Weblog de Joël Riou

« Quatrepattes, oui ! Deuxpattes, non ! | À mon tour de jouer »

Rāmāyaṇa, chant 3 : La forêt

2006-05-20 20:56+0200 (Grigny) — Culture — Lectures — Culture indienne — Résumé du Rāmāyaṇa

Rāma, Lakṣmaṇa et Sītā entrent dans la forêt Daṇḍaka. Le terrifiant rākṣasa Virādha s'approche d'eux, s'empare de Sītā et adresse des reproches aux deux frères : des ascètes ne devraient pas porter d'armes et être accompagnés d'une femme. Un combat s'engage, mais Virādha ne peut être tué. Il s'agit en fait du gandharva Tumburu transformé en rākṣasa à la suite d'une malédiction prononcée par Kubera. Rāma a l'idée de demander à Lakṣmaṇa d'enterrer le rākṣasa. Tumburu reconnaît alors celui qui va le délivrer de sa malédiction. Avant de mourir, il lui indique comment rejoindre l'ascète Śarabhaṅga.

Peu avant que Rāma ne rencontre Śarabhaṅga, il aperçoit le char célestre d'Indra qui converse avec l'ascète. Le roi des dieux s'en étant allé, Rāma interroge Śarabhaṅga qui lui dit qu'après avoir rencontré le vertueux Rāma, le temps est venu pour lui de monter au ciel. Avant d'entrer dans le feu, il lui indique le chemin le long de la Gaṅgā qui le mènera à Sutīkṣṇa. De nombreux ascètes terrifiés par les rākṣasa viennent demander protection à Rāma qui la leur accorde. Quand Rāma rencontre Sutīkṣṇa pour lui demander conseil, ce dernier vient également de recevoir une visite d'Indra. Sutīkṣṇa ordonne à Rāma d'aller d'ermitage en ermitage et de revenir le voir. Après le départ, Sītā s'inquiète : elle a peur que Rāma se montre violent. Il a en effet promis de protéger des rākṣasa les ṛṣi vivant dans la forêt Daṇḍaka. Mais Rāma la rassure : il ne fait là que son devoir de kṣatriya et il tiendra sa parole. Les héros aperçoivent ensuite un lac magnifique, le Pañcāpsaras du fond duquel est émise une musique mélodieuse accompagnant les divertissements du sage Māṇḍakarṇi et de cinq apsaras. Ils vivent paisiblement pendant dix ans en évoluant d'ermitage en ermitage avant de revenir trouver Sutīkṣṇa. Rāma lui demande la permission d'aller voir le ṛṣi Agastya. L'ascète approuve et lui indique le chemin vers l'ermitage du frère d'Agastya.

En arrivant à cet ermitage, Rāma raconte un exploit d'Agastya. L'asura Ilvala invitait des brâhmanes à prendre un repas et leur faisait manger son frère Vātāpi qui avait pris la forme d'un bélier ; après le repas, Ilvala demandait à Vātāpi de sortir du corps des brâhmanes, ce qui déchirait leur corps et provoquait leur mort. Les dieux demandèrent à Agastya de mettre fin à ce brâhmanicide. Alors qu'Agastya venait de manger, Ilvala demanda à son frère de sortir, mais Agastya répondit en riant qu'il l'avait digéré pour de bon. Après avoir rencontré son frère, Rāma, Lakṣmaṇa et Sītā parviennent à l'ermitage d'Agastya. Le ṛṣi remet à Rāma des armes divines : un arc, deux carquois inépuisables, une épée et le trait de Brahmā. Il lui indique aussi un lieu agréable pour établir son ermitage : Pañcavaṭi, où coule la Godāvarī.

Sur la route de Pañcavaṭi, Rāma rencontre le vautour Jaṭāyus, un ami du roi Daśaratha. Il promet de protéger Sītā en cas d'absence de Rāma et de Lakṣmaṇa. Les héros s'établissent à Pañcavaṭi. Quand l'hiver commence, Lakṣmaṇa en fait l'éloge à Rāma qui apprécie cette saison. Un jour, la rākṣasī Śūrpaṇakhā aperçoit Rāma et en tombe amoureuse. Cette hideuse sœur de Rāvaṇa révèle ses sentiments à Rāma. Mais les deux frères se jouent d'elle, celle-ci se rue sur Sītā, sa rivale. S'indignant du peu d'humour de la rākṣasī, Rāma ordonne à son frère de la mutiler. Lakṣmaṇa lui tranche les oreilles et le nez. La rākṣasī vient trouver son frère Khara qui envoie aussitôt quatorze rākṣasa pour la venger. Ceux-ci sont tués par Rāma. Elle se représente devant Khara pour l'exhorter à tuer lui-même Rāma. C'est toute une armée de quatorze mille rākṣasa du Janasthana menée par Khara qui va combattre Rāma. Remarquant des signes funestes, Rāma ordonne à Lakṣmaṇa de se réfugier avec Sītā dans une caverne. À lui tout seul, Rāma extermine les quatorze mille rākṣasa et tue Khara à l'issue d'un combat singulier. Des pluies de fleurs tombent sur Rāma qui est acclamé par les dieux et les ṛṣi tandis que Lakṣmaṇa et Sītā reviennent de leur cachette.

Un rākṣasa nommé Akampana est parvenu à s'enfuir et se rend à Laṅkā pour avertir Rāvaṇa. Ce rākṣasa aux dix cous veut tuer Rāma, mais Akampana lui suggère de s'en prendre plutôt à Sītā, Rāma étant aussi puissant que Viṣṇu. Rāvaṇa part sur son char tiré par des ânes demander à Mārica de l'aider à enlever Sītā. Celui-ci a déjà été vaincu par Rāma, il dissuade Rāvaṇa d'agir ainsi. De retour à Laṅkā, Rāvaṇa écoute une diatribe de Śūrpaṇakhā. Rāvaṇa n'utiliserait pas d'espions, ce qui en ferait un roi mal informé ; il se comporterait mal ; Rāma et Lakṣmaṇa seraient très puissants, mais en épousant Sītā, Rāvaṇa pourrait profiter d'une très belle femme. Rāvaṇa ne résiste pas à ces arguments et retrouve Mārica. Celui-ci fait l'éloge de Rāma et met en garde Rāvaṇa : Rāma pourrait anéantir tous les rākṣasa. Mais Rāvaṇa est là pour donner des ordres. Mārica ne peut qu'accepter de mettre en œuvre la ruse visant à enlever Sītā.

Les rākṣasa pouvant changer d'apparence, Mārica prend la forme d'une antilope gracieusement recouverte de pierres précieuses et se rapproche de l'ermitage de Rāma. En apercevant cette antilope magique, Sītā est émerveillée et demande à Rāma de la lui rapporter. Bien que Lakṣmaṇa évoque une possible ruse de rākṣasa, Rāma s'éloigne de l'ermitage pour la capturer après avoir demandé à son frère de protéger Sītā pendant son absence. La poursuite de l'antilope s'éternisant, Rāma décide de décocher une flèche pour la tuer. Avant d'expirer, Mārica reprend sa forme de rākṣasa et imite la voix de Rāma pour crier Sītā ! Lakṣmaṇa ! Au secours !. Entendant ce cri, Sītā ordonne à Lakṣmaṇa de partir sauver Rāma. Celui-ci soupçonne encore une ruse de rākṣasa et préfère respecter l'ordre de son puissant frère. Mais Sītā l'accuse de comploter avec Bharata contre Rāma. Lakṣmaṇa s'incline devant Sītā et part à la recherche de Rāma.

Rāvaṇa prend l'apparence d'un mendiant pour entrer dans l'ermitage où Sītā, seule, l'accueille avec tout le respect dû à un brâhmane. Il tente de la séduire et lui demande comment une femme aussi belle s'est retrouvée dans un lieu aussi sordide. Sītā lui raconte son histoire et interroge Rāvaṇa à son tour. Celui-ci décline son identité de roi des rākṣasa et demande sans détour à Sītā de l'accompagner à Laṅkā et de l'épouser. Elle lui annonce qu'en lui manquant ainsi de respect, il court à sa perte. Tandis que Rāvaṇa l'emmène de force sur son char, les cris de Sītā réveillent le vautour Jaṭāyus qui vient à son secours. Il parvient à démolir le char de Rāvaṇa mais ce dernier le met à mort et emporte Sītā dans les airs. Apercevant des singes au sommet d'une montagne, elle laisse tomber un vêtement recouvert de parures précieuses en espérant qu'ils informeront Rāma de son enlèvement. Après avoir traversé la Pampā, Rāvaṇa arrive à Laṅkā et installe Sītā dans son gynécée. Répondant à de nouvelles protestations de Sītā, il lui dit que si elle n'accepte pas de l'épouser dans les douze mois, il la mangera. Sītā est conduite à un bois d'aśoka et souffre de son chagrin.

Pendant ce temps, Lakṣmaṇa retrouve Rāma qui lui reproche d'avoir laissé Sītā seule. De retour à l'ermitage, cherchant Sītā avec obstination, pensant qu'elle joue à cache-cache ou interrogeant en vain les créatures de la nature, Rāma tombe dans le désespoir. Les deux frères trouvent finalement les fleurs que Sītā nouait à ses cheveux et les débris du char d'un rākṣasa. Furieux, Rāma s'apprête à embraser l'univers si les dieux ne lui rendent pas Sītā, mais Lakṣmaṇa le ramène à la raison : il faut trouver l'ennemi et le tuer. En découvrant Jaṭāyus, Rāma croit voir l'assassin de Sītā, mais avant de mourir, le vautour lui raconte l'enlèvement de Sītā par Rāvaṇa. Les deux frères procèdent à ses rites funéraires et prennent la direction du sud.

Une autre rākṣasī, Ayomukhī, enlace Lakṣmaṇa, mais celui-ci lui coupe le nez, les oreilles et les seins. Les deux frères rencontrent ensuite Kabandha, un rākṣasa gigantesque, n'ayant ni tête ni jambes. Ayant une bouche sur le tronc, il engloutissait les créatures qu'il attrapait avec ses longs bras. Un premier temps capturés, ils lui coupent les deux bras de leur épée. Kabandha est en fait un beau prince qui a pris cette forme hideuse à la suite d'une double malédiction d'Indra et d'un brâhmane. Seul Rāma pouvait l'en délivrer. Ayant repris sa forme splendide, il incite Rāma à se lier d'amitié avec le singe Sugrīva, fils du Soleil, qui réside sur le mont Ṛśyamūka.

Le chemin des deux héros chemin croise l'ermitage qu'occupait Mataṅga ; sa disciple Śabarī les reçoit généreusement avant de s'immoler dans les feu, des ṛṣi lui ayant annoncé que l'accueil prodigué à Rāma l'autoriserait à rejoindre les mondes suprêmes. C'est un paysage idyllique qu'ils trouvent aux abords de la Pampā où foisonnent les lotus. Rāma et Lakṣmaṇa sont résolus à franchir cette rivière d'où se dresse le mont Ṛśyamūka.

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