Weblog de Joël Riou

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L'Egisto (Marazzoli/Mazzochi) à l'Athénée

2011-10-22 01:58+0200 (Orsay) — Culture — Musique — Opéra

Athénée Théâtre Louis-Jouvet — 2011-10-21

Murial Ferraro, Egisto

Charlotte Plasse, Alvida, Virtu

Anouschka Lara, Eurilla, Volutta

Dagmar Saskova, Moschino, Une Nymphe

Blandine Folio Peres, Rosilda, Silvia, Ozio

Christine Tocci, Lucinda, Une Nymphe

Lucile Richardot, Dorillo, Une Nymphe

Matthieu Chapuis, Zanni

David Witczak, Coviello

Marc Valéro, Narnese, Un berger

Jan Jeroen Bredewold, Silvano

Jérôme Correas, direction musicale

Jean-Denis Monory, mise en scène

Lorenzo Charoy, collaboration artistique

Françoise Denieau, chorégraphie

Gilles Poirier, assistant chorégraphie

Adeline Caron, scénographie et décors

Olivier Oudiou, lumières

Chantal Rousseau, costumes

Mathilde Benmoussa, maquillages et coiffures

Julies Coffinières, masques

Corinne Paccioni, assistante mise en scène

Les Paladins

L'Egisto, Marco Marazzoli et Virgilio Mazzocchi

Bilan très mitigé pour cet Egisto de Marco Marazzoli et Virgilio Mazzocchi présenté à l'Athénée environ trois siècles et demi après sa création à Rome. En 1646, ce fut paraît-il le premier opéra joué en entier au Royaume de France. La partition n'a été retrouvée que très récemment par Barbara Nestola.

La musique a commencé par me plaire. Du côté de la voix, il y a très peu de numéros qui pourraient s'appeler airs. Ainsi, on ne trouve pour ainsi dire pas de répétitions de paroles (tant mieux !). La frontière est ténue entre la façon de chanter comme dans les airs, celle propre aux récitatifs et les passages un peu plus parlés. Bref, en gros, entre les intermèdès musicaux, c'est un long récitatif chanté qui, sans trop dévier, se déplace parfois, brièvement, vers une sorte d'air ou vers une sorte de dialogue.

Musicalement, donc, cela me plaisait franchement jusqu'à l'arrivée des personnages bouffons, au service du noble désargenté Egisto (qui n'a rien à voir avec l'Égisthe de la mythologie Grecque). Le livret est certes comique, mais tout semble terriblement surjoué. Cela donne un mélange entre Funès, Mr. Bean et Danyboon. Cette façon de jouer la comédie m'a semblé très déplaisante, tout particulièrement après l'entr'acte avec l'intermède de la Foire de Farfa précédant le troisième acte.

Le décor est pour ainsi dire le même que celui de La Flûte enchantée de Peter Brook, les tiges de bambou verticales étant remplacées par de hautes planches. Le problème, c'est que là où Brook les organisait pour suggérer quelque chose, ici, en dehors de la scène où elles représentent vraisemblablement une forêt, elles ne signifient en général rien.

Il faut ajouter à cela des costumes très très tradi', une mise en scène qui souligne le moindre micro-détail du livret touffu, auquel on a visiblement ajouté quelques gags. Les orchestres baroques passent en général beaucoup de temps à se réaccorder. C'est un fait. Ce soir, l'ensemble s'est accordé encore plus souvent que d'ordinaire, puisque l'action principale faisait partie d'une représentation à l'intérieur de la représentation, introduite par le prologue pendant lequel la Vertu choisit le rôle de la veuve Alvida, qui finira par épouser Egisto, lequel retrouvera sa fortune et la sœur Lucinda dont il avait été séparé. Forcément, au début de cette représentation dans la représentation, l'orchestre se réaccorde...

Pour moi, après un bon début, cette représentation a viré au cauchemar. Quel contraste avec le bonheur qu'avait été The Turn of Screw en ce même lieu la semaine dernière.

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