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2007-02-19 19:44+0530 (मुंबई) — Voyage en Inde III
Aujourd'hui, c'est le dernier jour de mon séjour en Inde. Hier, je n'ai
pas fait grand chose, à part aller manger dans un restaurant d'Inde du
Nord. J'ai pris un plat de pois chiches dans une sauce très épicée (Channa
Masala). C'est la seule fois au cours de ce séjour que le côté piquant des
plats m'a (un tout petit peu) fait souffrir. Je l'avais bien cherché,
j'avais spécialement choisi ce plat pour cette raison, en fait. Habitué à
voir des plats censément spicy
s'avérer pas si relevés que
cela, j'ai été un peu surpris par la première bouchée. Le lassi que j'avais
commandé est venu à mon secours. Simplement, j'avais avalé un énorme
bout de piment vert qui était noyé dans la sauce. En mettant de côté les
plus gros morceaux de piment, je n'ai finalement pas eu de problème à
finir, ce qui semble avoir pas mal surpris le serveur.
Nonobstant cet épisode, je voudrais vraiment battre en brèche l'idée reçue selon laquelle la nourriture que l'on trouve en Inde serait tellement relevée qu'elle en deviendrait immangeable pour nous autres occidentaux. Dans les hôtels à prix moyens (pour un ressortissant d'un pays privilégié s'entend) ayant un restaurant, les restaurateurs savent bien que le palais des touristes peut être assez sensible, et ils mettent en évidence dans leur carte le fait que certains plats sont plus relevés que d'autres. Même dans la restauration plus populaire, ce qui va rendre un plat très relevé, c'est souvent la sauce qui est servie avec, et pour peu que l'on fasse attention aux piments verts, cela se passe bien. Bref, pour se retrouver avec un plat immangeable, à moins de d'avoir un très mauvais karma, je trouve qu'il faut vraiment le faire exprès.
⁂
J'ai déjà dû en parler, mais il est intéressant de noter que les indiens structurent les puissances de dix autrement qu'en comptant les milliers, les millions, les milliards ; ils ont hazaar (103), lakh (105), crore (107). En français, on regroupe les chiffres trois par trois. En Inde, on fait différemment : on regroupe les trois derniers chiffres et ensuite, cela se fait par deux. Un lakh s'écrit 1,00,000, tandis que 1 crore s'écrit 1,00,00,000.
J'en parle parce que je téléchargeais à l'instant un fichier PDF de
quelques dizaines de mégaoctets et fut surpris de voir la sortie suivante de
wget
:
100%[====================================>] 4,41,48,520 32.26K/s ETA 00:00
L'explication vient du fait que sous Unix, il existe un mécanisme
d'internationalisation des logiciels (les locales) et qu'à
l'institut, elles sont configurées de sorte que
LC_NUMERIC="en_IN"
, ce qui implique que les chiffres
s'écrivent à l'indienne.
Je suis assez scié par le coup de la locale (pas que ce soit possible, mais que quelqu'un ait effectivement prévu les mécanismes faisant ça).
Je savais déjà que les Indiens comptaient par 10³ puis par groupes de 10², d'ailleurs je trouve ça très perturbant. Finalement, en Occident, on pense en base 1000 beaucoup plus qu'on s'en rend compte, et le système SI est basé sur ce fait (donc il doit agacer les Indiens… y a-t-il des offres ADSL haut débit à “2 crore bps” ?).
Je n'ai pas fait attention aux offres ADSL, mais je peux attester que les lakhs et les crores sont vraiment utilisés, et pas seulement pour compter l'argent (comme dans le jeu Kaun Banega Crorepati où le gain maximal est de 2 crores de roupies), ce qui m'a surpris les premières fois, notamment quand il s'agit de compter des personnes (par exemple le jour où je lisais dans un journal que "1 cr" s'était baigné la veille à Allahabad).
Concernant les unités, j'ai été surpris de voir que sur les compteur de vitesse des voitures, la graduation était en kilomètres par heure et non pas en miles par heure.
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