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2011-10-26 01:02+0200 (Orsay) — Culture — Musique
Amphithéâtre de la Cité de la musique — 2011-10-25
Quatuor Pražák
Pavel Hůla, violon, direction
Alda Caeillo, sprechgesang
Vlastimil Holek, violon
Josef Klusoň, alto
Michal Kaňka, violoncelle
Václav Kunt, flûte, piccolo
Milan Polak, clarinette, clarinette basse
Jaromir Klepáč, piano
Quatuor op. 16, Hindemith
Pierrot lunaire, op. 21, Schönberg
Je ne m'étais jamais aventuré au fond de la boutique de disques et de livres de la Cité de la musique. Virage à gauche au fond, descente des marches, traversée le hall, entrée dans l'amphithéâte, par en haut !
Je m'installe à une place excentrée du premier rang. Si de Pavel Hůla, premier violon du quatuor Pražák, je ne vois pratiquement que le bras droit, pour ce qui est de l'altiste Josef Klusoň, il est comme en face de moi, et je le vois jeter quelques coups d'œil à ses partenaires. Entre le dos du premier violon et l'instrument du second (Vlastimil Holek), je vois assez bien le violoncelliste Michal Kaňka, qui pour ses cordes à vide, laisse s'échapper sa main libre qui vient presque toucher son menton, façon Penseur de Rodin.
La première œuvre de ce programme est bien sûr un quatuor à cordes : l'opus 16 de Hindemith. J'ai vraiment adoré ce quatuor dont l'atmosphère générale m'a semblé industriello-urbaine, certains passages pouvant évoquer le bruit mécanique de machines. À un moment, le deuxième violon produisait des sons qui bizarrement semblaient assez proches de ceux d'une flûte. J'étais surtout très bien placé pour voir l'altiste interpréter ses parties, fort jolies (Hindemith était aussi altiste, et c'est lui-même qui a créé ce quatuor à cordes...). Quel plaisir d'écouter une telle œuvre avec de tels interprètes dans les sièges si douillets de l'amphithéâtre !
Après l'entr'acte sont entrés un pianiste, un flûtiste (traversière et
piccolo), un clarinettiste (jonglant aussi entre deux instruments). Pour
les violon et alto, on jongle entre le deuxième violon et l'altiste du
quatuor, ce qui produit un manège amusant (l'altiste par ailleurs tourneur
de pages du pianiste s'asseyant à la place du violoniste qui devient
tourneur de pages et réciproquement). Le premier violon dirige l'ensemble
qui comprend aussi bien sûr une sprech-chanteuse, Alda Caeillo.
C'est qu'on joue Pierrot lunaire de Schönberg. C'est uniquement
par curiosité pour cette œuvre que j'avais choisi ce concert. Je
m'attendais à quelque chose d'assez inécoutable, mais je me suis surpris à
trouver l'ensemble très agréable. Du côté de la voix, cela ne ressemble à
rien de ce que je connaissais. C'est parlé-chanté
. Des phrases se
terminent par des vocalises. Dans d'autres, l'interprète va jusqu'à crier.
C'est presque toujours exacerbé d'une façon ou d'une autre. La façon d'Alda
Caeillo d'interpréter le texte me semblait cohérent avec les côtés quelque
peu glauques et macabres du texte. Bref, ce fut un très beau concert !
Ailleurs : Bladsurb.
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