« Thomas Quasthoff à Pleyel | Une Flûte Enchantée aux Bouffes du Nord »
2010-11-07 01:36+0100 (Orsay) — Culture — Musique
Salle Pleyel — 2010-11-06
Ensemble Modern Orchestra
Peter Eötvös, direction
Postludium, Bruno Mantovani (création)
Dithyrambes pour grand orchestre en un mouvement, Jens Joneleit (création)
Cinq Pièces pour orchestre (opus 16), version originale pour grand orchestre, Arnold Schönberg
Contrebande (On Comparative Meteorology II) pour grand orchestre, Johannes Maria Staud (création)
Variations pour orchestre (opus 31), Arnold Schönberg
Je suis allé ce soir Salle Pleyel pour assister à quelques créations d'œuvres orchestrales. Vue du parterre, la salle avait l'air d'être bien remplie. J'étais au milieu du rang L. Les trois jeunes compositeurs se sont installés au rang E. D'autres personnalités du monde artistique ne sont pas loin, comme la compositrice Kaija Saariaho, la directrice de la danse à l'Opéra de Paris Brigitte Lefèvre, le directeur de la dramaturgie Christophe Ghristi et d'autres.
Dans l'orchestre, la tenue noire n'est pas de rigueur : une violoncelliste a une jupe rouge, on voit des chemises fuchsia et d'autres tenues inhabituelles pour des musiciens jouant dans un orchestre.
Les trois œuvres créées sont dédiées à Pierre Boulez qui eût dirigé ce concert s'il n'avait récemment souffert un problème de santé. Il est remplacé par Peter Eötvös qui dirige l'Ensemble Modern Orchestra. Le concert commence par la création de Postludium de Bruno Mantovani. Il s'agirait d'une sorte de suite à son opéra Akhmatova qui sera créé à l'Opéra de Paris en mars 2011. Le début est ébouriffant. Pour moi, c'est difficile à suivre. De temps en temps, on croit entendre des bouts de phrases musicales qui semblent sorties de Salomé de Strauss.
Ensuite vient la création de Dithyrambes de Jens Joneleit.
C'est beaucoup plus bizarre. Le début et la fin sont à peu près
normales
, mais au milieu, c'est très spécial. On y voit quelques
curieuses techniques instrumentales, notamment des archets qui viennent
frotter les cordes du mauvais côté du chevalet. Dans le même temps, on
apprécie toute la dynamique permise par un grand orchestre. Il est très
impressionnant de voir des dizaines de musiciens réaliser de façon
parfaitement synchrone des coups d'archets inouïs, tandis que des bruits de
percussion meublent l'espace acoustique restant. On voit les harpistes
s'activer (je ne sais plus s'il y en avait une ou deux dans cette pièce),
mais on ne les entend pas beaucoup. Je suis plutôt déçu par cette œuvre,
dont un certain nombre de séquences sont extrêmement répétitives.
La dernière création intervient après l'entr'acte. Il s'agit de Contrebande (On Comparative Meteorology II) de Johannes Maria Staud. L'ensemble fait penser au crash d'un avion à réaction. Des trois créations, je pense que c'est celle que j'ai préférée.
Deux œuvres de Schoenberg sont aussi programme : Cinq Pièces pour orchestre et Variations pour orchestre. C'est la première fois que j'entends du Schoenberg en concert. J'ai été très agréablement surpris. C'est beaucoup plus plaisant à écouter que je ne l'aurais imaginé a priori. En tout cas, je préfère ces deux œuvres aux trois autres créées aujourd'hui.
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