceux-ci installés (le tout incluant un module noyau qui le rend tainted...), je pouvais bénéficier de l'accélération 3D, et
après avoir compris que l'accélération 2D pouvait être utilisée dans le
logiciel de visionnage que j'utilise (mplayer) via le module de
sortie video gl
plutôt que xv
, je pouvais aussi
regarder des videos. Cependant, quelques problèmes subsistaient : un des
binaires fournis par ATI segfaultait, et si après avoir lancé une première
fois mplayer, je le lançais une deuxième fois, le serveur X freezait. J'ai
désinstallé ce driver. Pour le moment, j'utilise tout simplement le driver
vesa
de Xorg, qui fonctionne très bien dans la résolution que
je veux et si je souhaite voir des videos, les modules de sortie video
x11
et sdl
me donnent un résultat satisfaisant (y
compris si je veux la passer en plein écran).
⁂
À part ça, le serveur agastya.toonywood.org
fonctionne sans
interruption depuis cinq cents jours.
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